“L’Electro Mountain Festival ? C’est comme si le DJ était dans votre salon” Entretien avec Lorris Mougel, l’organisateur

Le 28 février 2024 par Jonathan Blanchet

Lorris Mougel, Organisateur du Gérardmer Electro Mountain Festival

Après une première édition pour tâter le terrain, l’Electro Mountain Festival de Gérardmer monte déjà en gamme. Les 8 et 9 mars prochains, Vladimir Cauchemar, The Avener, Feder, et sept autres DJ de renommée internationale ambianceront la Perle des Vosges douze heures durant. Les détails avec l’initiateur du rendez-vous, Lorris Mougel.

L’an dernier, l’Electro Mountain Festival (EMF) faisait figure de petit nouveau dans le paysage vosgien des festivals, de surcroît, en matière de musique électronique. Comment avez-vous vécu cette première ?

C’était vraiment ce que nous souhaitions, mes partenaires Charlotte Chalal, Théo Michel, Cédric Lallemand, et moi. C’était un projet de longue haleine, qui a connu, Covid aidant, de multiples reports. Il n’existait pas, alors, de rendez-vous festifs de musique électronique de ce type dans les Vosges : nous étions attendus. Nous, nous voulions à la fois mettre en avant le massif vosgien et l’electro et monter un événement qui vienne combler un vide dans l’offre culturelle destinée aux jeunes. Quand il a vu le jour, l’Electro Mountain Festival a fait son effet. Et là, surprise, nous nous sommes rendu compte que le public était intergénérationnel ; c’était magique. Je pense que les gens ne s’attendaient pas forcément à cela. Bien sûr, nous avons décelé quelques points noirs au niveau de l’organisation. Pour une première, c’est normal. Mais dans l’ensemble, les retours, qu’il s’agisse du public, des partenaires ou des artistes, ont été très positifs. Un DJ nous a même dit qu’il avait été mieux accueilli à Gérardmer qu’à Dubaï !

L’idée de départ était de commencer petit pour faire évoluer le rendez-vous d’année en année. En 2024, l’EMF n’est plus organisé que sur une seule journée, mais sur deux. L’an dernier, vous aviez accueilli quatre DJ, et cette année, ce sont dix artistes qui se succéderont sur scène…

L’attente étant au rendez-vous, nous franchissons la marche suivante ! Dans le même temps, il était important que la programmation monte en gamme, ce que nous avons fait. Le travail de notre booker a commencé en juillet dernier et tout s’est accéléré à partir de septembre. Dès le départ, nous voulions Vladimir Cauchemar et The Avener en têtes d’affiche et nous les aurons cette année. On a créé le reste autour d’eux ensuite. Avec les autres artistes aussi, on a eu de la chance. Feder fait partie du top des DJ français aujourd’hui. L’actualité a même joué en notre faveur, puisque le duo italien Marnik a sorti, cet été, le titre Boyz In Paris qui est vite devenu le titre le plus joué en discothèque. Au total, il y aura plus de six heures de spectacle par soir.

La programmation est aussi plus féminine.

C’est vrai que nous n’avions pas de filles l’an dernier, c’était notre volonté de changer ça. Il y aura donc une DJ par soir. Le vendredi 8 mars, Umbree prendra la suite de Vladimir Cauchemar. Cela fait sens, elle est dans la même « vibe », elle tourne souvent avec… Elle a une énergie folle. Attendez-vous à un double programme spectaculaire. De son côté, Sara Costa enchaîne aussi les gros festivals. Nous sommes très heureux d’être parvenus à faire venir ces deux artistes. Les artistes locaux seront également mis en avant. Avec Loup Musa et Leydon, nous aurons un gérômois et un spinalien aux platines.

Quels sont les autres changements à prévoir cette année ?

La scène évolue, avec un nouvel agencement d’écrans, des flammes froides... Au-delà du DJ, il faut que tout un spectacle existe autour. Le parcours des spectateurs a également été modifié. Les festivaliers auront accès à un plus grand vestiaire, à un espace extérieur de restauration beaucoup plus conséquent. Des commodités seront aussi présentes à l’extérieur. Pour faciliter les transactions, nous allons aussi mettre en place une solution de « cashless » (sans espèces) hybride. Une fois que le festivalier a franchi l’enceinte, il pourra créditer une carte consommations du montant de son choix.
120 bénévoles seront sur le pont durant tout le week-end !

Votre line-up s’enrichit, la scénographie change… mais il y a un paradoxe : vous ne pouvez-pas pousser les murs.

Aujourd’hui, le festival est organisé à l’espace L.A.C, donc nous sommes limités par la place. Mais dans le même temps, cela donne tout son cachet à un festival à taille humaine. Le 9 mars, The Avener sera à cinq mètres de vous ! C’est comme si votre DJ préféré était dans votre salon. Quelle que soit la place des 1 400 spectateurs d’un soir, ils pourront vraiment profiter de l’événement. L’effet de communion entre les artistes et le public est démultiplié. C’est une chance, mais c’est vrai que c’est aussi ce qui nous bloque. Il faut que d’autres partenaires rejoignent l’aventure pour aller encore plus loin.

Quel est votre but ultime ?

En 2025, nous resterons au même endroit mais, à terme, nous voulons monter sur les pistes ! L’idée serait que le festivalier puisse venir voir les DJ et profiter du massif, avant d’assister à un set nocturne sous un grand chapiteau.. Le festival doit avoir un effet « wahou » et devenir un vrai rendez-vous de l’hiver. Le pari est là.