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Francis Huster à coeur ouvert à Saint-Dié-des-Vosges

Le 12 janvier 2016 par Bruno Veillon

Avec Cristiana Reali, ils reforment, sur scène, un couple fusionnel. Deux êtres qui s’aiment et que la vie sépare. Francis Huster sera sur les planches, avec son ex-compagne, pour Love Letters, une correspondance déchirante. L’acteur se confie.

Love Letters est une oeuvre qui a été jouée des centaines de fois. Vous la connaissiez bien déjà ?
Francis Huster – Oui, c’est une pièce de l’auteur américain Gurney, qui est très appréciée aux États-Unis. Elle a fait le tour du monde parce qu’elle raconte l’histoire d’un couple dans les années 1960 qui s’envoie des lettres. Elle est bien reçue parce qu’elle touche chacun, en plein coeur. Il y a des moments qui sont drôles, d’autres émouvants. C’est bouleversant parce qu’on sent bien qu’ils sont faits l’un pour l’autre, qu’ils s’aiment plus que tout au monde mais que la vie est plus forte et ne cesse de les séparer. C’est un bonheur de jouer cette pièce, mise en scène à l’américaine. Tout est dans le sentiment et ce n’est pas explicatif.

Comment se passe justement ce duo avec Cristiana Reali ?
F. H. – La spécificité de la pièce, c’est qu’elle a été interprétée par des duos, mais il faut qu’ils aient l’habitude de jouer ensemble ou que ce soit un vrai couple dans la vie. Le public trouve ça fascinant de se dire ” mais ils sont en train de nous raconter leur vie “. Et c’est ce qu’il s’est passé avec Cristiana. Ce qui nous est arrivé est comme le reflet de ce qu’il se passe dans cette pièce. C’est très émouvant, très crédible. Je ne regarde jamais Cristiana de toute la pièce. Jamais. Pas un regard, sauf à la fin. D’abord, ça m’avait paru culotté, mais ça fonctionne formidablement bien. C’est d’autant plus bouleversant quand je la vois pour les dernières minutes. Ce n’est pas seulement un duo, mais une sensibilité qui va chercher l’autre. J’ai l’impression qu’on donne beaucoup de nous-mêmes dans la représentation. Et puis, ça faisait des années que nous n’avions pas travaillé ensemble. Je n’ai pas hésité parce que je me suis dit que pour mes filles, Elisa et Toscane, ce serait merveilleux de nous voir réunis sur scène. Pourquoi ne pas réitérer l’expérience dans une pièce folle ? Après tout, un couple dans le théâtre, ne divorce jamais.

Comment décririez-vous les personnages et leur relation ?
F. H. – Mon personnage est typiquement John Kennedy. C’est une ascension extraordinaire d’un américain ambitieux, qui est prêt à tout pour y arriver. Heureusement pour lui, et pour qu’il ne soit pas un monstre, sa vraie vie, c’est elle, et il l’a laissée passer. Je ne suis pas très loin de son histoire sauf que moi, c’est le théâtre, j’ai fait le même choix…

Vous-même, vous avez écrit beaucoup de lettres d’amour ?
F. H. – Pas du tout. Je pense que les gens qui écrivent des correspondances, ce sont des personnes qui s’écrivent à eux-mêmes. Pour moi, ce qui compte, c’est la voix.

Quel est le message principal de la pièce finalement ?
F. H. – Il est simple : on rencontre tous l’amour, la femme ou l’homme de sa vie et on n’a pas le droit de le laisser passer, sinon on le regrettera à jamais.

N’est-ce pas un peu trop romantique ?
F. H. – C’est peut-être ça justement qui fait la force de la pièce. C’est tellement romantique que l’on se dit que ce n’est pas la vraie vie. La plupart des histoires finissent en séparation. La vie les use et les détruit. Dans la pièce, la fin est très émouvante et sonne vraie.

Love Letters, avec Cristiana Reali et Francis Huster
Vendredi 15 janvier, 20 h 30
Espace Georges Sadoul, Saint-Dié-des-Vosges
Tarifs : 36 € adultes, 18 € jeunes

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