Boplicity, un rendez-vous de jazz moderne, innovant et accessible à tous du 17 au 20 juillet à Rambervillers

à l’occasion des cinq ans du Boplicity Jazz Festival de Rambervillers – qui reçoit, cette année, encore des pointures internationales au Château des Capucins –, on a échangé avec Benoît Brunner, cofondateur et directeur artistique, sur les années passées et le futur d’un rendez-vous qui ne porte pas le nom d’un tube de Miles Davis pour rien.
Le Boplicity Jazz Festival entrera dans sa cinquième édition du 17 au 20 juillet prochain. Comment avez-vous mis sur pied ce rendez-vous dédié au jazz ?
Je suis originaire de Rambervillers. Après avoir longtemps travaillé sur Nancy, nous avons décidé, avec mon épouse, de nous installer dans les Vosges. Il y avait de la place pour un évènement dédié au jazz et nous avons décidé d’en créer un en liant notre passion pour la musique et le patrimoine. C’était un vrai pari.
L’originalité du festival, c’est d’abord son cadre ?
Le Château des Capucins a un véritable charme, avec la façade adossée à la scène, le parc qui crée un climat propice au bien-être, avec des artistes qui jouent sous les étoiles… C’est un atout qui fait partie intégrante du projet, qui vise à rendre le jazz accessible en mettant en valeur les qualités des environs.
Comment y attire-t-on des pointures internationales ?
La première année avait permis de monter une édition thématique autour de l’orgue, puisque Rambervillers compte encore une fabrique d’orgues liturgiques.
L’américaine Rhoda Scott a accepté de venir, cela a créé un véritable précédent. On a pu ensuite enchaîner avec cette même volonté : faire venir dans les Vosges des artistes internationaux que l’on n’attend pas du tout ici, comme des pionniers qui ont fait avancer le jazz tel les trompettistes Erik Truffaz ou Nils Petter Molvaer. Aujourd’hui, ces pointures viennent toutes en confiance. On en a besoin pour attirer la lumière sur la ville. En outre, le festival doit aussi être une plateforme de soutien aux jeunes artistes. On a aussi besoin de grands noms pour que des artistes plus confidentiels soient mis en avant. La marque de fabrique de Boplicity, c’est un jazz
moderne, innovant et créatif qui marie autant les musiques du monde que l’électro ou le rock. C’est un équilibre que nous essayons de maintenir chaque année.
Comment avez-vous abordé la programmation cette année ?
J’essaie toujours de construire un parcours cohérent. On recherche l’équilibre des styles. C’est toujours difficile pour moi de repartir pour une page blanche. D’ailleurs, je travaille en même temps le visuel de l’affiche et la programmation. Cette année, je voulais évoquer une notion de résistance dans un monde plongé dans l’obscurité. Les artistes qui se produiront cette année (voir ci-après) ont une vraie ligne de conduite.
Vous évoquiez le cadre intimiste du festival qui limite la jauge à 400 spectateurs par soirée. Comment, dès lors, le faire évoluer pour les prochaines années ?
Nous ne souhaitons pas augmenter la jauge, cela fait partie de l’ADN du festival. Par contre, nous voulons faire vivre cet esprit jazz tout au long de l’année… Nous visons une programmation de saison dans notre propre lieu à Rambervillers (les organisateurs du festival ont racheté un ancien bâtiment industriel, rue Clémenceau). Il doit devenir un lieu permanent de diffusion du jazz, comme un espace de création. Cela, nous ne pourrons le faire que si nous sommes largement entourés. Si nous décidons de repartir pour cinq ans, il faut construire cet avenir avec nos partenaires, réfléchir à un développement plus large. Nous voulons que Boplicity ne soit pas uniquement notre festival, mais devienne véritablement celui du territoire.
LES TÊTES D’AFFICHE À ÉCOUTER À RAMBERVILLERS
Michael Mayo


« C’est un super chanteur qui nous vient de Los Angeles. Jeune trentenaire, c’est déjà un artiste international que tout le monde s’arrache. Il offre à la fois des repères musicaux qui ne laissent personne sur le carreau et une technique vocale impressionnante. Il se promène entre sonorités classiques, électro, grooves modernes… C’est un futur grand du jazz, il n’y a aucun doute là-dessus ».
Jeudi 17 juillet
Steve Coleman
« C’est un véritable OVNI. Dans les années 90, il a révolutionné le jazz en apportant avec lui beaucoup de sons hip-hop. Il fait preuve d’une maîtrise technique de dingue ! Il est de la trempe d’un Miles Davis ou d’un Charlie Parker. Il a conceptualisé autrement le jazz, avec beaucoup de hauteur… il est dans une composition presque immédiate… et ça marche à fond sur les néophytes ! Il amène une telle énergie, un tel groove… ça peut partir très loin. C’est un mec à voir une fois dans sa vie, il est impressionnant ! »
Vendredi 18 juillet
Sylvain Rifflet
« Élu musicien jazz de l’année 2024, il est allé chercher deux autres musiciens de caractère pour former un trio saxo, synthé et batterie. Vincent Taeger, le batteur, a joué longtemps dans le groupe Poni Hoax. C’est un rockeur dans l’âme ! Bettina Kee, claviériste, nous vient de la musique électro. Sylvain Rifflet va nous jouer du Bach, accompagné par une claviériste et ses sonorités électro, et un batteur qui joue à fond la carte du rock : c’est ça l’esprit Boplicity ! »

Samedi 19 juillet
Sylvain Daniel
« Déjà accueilli l’an dernier, Sylvain Daniel a sorti l’album Slydee qui adresse des clins d’œil aux musiques des années 80-90 qu’on adore, de Serge Gainsbourg à Prince. Nous voulions terminer cette cinquième édition de manière festive, plus proche d’un concert de musiques actuelles où l’on bouge si l’envie nous en prend ! ».

Dimanche 20 juillet
Un festival à l’image de Miles Davis et de ses fondateurs
Le festival de jazz doit son nom à un titre mythique du légendaire jazzman Miles Davis. Une figure tutélaire qui dit tout des ambitions du rendez-vous. « Miles Davis, c’est ce musicien novateur qui mélange les styles. Sa musique, pour nous, est celle de Boplicity, qui va chercher de la nouveauté, les meilleurs musiciens du moment, basculer vers d’autres esthétiques musicales » décrypte le cofondateur d’un festival qui n’a pas fini de séduire par la richesse de son nom. « Boplicity représente aussi le jazz dans la ville, le rayonnement sur le territoire ». Ultime coquetterie, Boplicity porte les initiales des prénoms de ses fondateurs, Claire et Benoît
Brunner. Un festival qui a du sens à tout point de vue.
BoplicIty Jazz Festival
Du 17 au 20 juillet
Parc du Château des Capucins,
à Rambervillers
Tarifs : pass 4 soirs 9 concerts : 65€
jeudi – vendredi – samedi :
gratuIt 0-12 ans
reduit 12-21 ans : 12€
plein + 21 ans : 25€
Dimanche 16 h : gratuit
Dimanche 20 h : 10€
Bar et restauratIon sur place.
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