Rudy Lespinet croque Les Pieds Nickelés dans les Vosges

Les Pieds Nickelés est une série de BD créée par Louis Forton, l’un des pionniers de la bande dessinée française, dont la première publication date de 1908. Après plusieurs années sans parution, les trois compères reviennent cette fois-ci… dans les Vosges. Rencontre avec Rudy Lespinet, le dessinateur.
Rudy, quel est votre parcours ?
J’ai une formation littéraire, mais j’ai toujours voulu me diriger vers le dessin (j’ai une grosse culture manga avec plus 6 000 à la maison). J’ai donc intégré l’école Pivaut des arts appliqués à Nantes pour me spécialiser dans la BD, l’illustration et l’animation. Une fois mes études terminées, j’ai finalement commencé à travailler pour du livre illustré. J’ai aussi travaillé pour un jeu en ligne nommé Urban Revals. Un jeu plus proche du manga pour lequel j’ai créé plus d’une centaine de personnages.
Vous avez l’air d’être assez passionné !
Oui et j’ai toujours été une personne déterminée même si je n’avais pas les meilleures notes à l’école. Mon directeur d’école de l’époque s’en est souvenu et m’avait proposé d’être assistant professeur pour le cours de BD des classes prépa. Aujourd’hui, j’ai dix cours par semaine au sein de deux écoles, l’une à Rennes et l’autre à Nantes.
Enseigner tout en continuant à dessiner…
Alors que je donnais des cours, un jeune éditeur m’a tendu la main afin de me proposer d’écrire une histoire et de la produire moi-même, avec une réelle liberté graphique. L’idée était de partir sur le modèle du petit format de BD chinoise. J’ai redécouvert le plaisir de narrer une histoire. On a ainsi publié La marche des géants (dont je suis le plus fier) et Carcasse la Cité-Monde qui en est sa suite.


Comment en arrive-t-on à produire un album documentaire ?
Grâce à cette expérience, un autre, éditeur, Petit à Petit*, m’a repéré et m’a proposé de travailler sur une série d’albums documentaires autour des villes et j’ai découvert la BD documentaire réaliste. On a ensuite fait Angers, Les Pays de la Loire et Nantes, tout cela en parallèle des Pieds Nickelés. Cela m’a beaucoup appris.
Et comment est né le projet des Pieds Nickelés justement ?
C’est par le biais des éditions Petit à Petit et notamment de Julien Moca, le scénariste avec lequel j’ai travaillé sur l’album d’Angers dont je viens de vous parler. Comme il était également scénariste pour les Pieds Nickelés, il m’a proposé de travailler avec lui.
Ce n’est pas de votre génération, vous connaissiez ?
Je connaissais de nom et je savais que c’était un pan de la culture française, mais pour moi, c’était très vieux et le dessin ne me parlait pas vraiment. Je n’ai pas grandi avec cette BD, moi, je suis plutôt Astérix et Obélix ou Dragon Ball Z… Mais je me suis dit : c’est une opportunité incroyable !
C’était facile ?
Pas vraiment, car en parallèle, je développais ma carrière d’enseignant…. Je travaillais sur le story-board, l’encrage et la colorisation. On a aussi ajouté des illustrations bonus pour la sortie de l’album. Olivier Bertot, l’éditeur, et Faustine Amiot, la documentaliste, ont été très importants pour cette réalisation.
Au quotidien, comment procédiez-vous ?
Je travaillais en collaboration avec Faustine qui est une personne rigoureuse. Elle a pris chaque chapitre pour préparer des PDF explicatifs et s’est déplacée dans chaque lieu afin de prendre plusieurs photos selon des points de vue différents. Elle m’a également indiqué ce qui était important à mettre en avant. Je travaillais 2 ou 3 planches en même temps : crayonné, envoi du crayonné, lieu, validation puis encrage, envoi de l’encrage et passage en couleurs.
Le 24 novembre, vous avez rencontré, à Corcieux, (dont il est originaire) Laurent Cagniat célèbre dessinateur des Schtroumpfs…
Ce fut un grand honneur. En même temps, j’avais une grosse pression. On s’était déjà rencontré, il m’a même fait un dessin des Schtroumpfs à la manière des Pieds Nickelés, ce qui m’a beaucoup touché. C’est une personne très accessible. C’était comme monter sur scène avec un chanteur que l’on admire.

Les Pieds Nickelés sillonent les Vosges
Lorsque les Pieds Nickelés décident de reprendre du service, c’est dans les Vosges. Cette tournée dans le département est l’occasion de s’approprier les lieux et de s’adonner à bien des frasques. Un retour sur scène “made in Vosges” des plus remarqués pour cette bande e joyeux lurons, toujours fidèles à eux-mêmes.