100% Cinéma
Scandale, science-fiction, ambiance gothique… Voici les films les plus attendus de la rentrée.
Megalopolis
C’est littéralement le projet d’une vie. Des décennies de gestation et d’errance dans l’enfer du développement sont passées par là, mais Francis Ford Coppola vient de donner naissance à Megalopolis. Un serpent de mer dont on peut retracer la genèse aux alentours d’ Apocalypse Now, entre le milieu et la fin des années 70. Comme à l’époque, le réalisateur, quatre-vingt cinq printemps aujourd’hui, a traversé bien des tempêtes et, toujours comme à l’époque, il a mis la main au portefeuille. Et pas qu’un peu. Celui qui, outre le cinéma, a fait fortune également dans le vin, a revendu la majorité de son domaine viticole pour matérialiser l’idée de ce long-métrage qui, on l’imagine, devrait être son dernier.
Récit dystopique, le script façonné par Coppola imagine comme point de départ une grosse pomme en totale décrépitude, une ville de New York aux inspirations antiques et futuristes. Dans cette arène d’ailleurs, rebaptisée New Rome, s’affrontent Cesar Catilina, un urbaniste aux dents longues (Adam Driver) et Franklin Cicéron, un vieux routier de la politique (Giancarlo Esposito) qui voit d’un mauvais œil l’ascension de ce jeune loup qui rêve de construire la ville parfaite. Si la métaphore manque de subtilité sur le papier, Megalopolis fait tourner toutes les têtes des cinéphiles, de ceux qui suivent sa fabrication depuis des années, comme de ceux qui l’ont vu à Cannes et parlent, pour la plupart, d’un scénario décousu et abscons. On jugera sur pièce, mais on ne pourra pas nier toute l’ambition qui entoure cet objet filmique non identifié. Lors de sa projection cannoise, un homme s’est levé pour échanger en plein milieu du film avec le personnage d’Adam Driver. Un « happening » calculé, et qui pourrait vraisemblablement se reproduire près de chez vous, dixit le distributeur du film. Dans ses qualités, comme dans ses excès, l’expérience s’annonce unique. Et comme pour le récent Horizon, où Kevin Costner a également donné de sa personne, celle-ci mérite d’être vue sur un écran de cinéma.
Un film de Francis Ford Coppola. Avec Adam Driver, Giancarlo Esposito, Nathalie Emmanuel…
2 h 18. Sortie le 25 septembre.
À son image
Le réalisateur du remarquable Enquête sur un scandale d’État et du non moins réussi Une vie violente, revient avec le portrait d’une jeune photographe en pleine mue, personnelle et professionnelle, dans la Corse des années 80. En amour pour un garçon qui va la rapprocher de la mouvance indépendantiste, la jeune femme va, par son histoire personnelle, croiser la grande. Un parcours qui promet de faire des étincelles… et le premier grand film de cette rentrée ?
Un film de Thierry de Peretti. Avec Clara-Maria Laredo, Marc’Antonu Mozziconacci, Louis Starace… 1 h 53.
Sortie le 4 septembre
Beetlejuice Beetlejuice
Personne ne l’attendait, et pourtant, le fantôme déchaîné campé par Michael Keaton dans le film de 1988 revient dans une suite toujours réalisée par Tim Burton. Le cinéaste amoureux des ambiances gothiques ressuscite ici son personnage culte après avoir été adoubé par les ados en déclinant la famille Adams (et le personnage de Mercredi) pour Netflix. Il promet un retour aux effets spéciaux d’antan et à une manière de faire « à l’ancienne ». De quoi le réconcilier avec tout son public ?
Un film de Tim Burton.
Avec Michael Keaton, Jenna Ortega, Winona Ryder… 2 h. Sortie le 11 septembre
Emmanuelle
Un autre mythe se ranime à l’écran. Celui d’Emmanuelle, du nom du roman éponyme d’Emmanuelle Arsan qui a donné naissance à un film érotique culte avec Sylvia Kristel dans le rôle-titre. Cinquante ans plus tard, la cinéaste Audrey Diwan, auréolée du succès de L’événement (Lion d’or à Venise en 2021), relève le défi de la nouvelle transposition avec Noémie Merlant qui a accepté de prendre place dans le célèbre fauteuil en rotin. à moins que… tout l’intérêt de cette adaptation réside dans sa capacité à transposer le personnage à notre époque. Et Diwan est certainement la cinéaste parfaite pour cela.
Un film d’Audrey Diwan. Avec Noémie Merlant, Will Sharpe, Jamie Campbell Bower…
Sortie 25 septembre