De Mozart à MacGyver : le drôle de récital de Simon Fache à Châtenois

Avec ses cheveux hirsutes et sa queue-de-pie, il casse les codes de la musique. Simon Fache replace Annie Cordy au même niveau que Mozart dans son spectacle Pianistologie. Rencontre avec l’artiste, découvert sur TF1 dans “Vendredi tout est permis”.
Simon Fache, le conservatoire de Paris, plusieurs médailles d’or, des certificats en histoire de la musique et en écriture… Avec un tel CV on ne s’attend pas à un spectacle mêlant humour, musique classique et variétés. Comment en êtes-vous arrivé là ?
Simon Fache – Je fais partie d’une famille où la question n’était pas de savoir si on voulait faire de la musique, mais plutôt de quel instrument on allait jouer. J’ai essayé la trompette et on m’a forcé à faire du piano. À 16 ans, je voulais être concertiste jusqu’au jour où l’on m’a dit que ce n’était pas pour moi. Je me suis mis à jouer pas mal de jazz, de la variété, du rock, du blues. Mon premier job d’été c’était d’être pianiste dans un bar dans le Nord. Puis je me suis dit que la musique c’était quand même aussi fait pour se marrer.
J’ai mené mon petit bonhomme de chemin de ” pianiste-à-tout-faire ” jusqu’au jour où le directeur d’un festival de jazz m’a proposé de jouer pour le concert d’ouverture en piano solo. Une chose complètement folle. En raccrochant le téléphone, je me suis dit ” Qu’est-ce que je vais jouer ? ” J’ai monté un concert avec des morceaux allant de Da da da à La Mer mais aussi le générique de MacGyver ou du Mike Brant. Que des titres qui évoquent vraiment quelque chose pour moi. Et ce concert en piano solo qui ne devait être qu’une ouverture de festival va bientôt fêter sa 200e représentation.
Avec ce mélange étonnant, vous endossez le rôle de comique aussi ?
S. F. – Si on analyse bien, ce n’est pas moi qui suis drôle mais la musique et la façon que l’on a de l’employer. Il s’agit de mélodies que l’on a tous en tête. Je ne me considère pas du tout comme un humoriste ou un comédien. Tout ce que je raconte dans le spectacle sont les paroles d’un musicien. Il n’y a pas de personnages, rien d’inventé.
Le spectacle s’adresse donc aux musiciens comme aux néophytes ?
S. F. – Tout à fait, c’est vraiment pour tous publics. Il y a plus d’une centaine d’extraits musicaux qui parlent aussi bien aux trentenaires qu’aux plus jeunes. Et puis, c’est très participatif. Le public m’accompagne. Même les enfants de quatre ou cinq ans. Bien qu’ils n’aient pas les références, ils voient un mec avec une drôle de tête et ils se marrent. Il y a différents niveaux de lecture : celui de la personne lambda, qui vient juste passer un bon moment ; celui des musiciens classiques qui se reconnaissent dans les péripéties au conservatoire, et puis, il y a la lecture plus personnelle qui est celle des gens de mon entourage. Il y a des clins d’oeil très spécifiques. J’aime aussi glisser des références à des pièces musicales. Il n’y peut-être qu’une seule personne qui comprendra dans la salle. Mais si elle l’a, je suis ravi.
Votre spectacle est aussi très personnel…
S. F. – Oui, c’est très personnel, c’est mon histoire, même si elle est simplifiée. Mais le vrai fond du spectacle, c’est qu’il n’y a pas de petite et de grande musique. Annie Cordy ou Mozart, pour moi, c’est toujours de la musique. Il y a cette idée selon laquelle la musique classique ne serait réservée qu’à une élite. Dans ce spectacle, je remets tout le monde sur le même pied d’égalité. Ma devise actuelle c’est ” Venez, on va se marrer ensemble “. J’ai tendance à dire que le spectacle est une grande fête de la musique. C’est comme quand on se balade dans la rue le 21 juin et que l’on croise des ambiances et des groupes différents.
Pianistologie avec Simon Fache
Samedi 24 septembre à 20 h 30
Scène Ernest Lambert de Châtenois
Entrée libre
Renseignements : =http://www.cc-pays-de-chatenois.fr/fiche_evenement.aspx?card=5870]www.cc-pays-de-chatenois.fr