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Cinéma : Nocturama de Bertrand Bonello

Le 31 août 2016 par Bruno Veillon

Avec Finnegan Oldfield, Vincent Rottiers, Hamza Meziani,… 2h10. Sortie le 31 août.

Précédé d’une réputation sulfureuse qui lui aurait notamment fermé les portes du Festival de Cannes en mai dernier, Nocturama, dernière réalisation de Bertrand Bonello (Saint-Laurent), a finalement réussi à se frayer un chemin vers les salles françaises. 

S’il a déjà beaucoup fait parler de lui, c’est parce que le film raconte, sur le papier, l’itinéraire d’un groupe de jeunes qui préparent une série d’attentats à Paris contre des symboles de la République. 

Un film provocateur ? Bonello s’en défend, arguant qu’il a commencé à travailler sur le film en 2010, à l’époque de l’Apollonide… un argument qui se vérifie assez vite à l’écran, où le fond du sujet est très différent de ce qu’il pourrait laisser penser.

Précédemment titré ” Paris est une fête “, du nom du récit autobiographique d’Hemingway, devenu livre-étendard cathartique des attentats du 13 novembre, Nocturama a été tourné à l’été 2015. Et il est bien ancré dans une réalité, celle du quinquennat Hollande (les références y sont nombreuses, les correspondances forcément troublantes). 

Mais il met surtout en scène des jeunes désoeuvrés, de toutes origines sociales et aux trains de vie bien différents, qui n’ont trouvé que la violence pour exprimer leur ras-le-bol d’une société qui les oppresse. 

Découpé en deux parties, le film, sommet d’esthétisme vertigineux, s’ouvre sur le ballet urbain des instigateurs qui se croisent de rame en rame de métro, pour repérer les lieux de leurs coups. 

Les paroles sont rares, les silences éloquents. Un premier morceau saisissant, malencontreusement encombré par une séquence en flashback inutile qui parasite la portée du premier acte, pertinent dans ses non-dits et ses hors-champs. 

Une fois l’opération terminée, c’est un autre film qui démarre. Les membres du groupe, retranchés dans un grand magasin, comme coupés du monde extérieur, s’y révèlent, empêtrés dans leurs contradictions. 

Un point de vue passionnant, d’autant que Bonello pousse davantage le spectateur à se questionner qu’à frontalement apporter des réponses ou justifications, ni prendre parti pour ses personnages… jusqu’à un final nettement plus contestable… et pas si impartial ?

Bande annonce de Nocturama :

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