Un fidèle de trente ans Pierre Sachot, président de l’association du festival de Gérardmer
Si Bruno Barde concocte toute la programmation du festival du film fantastique, l’emblématique Pierre Sachot est celui qui l’incarne localement, et ce depuis trente ans. « Entièrement dévoué au festival, il n’est possible que grâce à lui et l’association » dit le premier sur le second. Entretien rétrospectif.
Comment êtes-vous arrivé à la tête de l’association du festival ?
Fantastic’Arts, j’y suis depuis la première édition. Après 21 éditions à Avoriaz, le festival du film fantastique se cherchait un autre point de chute. Un appel d’offres a été lancé et la ville de Gérardmer y a répondu… mais elle n’a pas pu aller jusqu’au bout. Mais c’était une formidable opportunité pour le territoire ! C’est courant novembre 1993 que nous nous sommes réunis avec une bande de copains pour se constituer en association et relever le défi. On a été suivi et c’était parti. La première édition a eu lieu en janvier 1994, il a donc fallu aller vite. Aucun de nous n’y connaissait rien en festivals de films. Moi-même, j’étais dans le sport. Rien à voir avec le cinéma !
Progressivement, le festival s’est ouvert à d’autres formes d’art, comme la littérature fantastique ou le spectacle vivant…
Nous nous sommes rapidement rendu compte que les ados de moins de 16 ans ne pouvaient pas voir les films… or, les familles étaient nombreuses à se presser autour de l’évènement. À partir de la deuxième année, il fallait mettre en place des animations pour qu’elles puissent venir avec des enfants et profiter aussi du festival. C’est comme cela que nous avons créé un salon littéraire et diverses animations autour, avec la Maison de la Culture ou la médiathèque.
Comment se porte le festival financièrement ?
C’est toujours compliqué. Nous tournons autour d’un budget de 500 000 €, plus ou moins stable par rapport aux années précédentes… Plus ou moins, car nos charges sont obligatoirement en augmentation. Nos partenaires institutionnels souffrent, il faut que l’on serre certaines ceintures… En souhaitant qu’il n’y ait pas de coupures de courant pendant le festival ! [Ironisant] Je le dis, faites attention à vos consommations pour que l’on puisse passer un bon moment fin janvier !
Qu’est-ce qui vous a le plus marqué tout au long de ces trente années ?
Nous avons eu des moments extrêmement intenses avec certains membres du jury, avec le public. On a eu les plus grandes stars ! On a aussi eu des coups de chaud : j’ai dû déposer le bilan en 2011 après qu’un gros partenaire nous a abandonnés au lendemain du festival… À côté de ça, nous avons la chance incroyable d’être à Gérardmer, avec ses paysages enneigés. Nous avons quand même eu l’opportunité d’organiser un apéritif sur le lac un samedi midi. Nous avions déroulé un tapis rouge sur la glace ! Ça, même Cannes ne peut pas le faire !