Hôpital et enfants malades : des larmes aux rires
Le festival Les Larmes du Rires à Epinal propose ce mardi le spectacle ” Hors-Piste, Histoire de clowns à l’hôpital “, une plongée dans un service pédiatrique avec des comédiens-clowns. Un spectacle drôle, loin de toute sensiblerie.
Ils sont 997 comédiens-clowns à visiter 40 services pédiatriques (de 0 à 18 ans) en France pour redonner le sourire aux enfants hospitalisés. Quelques-uns d’entre eux se sont réunis pour faire connaître leur action à travers un spectacle tendre et hilarant. Rencontre avec Patrick Dordoigne, metteur en scène de ” Hors-Piste, Histoire de clowns à l’hôpital “.
N’est-ce pas parfois difficile de faire rire les enfants, quand vous êtes face à des pathologies lourdes ? Caroline Simonds, fondatrice de l’association, dit qu’être clown à l’hôpital ” c’est faire des claquettes dans un champ de mines “
On pourrait croire que le nez rouge nous protège face à cela, mais en réalité il nous met à nu. Quand il nous arrive d’être touchés, on ne sait jamais quand ça va arriver, on est accompagné par des parrains et marraines, et qui peuvent tendre l’oreille. Il y a des réunions régulières, pendant toute la première année pour revisiter tout ce qu’on a vécu, ce qui fait qu’on se prépare psychologiquement et émotionnellement.
Qu’apporte le rire aux enfants malades ?
Il y a une formule employée par les médecins aux-mêmes : ” On soigne mieux un enfant heureux “
Nous n’avons pas vocation à soigner les enfants, mais à développer leur capacité à rire, jouer
C’est notre moteur.
Comment vous est venue l’idée de monter sur scène ce que vous vivez en milieu hospitalier ?
C’est une longue histoire. Je suis clown dans les hôpitaux, depuis 12 ans dans l’association Rire Médecin. Il y a deux ans, nous sommes allés visiter des hôpitaux au Brésil, où les clowns présentaient un spectacle en-dehors de l’hôpital pour montrer leur travail. De retour en France, ça a fait tilt ! On a voulu raconter la somme d’histoires faramineuses qu’on avait vécue.
Mettre l’hôpital en scène et en décor ce n’est pas évident. Comment avez-vous contourné cette difficulté ?
L’avantage que nous avons eu, c’est de n’avoir besoin que de très peu de choses pour planter le décor. Le lieu récurent c’est le vestiaire qui est représenté par le décor. Le reste fait appel à l’imaginaire des spectateurs. Il y a un travail de lumière de Julien Barbazin Douzenel, qui dessine des couloirs en couleurs, joue le chaud et le froid. L’hôpital est un univers blanc, c’est un écran formidable pour prendre la couleur des projecteurs.
Le spectacle est un récit de vos expériences ?
Nous ne voulions pas faire un documentaire, mais un objet artistique, rendre compte de la réalité, mais aussi désensibiliser
On a fait un atelier d’écriture étalé sur deux ans, en allant chercher de certaines histoires qui nous ont marqués, les moments les plus remuants, les plus renversants, comment aller plus loin
Chacun est venu avec ses récits, et on a écouté 50 histoires, puis on les a approchées sur scène pour ne garder celles qui fonctionnaient le mieux.
Ça ne donne pas un spectacle trop triste, trop émotionnel ?
Il y a une distance qui est prise grâce au travail d’écriture. On ne joue pas la corde de la sensiblerie, pour faire pleurer dans les chaumières ! Nous on arrive dans les hôpitaux avec un masque, avec mission de ne pas s’adresser à la maladie mais à l’enfant. Les mots comme joie, plaisir, folie sont capitaux. La première chose que j’enclenche c’est la joie de vivre quand j’arrive dans une chambre d’enfant. On touche à un sens philosophique : la vie avant tout !
“Hors-piste, histoires de clowns à l’hôpital” à découvrir dans le cadre du festival Les Larmes du Rire à Epinal (=https://www.centpourcent-vosges.fr/culture/spectacle/les-larmes-du-rire-coulent-a-epinal-a1773.html]plus d’infos en cliquant ici)
Mardi 8 octobre 2013 à 20h30
Centre des congrès d’Epinal
=https://www.centpourcent-vosges.fr/culture/spectacle/les-larmes-du-rire-coulent-a-epinal-a1773.html]Retrouvez le programme en cliquant ici
