Fantômes et angoisses au programme du Festival du film fantastique de Gérardmer, du 29 janvier au 2 février

La 32ᵉ édition du Festival du film fantastique de Gérardmer ouvrira ses portes, le 29 janvier prochain, sur une programmation pétrie de grandes angoisses contemporaines et peuplée d’ectoplasmes. Décryptage avec sa nouvelle directrice, Aude Hesbert.
Tout est lié, ou presque. Le festival du film fantastique de Gérardmer a l’habitude de tracer des ponts entre les genres (l’horreur avec le fantastique, le thriller, la comédie…). Cette année, il multiplie les correspondances et les liens entre ses composantes. Native de Lorraine, sa nouvelle directrice, Aude Hesbert, arrive de Los Angeles où elle était directrice de la Villa Albertine*. Une Cité des anges d’où nous vient Ti West, nouvel avatar du slasher aux inspirations vintage avec son triptyque X / Pearl / Maxxxine. Il sera notamment présent dans les Vosges pour revenir longuement sur sa filmographie, où se sont glissés quelques fantômes (The Inkeepers, en 2011). Des figures spectrales qui constituent la thématique centrale du rendez-vous, qui se déroulera du 29 janvier au 2 février prochain.
Les spectres au cœur
« Le fantôme, c’est un motif structurel inhérent au fantastique qui touche à l’essence même du cinéma » décrypte Aude Hesbert. Un thème qui promet d’irriguer toute la programmation, jusqu’aux neuf films de la compétition. On en trouve des traces dans Exhuma, film sud-coréen de Jang Jae-hyeon qui s’arc-boute sur le folklore local, avec phénomènes paranormaux et résurgence d’un mal ancien au programme. Il en est question dans Oddity, film irlandais de Damian Mc Carthy, où une jeune femme aveugle cherche à démasquer un assassin en communiquant avec l’au-delà. The Wailing, film espagnol de Pedro Martín-Calero, met quant à lui en scène une héroïne hantée par une présence invisible… Les avant-premières, qui restent à annoncer à l’heure où nous écrivons ces lignes, devraient aussi pouvoir compter sur quelques manifestations d’ectoplasmes.
Peurs de notre temps
Fidèle à lui-même, le cinéma de genre, tel qu’il est défendu à Gérardmer, continue de refléter les grandes peurs de notre époque. « Cette année, on aura des films liés à l’environnement, à la destruction de la nature, aux peurs technologiques… », résume Aude Hesbert. « Au fil de notre processus de sélection, nous avons également visionné beaucoup de métrages qui ont trait à la féminité et au corps féminin ». C’est le cas de Grafted, premier film de la réalisatrice néo-zélandaise Sasha Rainbow qui investit le genre du body horror, emboîtant le pas à Coralie Fargeat et à The Substance, récompensé à Cannes et engagé , depuis , dans la course aux Oscars. « Les jeunes se lancent dans le genre avec appétit et gourmandise. Pour preuve, il y aura une très solide sélection de courts-métrages ». Au-delà, « Il y aura de très belles découvertes venues de territoires inexplorés » esquisse la nouvelle directrice qui a l’intention de continuer à bâtir un rendez-vous sur des fondations qui ont fait leurs preuves. « Il y a un vrai potentiel pour développer le festival » assure-t-elle, à condition que les financements suivent. « Mon rêve serait d’accueillir encore plus de public ». Pour frissonner en masse dans la Perle des Vosges.

32ᵉ Festival du film fantastique de Gérardmer
Du 29 janvier au 2 février 2025
Programme complet et réservations accessibles sur le site du festival www.festival-gerardmer.com