Flight de Robert Zemeckis

Film américain de Robert Zemeckis
Avec Denzel Washington, Kelly Reilly, John Goodman, Don Cheadle… 2h18.
Pilote respectable côté pile et véritable tête brûlée côté face, le commandant Whip Whitaker s’apprête à prendre les commandes de son premier avion de la journée. Un vol de routine qui va tourner au cauchemar. Whitaker va réussir à déjouer tous les pronostics en posant en virtuose l’avion victime d’une avarie. Problème : si Whitaker est un pilote hors-pair, il descend des bouteilles de vodka comme du petit lait, au même rythme qu’il s’envoie des rails de coke. Accueilli en héros, une enquête autour des circonstances de l’accident menace de l’incriminer. Sur le plancher des vaches, l’homme ne va pas tarder à rechuter…
Ce qui commence comme un film catastrophe (la sidérante scène de descente en piqué, filmée du point de vue d’un occupant de la cabine de pilotage) va se muer en un drame quasi-introspectif qui démontre de la facilité de Zemeckis à manipuler les genres. Car c’est bien de lui qu’il s’agit, le Zemeckis de Retour vers le Futur, de Forrest Gump et de Seul au monde qui revient au film live après avoir longtemps expérimenté la 3D et la motion capture dans Le pôle express, Beowulf et autres Drôle de noël de Scrooge.
Epingler les institutions politico-religieuses
Si l’on avait des doutes sur sa volonté de revenir à un cinéma plus personnel, la scène d’ouverture vient clairement prouver le contraire et le parcours de ce héros ordinaire (Denzel Washington, impérial), qui cherche l’absolution sans jamais parvenir à éviter les rechutes, y gagne en relief.
Face au crash, le réalisateur se plaît à épingler les institutions politico-religieuses qui s’y mêlent. Et au milieu de tout ça, John Goodman vient jouer les trouble-fêtes en dealer providentiel et titiller cette ambiguïté morale qui plane sur toute la longueur du film… ou presque. Zemeckis préférant s’abandonner à un final désincarné et si convenu qu’on ne l’attendait pas ici.
La bande-annonce :
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