Cinéma : Bande de filles de Céline Sciamma
Un film de Céline Sciamma. Avec Karidja Touré, Assa Sylla, Lindsay Karamoh, Mariétou Touré… 1h52.
Sortie le 22 octobre
En banlieue parisienne, Marieme, 16 ans, doit s’occuper de ses soeurs pendant que sa mère enchaîne les heures de travail. Sans référent paternel, elle est constamment brimée par son frère, qui vit de petits trafics et passe son temps à jouer à la console en lui reprochant le moindre écart. Bridée, elle l’est aussi par son conseiller d’orientation, qui se borne à l’enfermer dans des cases. En quête d’un espace de liberté, elle va faire la connaissance de trois filles aux caractères bien trempés qui vont lui ouvrir de nouveaux horizons. Ensemble, elles sont parties pour faire les quatre cents coups…
Après Naissance des Pieuvres et Tomboy, Céline Sciamma continue de brosser des portraits d’une jeunesse en quête d’identité. Qu’on ne s’y trompe pas, la réalisatrice ne cherche pas la précision et le style documentaire. Bande de filles est un film pop, et pas seulement grâce à sa bande-son signée Para One (collaborateur de toujours de la réalisatrice).
Scènes chocs
C’est une aventure du quotidien, mais romancée avec sa part de rêve et ses héroïnes modernes (solidement interprétées par un quatuor complémentaire). Elles occupent tous les recoins du cadre d’un métrage traversé de moments de grâce (le playback libérateur sur Diamonds de Rihanna, quand les filles font le mur dans une chambre d’hôtel qui leur sert d’exutoire, les déambulations nocturnes de Marieme entre des barres d’immeubles) et de scènes chocs (les rixes entre bandes rivales, le retour à une réalité familiale compliquée).
On regrette que le film, aussi énergique soit-il, en fasse un peu trop dans sa dernière partie et s’écarte peu à peu de la promesse de son sujet (la bande de filles qui lui donne son titre) pour se recentrer sur l’une d’elle en particulier. En oubliant un peu que Marieme s’est aussi construite avec l’aide des trois autres.
Bande-annonce :
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