Kara Molinari, architecte d’intérieur originaire d’Épinal, publie Vibrer juste, une invitation à repenser notre rapport aux espaces

Comment est né ce concept de “design holistique” que vous défendez depuis plusieurs années ?
Je l’ai créé avant même que le mot “holistique” soit entré dans le langage courant. À l’époque, je devais souvent l’expliquer : cela veut simplement dire “global”. Sur les chantiers, je voyais que si on ne concevait pas les intérieurs dans leur ensemble, on tombait dans des décors standardisés dictés par la mode. Mon idée, c’est qu’un intérieur doit être sur mesure, en accord avec les émotions de ceux qui y vivent.
Chaque détail compte : le choix des photos qu’on expose, les couleurs qui stimulent notre énergie, la circulation de la lumière, ou encore la place des meubles. Quand l’esprit est encombré, souvent l’espace l’est aussi. Le design holistique, c’est une manière d’harmoniser tout cela, pour que notre intérieur devienne un véritable soutien émotionnel.

En quoi votre livre Vibrer juste prolonge-t-il ce travail sur la relation entre les lieux et les émotions ?
Petit à petit, mes clients ont commencé à me demander conseil sur d’autres aspects de leur vie. Je passais beaucoup de temps à les écouter, et cela m’a amenée à mêler mes connaissances d’architecte à une réflexion plus énergétique. J’ai grandi avec une grand-mère “barreuse de feu”, donc cette approche m’était familière. Vibrer juste, c’est le fruit de 35 ans de recherche et de trois ans d’écriture.
J’y partage des protocoles très concrets : comment se régénérer après une mauvaise journée, comment se reconnecter à la nature, à soi, à son environnement. C’est un livre à la fois spirituel et pragmatique, fondé sur la sagesse ancestrale et des études très actuelles. J’y parle aussi beaucoup des Vosges, qui ont changé ma vie. Revenir à mes racines m’a rappelé l’importance de la nature, de l’entraide et du lien humain, qu’on a parfois perdu dans les grandes villes.

Vous évoquez la notion de “vibration” et de rayonnement personnel : comment peut-on, concrètement, “vibrer juste” au quotidien ?
Tout part de choses très simples. On a tous remarqué qu’on est naturellement attiré par certaines personnes qui rayonnent. Mon livre explique comment retrouver ce rayonnement, même dans les moments difficiles. Cela passe par l’alimentation, la qualité de l’eau — un sujet majeur à venir —, mais aussi par la manière dont on s’entoure. Certaines conversations nous épuisent, d’autres nous élèvent : il faut apprendre à s’écouter. Se relier à la nature, écouter les oiseaux, profiter d’un rayon de soleil, cultiver la gratitude, donner de son temps… Ce sont des gestes accessibles à tous. L’idée n’est pas d’imposer un modèle, mais de permettre à chacun de trouver ce qui lui correspond. C’est un livre pour tous, des plus terre-à-terre aux plus spirituels.

Vos racines vosgiennes semblent occuper une place importante dans votre équilibre personnel. Quelle place tiennent-elles dans votre inspiration ?
Primordiale ! Je ne pourrais plus vivre sans les forêts et les montagnes vosgiennes. Je me demande même comment j’ai pu m’en passer si longtemps. C’est mon lieu ressource. Quand je reviens, je me reconnecte à la terre, comme un téléphone qu’on recharge. Dans les Vosges, on bénéficie d’une énergie incroyable, d’une vraie “vibration” naturelle. J’y organise d’ailleurs des retraites et des jeûnes, pour partager ce bien-être. C’est grâce aux Vosges que je trouve la force de traverser les épreuves de la vie.

Quels sont vos projets à venir ?
Je travaille actuellement sur un second livre consacré à la qualité de l’eau, un véritable sujet de santé publique selon moi. Et puis, à titre personnel, je suis en train de développer mon activité de décoration et d’architecture d’intérieur dans la région, en m’adaptant à la demande locale : des budgets serrés aux hôtels, restaurants et chalets haut-de-gamme. »


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Article rédigé par :

Adel Saoud

Rédacteur Sport, Culture, Actu