Cinéma : Victoria de Justine Triet
Avec Virginie Efira, Vincent Lacoste, Melvil Poupaud,… 1h36. Sortie le 14 septembre.
Avocate pénaliste en plein naufrage sentimental, Victoria Spick se retrouve à assurer la défense de son meilleur ami (Melvil Poupaud), accusé d’avoir violemment attaqué sa compagne lors d’un mariage… auquel la magistrate a elle-même assisté. C’est à ces noces que Victoria retrouve aussi Sam (Vincent Lacoste), un ancien client qui souhaite à tout prix l’assister dans son travail.
Second long-métrage de Justine Triet, Victoria est un film protéiforme qui s’approprie tous les codes de la comédie romantique à l’américaine en y injectant tout le bagage cinématographique de sa réalisatrice, étiquetée jeune espoir du cinéma d’auteur en 2013, avec La bataille de Solferino.
Réjouissant, incisif, Victoria mélange comédie et ” procedural “, marie l’absurde et les questionnements existentiels lorsque le film jette le personnage de Virginie Efira dans un engrenage, quotidien qui va trop vite pour elle et lui fait perdre tout contrôle.
Le remède à cette course perpétuelle qu’elle subit s’appelle peut-être Sam qui vient jouer les baby-sitters maladroits au service de l’héroïne, au bord de la crise de nerfs.
Victoria a deux atouts majeurs : sa direction d’acteurs et ses personnages qui héritent de dialogues affûtés qui font souvent mouche. Taillée à merveille pour le rôle, Virginie Efira, présente sur tous les fronts, joue admirablement des nuances de son personnage.
Mais la clé du film, très drôle et pourtant indéniablement actuel dans les inquiétudes le long-métrage projette, vient peut-être de Vincent Lacoste. Révélé dans Les beaux gosses (2009), il impose d’abord sa nonchalance et fait rire… avant de quitter les oripeaux du personnage en décalage apparent mais qui prend toute la mesure de la gravité des choses. La métamorphose.
Bande annonce de Victoria :
