Macadam : des nouvelles du Bressaud Jean-Paul Didierlaurent

Après le succès de son premier roman Le Liseur du 6h27, avec 60 000 exemplaires vendus en moins d’un an en France, en traduction dans 27 pays, de nombreux prix et un projet ciné, Jean-Paul Didierlaurent sort Macadam, un recueil de nouvelles.
Parlons d’abord du succès de votre premier roman, qui a de quoi bouleverser une vie ! Comment l’avez-vous vécu ?
Jean-Paul Didierlaurent – Un roman qui rencontre ses lecteurs, c’est une belle aventure vécue lors des salons, à travers des rencontres en France et à l’étranger Montréal, Barcelone, bientôt l’Italie, l’Allemagne. Qu’un livre fasse voyager dans la tête, oui, mais dans le réel aussi, je ne le pensais pas à ce point-là. J’ai toujours l’impression d’être Cendrillon avant minuit et que minuit n’arrive pas. Cela change la vie. Financièrement, cela n’est pas désagréable, cela amène du confort, mais je reste conscient que cela peut être éphémère et fragile. Je garde la tête froide, en continuant par exemple à travailler chez Orange, à mi-temps, tout en répondant aux nombreuses sollicitations des medias, du circuit du livre, et en continuant à écrire.
Votre nouvel ouvrage, Macadam, édité chez Au Diable Vauvert, l’éditeur du Liseur du 6h27, sort cette semaine. C’est un recueil de nouvelles, un genre littéraire, peu répandu en France.
J-P. D. – Très prisé dans les pays anglo-saxons ou en Amérique latine, ce genre littéraire gagne en effet à être connu. J’avais toujours rêvé de faire paraître un tel recueil, car la nouvelle n’est en rien un art mineur. Quand Marion Mazavric, mon éditrice, me l’a proposé, j’étais le plus heureux des hommes. Elle voulait que les lecteurs me connaissent en tant que nouvelliste. Le liseur du 6h27 est né il est vrai de l’écriture des nouvelles qui, depuis Le jardin des étoiles qui m’a valu le Prix Henri Thomas de Saint-Dié en 1997, n’ont jamais cessé de m’inspirer. J’en ai écrit plus d’une trentaine. Ce qui au fond m’a révélé en tant qu’écrivain.
Le recueil Macadam intègre plusieurs de ces nouvelles !
J-P. D. – Le choix n’a pas été simple. Je voulais offrir aux lecteurs qui m’ont découvert par Le Liseur un ouvrage que l’on déguste comme une boîte de chocolats aux saveurs, aux goûts différents. Parmi les onze nouvelles choisies, pour lesquelles j’ai un attachement particulier, toutes ont été primées. Par exemple Brume et Mosquito ont été lauréates du Prix Hemingway (2010 et 2012), Menu à la carte, 1er prix de la ville de Dieppe (2000)
Certaines sont amères, voire noires, d’autres sucrées, plus drôles aussi. On y découvre beaucoup d’êtres solitaires, un vieux prêtre qui s’ennuie pendant les confessions et devient accro à la Game Boy ; un vieillard qui assassine en douceur ses voisins de chambre dans une maison de retraite ; une femme travaillant au péage d’une autoroute
On peut piocher au hasard.
Avez-vous d’autres projets d’écriture en cours ?
J-P. D. – En mai dernier, j’ai été à nouveau accueilli, chez mon éditeur, en résidence à Vauvert dans le Gard, là où j’ai écrit Le Liseur. J’y retourne en novembre. La première expérience était si positive que j’ai envie de la revivre. Je travaille à un nouveau roman, en essayant de retrouver la même virginité. Si les idées sont là, le processus reste le même : des idées et du
travail. Dans le même temps, j’assurerai la promotion de Macadam et du Liseur du 6h27 en Folio, dont cent mille exemplaires vont être mis en place. En Lorraine, je serai présent au Livre sur la Place à Nancy un bonheur ! ainsi qu’au Festival International de Géographie, début octobre à Saint-Dié, puis en beaucoup d’autres endroits en France.