Cinéma : Maryland d’Alice Winocour
Avec Matthias Schoenaerts, Diane Kruger, Paul Hamy… 1h38. Sortie le 30 septembre.
Revenu d’une mission en Afghanistan, Vincent (Matthias Schoenaerts) souffre de stress post-traumatique. Luttant contre ses crises d’angoisse, il signe pour un job dans une entreprise de sécurité.
Ce faisant, il va finir par accepter de protéger Jesse (Diane Kruger), la femme et le fils d’un riche homme d’affaires parti à l’étranger pour raisons particulières. Très vite, le garde du corps, frappé d’hallucinations, se sent observé depuis la luxueuse propriété de Maryland…
A la lecture du pitch, difficile de ne pas faire des rapprochements : le film a tout du film d’action à l’américaine, en remplaçant, au hasard, Matthias Schoenaerts par Denzel Washington (dans le remake de Man on Fire par Tony Scott, 2004) ou par Kevin Costner (dans Bodyguard).
Notons quand même la différence de traitement. La française Alice Winocour, qui s’était, avec Augustine son précédent film, attardée sur les convulsions de son héroïne, fixe à nouveau les corps. Surtout celui de son personnage principal, incarné par Matthias Schoenaerts, qui porte littéralement le long-métrage, aidé par la réalisatrice qui scrute tous les traits anguleux de l’homme pour en souligner les contradictions et la rage sourde.
L’acteur belge, découvert dans Bullhead et qui a confirmé son talent dans De Rouille et d’Os où il communiquait toute sa force brute au long-métrage, récidive donc. à l’écran, Alice Winocour appuie sur les mêmes ressorts qu’Audiard pour faire ressortir les émotions de l’acteur, au point d’éclipser sa partenaire de jeu.
Diane Kruger est on ne peut plus concernée, mais fait ce qu’elle peut avec un scénario et une mise en scène qui lui préfèrent Vincent alias Matthias Schoenaerts, aux prises avec ses démons intérieurs. Quand il pénètre dans la villa, s’instaure un huis clos aux pistes parfois filandreuses, mais à la tension permanente. Ça vaut quand même le coup de pousser la porte.
Bande annonce de Maryland
