Cinéma : The Rover de David Michôd
Un film de David Michôd. Avec Guy Pearce, Robert Pattinson, Scoot McNairy, Gillian Jones… 1h43. Sortie le 4 juin 2014.
Dans une Australie ravagée par une crise si violente qu’elle a mis à bas l’économie occidentale, un loup solitaire se lance à la poursuite de truands qui lui ont subtilisé son pick-up pour échapper à des rivaux. En traquant les vagabonds, il tombe nez à nez avec le frère d’un des malfaiteurs, laissé pour mort. Il va lui servir de guide dans sa quête de justice. Sur le papier, le pitch de ce projet alléchant présenté à Cannes (hors-compétition) tient en peu de mots, et pourtant, le résultat à l’écran plonge dans un univers post-apocalyptique à la Mad Max d’où on ressort sonné.
Attendu au tournant après son implacable portrait d’une famille mafieuse dans Animal Kingdom, David Michôd délivre tous les enjeux de son film dans une scène d’ouverture fulgurante au parfum de western. En plan fixe, un homme abandonne son véhicule pour attendre quelque chose ou quelqu’un.
Au même instant, un quatuor blessé au sang tente d’échapper à ses poursuivants. Sans savoir qu’ils s’attaquent à la mauvaise personne. Les deux intrigues vont se télescoper dans un choc visuel monumental. Vingt premières minutes d’un road movie dystopique qui vissent littéralement à son siège, avant de jouer une partition plus minimaliste, traversée par des moments de tensions construits sur des cadrages qui rappelleront certainement Breaking Bad aux adeptes de la série. Compagnon d’infortune de l’anti-héros, Robert Pattinson achève de gommer son image de vampire pour midinettes avec un rôle beaucoup plus radical.
Guy Pearce, au centre de cette aventure, joue sans extravagance les silences d’un taiseux dont le parcours est guidé par la providence. Homme sans nom, son histoire est délivrée dans les recoins d’une narration asséchée (parfois trop), dans un désert de tous les possibles, hostile, sans pitié, rédempteur. Une claque.
La bande-annonce
