Cinéma : Daddy Cool de Maya Forbes
Cameron (Mark Ruffalo) n’est pas un père comme les autres. Souffrant de bipolarité, il s’éloigne de sa famille. Soigné dans un foyer, il encaisse mal son traitement et la situation pèse encore davantage sur le quotidien de ses deux filles.
Celle-ci va brutalement s’inverser quand, à l’étroit dans son travail, sa femme décide de reprendre ses études pour assurer un avenir à ses enfants. Ce qui implique qu’elle laisse à Cameron la garde des deux petites, alors qu’elle devra vivre à quelques centaines de kilomètres de distance. Oubliez le clin d’oeil à Boney M par son titre français qui ne rend pas vraiment service au long-métrage.
Daddy Cool a pour titre original ” Infinitely Polar Bear ” qui fait à la fois référence au côté ” papa ours ” attendrissant du héros et à sa maladie (dans le film, la petite dernière a du mal avec la terminologie et explique à ses voisins que son père est ” Polar Bear ” au lieu de ” Bipolar “). Quasi autobiographique, le film de Maya Forbes (dont c’est le premier long-métrage) tient ses qualités de l’approche authentique de sa réalisatrice transmise à ses comédiens, Mark Ruffalo en tête, monstre de justesse quand il s’écarte des blockbusters (Foxcatcher, par exemple).
Des forces conjuguées qui parviennent à sortir (un peu) le film des limites de la catégorie ” drame indé ” qui lui colle pourtant aux basques jusque sur son affiche. Atypique, Daddy Cool ? Présenté au Festival américain du Film indépendant de Sundance en 2014, le film a étonnamment retenu l’attention de J.J Abrams (le wonder boy d’Hollywood, réalisateur du prochain Star Wars) qui a eu un droit de regard sur le scénario.
En évitant au projet le trop plein de guimauve et de bienveillance ? Les grandes lignes sont écrites : par sa folie douce, le père se révélera au fil du temps dans le regard de ses filles. Mais le final, qui évite de tomber dans le happy-end forcé, est à l’image du reste du film. Sincère.
Bande-annonce du film
