Catherine Marion, une Vosgienne à l’affiche d’une comédie à succès !
Accro aux sms, à facebook et à internet, voire les trois à la fois ? La comédie Born to be in live caricature nos petits et grands travers numériques, avec beaucoup d’humour et de philosophie.
Une pièce à succès, jouée 150 fois à Paris par une troupe de sept comédiens, notamment Catherine Marion, originaire de La Bresse. Pour la première fois, la comédienne viendra jouer à La Bresse la pièce écrite par Mily Neau. Rencontre.
Ça y est, les nouvelles technologies ont tellement pris de place dans nos vies, qu’elles ont même une pièce de théâtre ?
Catherine Marion C’est une thématique qui n’avait jamais été mise en scène au moment où la pièce a été écrite, il y a deux ans et demi. Born to be in live évoque avec humour l’intrusion des nouvelles technologies dans la vie quotidienne : c’est triste de parler à ses enfants via un écran ou d’avoir les yeux rivés sur son téléphone quand on sort avec ses copines. À force de vouloir sur-communiquer, on n’arrive plus vraiment à se parler.
Vous êtes dans l’après Big Brother : ce n’est plus quelqu’un qui vous observe, mais tout le monde qui se regarde…
La pièce est une succession de saynètes : une maternité qui diffuse en direct les accouchements, un centre de désintoxication numérique, avec quelqu’un qui s’effraie de tout sauf de son ordinateur, une fashion addicte toujours sur son portable qui parle aux gens sans les regarder… Ce que je trouve absolument insupportable dans la vraie vie. Mais c’est très jouissif à interpréter, parce que je me venge !
Vous êtes anti-modernité alors ?
Au contraire, je baigne totalement dans les nouvelles technologies et je ne m’en passerais pas ! J’ai un smartphone, je bosse devant un écran 10 heures par jour, je suis à fond dedans. Les nouvelles technologies c’est utile, mais faisons attention, ça peut nous empêcher de vivre. Quand je suis avec des amis et qu’il y a tous les portables sur la table, ça me rend dingue ! Le but de la pièce, c’est d’en rire, et ensuite, de faire réfléchir. Les gens en sortant de la salle nous disent : maintenant, on hésite à sortir notre portable !
Comment avez-vous rejoint cette aventure ?
J’ai rencontré son auteur Mily Neau qui est prof de théâtre. On a joué sa pièce à l’Auguste Théâtre de Paris et le régisseur nous a proposé de nous programmer. Le succès a été immédiat, on a blindé la salle pendant six semaines ! On a prolongé plusieurs fois, avant de s’installer au théâtre du Gymnase, en jouant deux à trois soirs par semaine.
Pourtant, vous n’êtes pas comédienne professionnelle !
Pas du tout, je travaille dans une agence marketing. J’ai eu du bol avec cette pièce de pouvoir réaliser ma passion ! J’ai vécu l’expérience d’une vraie comédienne. Avec la troupe, on a joué à une fréquence que même certains professionnels ne connaissent pas. Le vrai challenge, c’était de partir à 19 h du boulot, de marcher 20 minutes dans la rue pour me changer les idées. Puis j’arrivais au théâtre, j’enfilais mon costume et à 20 h, on jouait la pièce. Ça a été mon rythme pendant deux ans et demi.
Après 150 représentations, la pièce s’arrête ?
La pièce de théâtre s’achève avec une petite tournée qui nous emmène notamment à La Bresse. Mais il y a un projet d’adaptation de websérie en cours d’écriture avec une société de production.
En venant jouer dans les Vosges, vous retournez aux sources…
Je suis née à La Bresse et j’y ai grandi. C’est à La Bresse que j’ai pris goût au théâtre… À l’école, j’étais toujours volontaire pour jouer des pièces, monter sur scène ou prendre la parole. Ça m’aurait embêtée de ne pas jouer à La Bresse : ma famille est encore ici. Mon père était directeur d’une usine textile et ma mère y tient toujours son magasin. Même ma grand-mère de 82 ans sera dans la salle !
Vendredi 13 mars 2015 à 20 h 30
À la Salle des Fêtes à La Bresse
Tarifs : 10 euros (en prévente au Magasin Catena à La Bresse et 12 euros sur place)
=http://borntobeinlive.com]borntobeinlive.com
Crédit photo : Pablo Chavanel
