Le festival spinalien “Break The Ice” met à l’honneur les cultures urbaines du 8 au 11 février

Braquer les projecteurs sur les cultures urbaines.

C’est ce que propose le festival « Break the Ice » qui a mis Épinal à l’heure du hip-hop, du breakdance et du graph depuis 2019. Cornaqué par la salle de musiques actuelles La Souris Verte, le rendez-vous, organisé au départ sur une journée, n’a eu de cesse de se développer dans la durée. Il aura lieu ce mois-ci, à partir du 8 février sur quatre jours, une première.

Il faut dire que la journée du 11 février, qui clôturera le festival, sera entièrement consacrée à un nouveau rendez-vous dédié au breakdance et à ses plus jeunes pratiquants. Le dimanche, auront lieu des battles jeune public « groupe contre groupe ». Par groupe de cinq à dix danseurs, des aspirants breakers de moins de 16 ans (tous niveaux acceptés) s’affronteront dans des chorégraphies endiablées. « Les battles de cette ampleur, c’est assez rare chez les kids » s’enthousiasme Kevin Briot, directeur artistique de la compagnie spinalienne Tempor’air. Le chorégraphe a donc proposé l’événement à La Souris Verte, qui cherchait de son côté à prolonger le festival. Coup double !

« C’est quelque chose qui manquait. On voulait qu’il y ait de la place pour les enfants et les danseurs locaux » détaille le chorégraphe qui avait déjà pris des initiatives en ce sens dans ses ateliers. Mais un changement d’échelle était nécessaire « J’ai beaucoup d’élèves qui pratiquent le breakdance et il n’y avait jusque-là pas beaucoup d’événements dédiés aux jeunes danseurs, mis à part ceux que j’ai pu créer. Pour évoluer et faire des rencontres, un jeune qui évolue à Épinal est obligé d’aller ailleurs en France ».

L’Aubaine PARIS 2024

Ce constat est désormais révolu. Pour rejoindre les battles jeune public, il suffit de s’adresser à la compagnie ou simplement d’en faire la demande sur place le jour J. Les danseurs seront accueillis aux alentours de 11 h.

Les phases de qualification sont prévues pour débuter lors de la pause méridienne, avant que les portes ne soient ouvertes au public en début d’après-midi. Les premières battles débuteront, elles, à 14 h 30 autour des huit meilleures équipes qui auront décroché leurs qualifications lors des phases de poules. Si la Souris Verte a sauté sur la proposition de Tempor’Air, c’est parce qu’il y a une autre bonne raison. Nouveauté des JO de Paris 2024, le breaking trouve une nouvelle notoriété.

C’est tout le souhait de Kevin Briot qui a sauté sur l’occasion pour donner corps à un événement qui n’existait pas sur le territoire, en caressant l’espoir qu’il y trouve ses marques dans la durée. « Cela doit devenir un rendez-vous annuel que tout le monde attend. On veut essayer d’instaurer un calendrier pour que cela devienne une habitude chez les gens ».

Des participants internationaux

La compagnie menée par Kevin Briot sera de toutes les festivités à compter du 8 février.

Elle fait partie intégrante de la performance pluridisciplinaire qui se tiendra à la galerie d’expo de la Lune en Parachute (21 h 30), où se mêleront les arts visuels (avec le concours des étudiants de l’École Supérieure d’Art de Lorraine), la danse et la musique. Le vendredi qui suit, Tempor’air proposera le spectacle Émoi  (14 h 30) qui mélange danseurs pros et amateurs.

Deux membres de la compagnie y partageront la scène avec cinq danseuses du collectif Exagon. Les deux se connaissent bien, Exagon étant issu des ateliers de danse hip-hop que le même Kevin Briot donne à Épinal. Leur travail les a d’ailleurs conduits, en août 2022, aux Championnats du Monde de Hip-Hop à Phoenix, États-Unis.

« Nous voulons susciter l’envie chez les danseurs présents, donner une nouvelle impulsion au mouvement. Des équipes viennent de loin. On veut créer des échanges ». Des jeunes de Belgique, des équipes de Strasbourg, Nancy ou Toul feront notamment le déplacement. Tempor’Air a également convié une équipe guyanaise et ses six jeunes danseurs qui viendront pour la première fois en métropole. « À travers Tempor’air, nous faisons déjà découvrir la danse à un public plus large. Tout cela participe à vaincre les clichés et à casser les codes ».

Ambition partagée par l’organisation. « On a créé Break the Ice pour que toute la ville d’Épinal se l’accapare » relate Emma Bignon, directrice adjointe de La Souris Verte.

 À l’avenir, le festival souhaiterait investir encore plus de lieux. Et pourquoi pas, donner plus de place à la pratique du skate… si l’édition à venir passe à nouveau la rampe avec succès

L’open mic, autre nouveauté du festival

Le dimanche sera définitivement la journée de toutes les nouveautés pour Break the Ice cette année. Une scène ouverte dédiée aux rappeurs sera organisée par l’association nancéienne Street Harmony, partenaire de longue date du festival. Concrètement, les artistes seront invités à improviser des textes seuls ou en groupe pendant plus de deux heures. Si l’événement sera animé par le duo de rappeurs Lobo El& Cotchei, le public sera seul juge.

Une programmation musicale repensée

La salle de musiques actuelles, qui a récemment repensé sa méthode de programmation artistique à l’année, a aussi travaillé de manière plus concertée pour élaborer la partie concerts du festival, qui verra notamment se produire Bobine, fer de lance de l’Electrapp, courant qu’il a lui-même baptisé ainsi, mélangeant allégrement l’électro et le rap. Les équipes de La Souris Verte ont également jeté leur dévolu sur BB Jacques, nouvel espoir de la scène rap française et Melan, qui promène sa voix éraillée sur des textes incisifs.

Infos pratiques

4ᵉ édition du Festival Break The Ice
Du 8 au 11 février à Épinal.
Renseignements et billetterie auprès de La Souris Verte, du mercredi au vendredi de 14 h à 18 h.
Contact : 03 29 65 59 92

Cet évènement est à retrouver sur On Se Capte, la plateforme des évènements des Vosges et du Grand Est !

Article rédigé par :

Jonathan Blanchet

Journaliste cinéma