Ma version de l’histoire: une pièce sur le couple de Sébastien Azzopardi le 15 mars à la Rotonde de Thaon-les-Vosges
Le 15 mars, à Thaon-les-Vosges, le metteur en scène et acteur Sébastien Azzopardi dévoilera Ma Version de l’Histoire, un Rashômon conjugal où plusieurs décennies d’une romance sont racontées différemment selon la vision qu’en a chaque moitié d’un couple. Un spectacle introspectif et drôle, à mi-chemin entre Ingmar Bergman et Woody Allen, qui sera retransmis en direct du Théâtre de la Rotonde sur Paris Première et diffusé prochainement sur France Télévisions.
Ma Version de l’Histoire est une pièce sur le couple étonnante… Elle met en scène des conjoints en conflit qui reviennent sur plusieurs décennies de leur romance, entre alternance de points de vue et voyage dans le temps…
C’est d’abord une pièce sur un couple qui va voir un psy… À la différence qu’on ne verra jamais le psy en question, puisque le thérapeute, c’est le public, et que les acteurs s’adressent à lui. Le rendez-vous a été initié par la femme, qui commence à raconter un souvenir de leur relation. On découvre en flashback une scène de leur vie, qui va être interrompue par le mari, assurant que cela ne s’est pas passé comme elle l’entend. Toute la pièce va remonter le temps et balayer vingt ans d’instants de la vie de ce couple, racontés tour à tour par lui ou par elle. Et les souvenirs vont se transformer au fur et à mesure qu’ils sont racontés par l’un ou l’autre.
Vous dites dans la note d’intention du spectacle que Ma Version de l’Histoire vous a permis d’éviter de longues séances de psychanalyse… Qu’est-ce qui vous a motivé à l’écrire ?
Cette idée m’est venue au lendemain d’une séparation. Quand j’ai commencé à raconter mon histoire, je me suis rapidement rendu compte que la perception de mon ex était certainement différente de la mienne. Je me suis dit qu’il y avait quelque chose à en faire. Tout le monde vit ça : en amour, en amitié, en famille, même au travail… Les événements que nous traversons se transforment à travers le prisme de nos émotions. À force de raconter un souvenir, il peut prendre des chemins complètement différents, selon qu’il a été vécu par une personne ou par une autre. Dans la pièce, la transcription de ces instants n’est pas linéaire… un souvenir en appelle un autre et, petit à petit, on retrouve nos protagonistes à tous les âges de leur vie. C’est un vrai challenge pour nous, acteurs : nous n’avons pas le temps de nous grimer ; nous devons faire sentir la différence d’âge par notre corps, par notre jeu, en quelques secondes ! C’est une pièce sur le couple qui se vit comme une aventure.
Vous parlez de subtilités de jeu. Comment ce dispositif narratif se traduit-il dans la scénographie ?
Par un procédé à la fois simple et très cinématographique : le décor blanc et clinique du cabinet du psy permet de projeter des vidéos autour des protagonistes, dès qu’un souvenir refait surface. Dès que celui-ci s’évapore, on revient à la réalité. Cela donne au public une lecture rapide de la situation et nous permet, en tant qu’acteurs, de nous consacrer entièrement au jeu.
C’est ce rendu cinématographique qui a convaincu les spinaliens de Supermouche Productions d’en faire une captation vidéo ?
Je pense, oui ! J’ai toujours conçu mes pièces comme une expérience pour le spectateur. Depuis quinze ans, j’essaie d’intégrer au spectacle vivant les nouveaux rythmes narratifs de la série et du cinéma. Mon théâtre, c’est vraiment une rencontre entre ces formes d’art.
Comment le public peut-il démêler le vrai du faux, si tant est qu’il ait une réponse à la fin du spectacle ?
Il n’y a pas forcément de réponse. Chacun se bat pour sa vérité. C’est normal de ne pas être d’accord. Il faut accepter que chacun ne voie pas les choses de la même manière. C’est crucial dans un couple, mais c’est vrai partout. C’est le chemin vers la guérison de toutes les blessures.
Comment l’humour s’immisce-t-il dans ces sujets très sérieux ?
Casser le quatrième mur pour s’adresser au public et revisiter les souvenirs amène beaucoup de comédie. J’ai d’ailleurs voulu une voix off à la Woody Allen. La différence de réactions entre les protagonistes est jouissive pour le spectateur. Quand il y a de la gravité, l’humour n’est jamais loin.
Ma Version de l’Histoire.
Une pièce de Sébastien Azzopardi. 1 h 30.
Le samedi 15 mars à 20 h 30 au Théâtre de la Rotonde (Thaon-les-Vosges). Tarif : 27 euros. Captation TV par Supermouche Productions
pour Paris Première et France Télévisions.
Plus d’infos sur la plateforme d’évènements ON SE CAPTE
