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Fraispertuis City : le plus grand saloon du Far West prépare activement son début de saison

Le 31 mars 2023 par Francoise Fontanelle
Fraispertuis City : le plus grand saloon du Far West prépare activement son début de saison
Le directeur du parc Fraispertuis City, Patrice Fleurent.
© Jordane Rommevaux

Depuis 1966, une famille s’emploie à faire d’une petite vallée vosgienne près de Jeanménil, l’une des plus belles pépites que la France compte parmi ses parcs d’attraction. Inspiré par les roches de gré rouge qui bordent les lieux, en 1971, Michel Fleurent (le père) décide de partir en direction du Far West. Un long voyage qui nous mène jusqu’au 8 avril prochain, lorsque les portes de Fraispertuis City vont s’ouvrir. En attendant, nous vous proposons, en compagnie de Patrice Fleurent (le fils), de passer côté coulisses pour découvrir un parc prêt à vous offrir de très belles sensations.

Train express Fraispertuis.

Monsieur Fleurent, c’est un parc en parfait état que vous vous apprêtez à ouvrir au public…

Nous venons d’achever les préparatifs de sortie d’hivernage de nos attractions. Des opérations de contrôle et de maintenance, bien sûr, ainsi qu’une petite remise en beauté en rénovant les peintures, les patines et les inscriptions sur les façades. Tout est prêt pour accueillir les premiers visiteurs de la saison, le 8 avril.

La sécurité est un point sur lequel vous vous concentrez chaque année…

Oui. C’est le point majeur pour un parc d’attractions. La survenue d’un accident a toujours des conséquences psychologiques importantes sur les équipes et les visiteurs, et des impacts financiers réels. C’est donc LA priorité. Nous travaillons avec le TÜV Nord, l’un des trois organismes de contrôle et d’audit agréés en France pour les parcs d’attractions. La législation impose un contrôle des grandes attractions chaque année, celles de taille moyenne tous les deux ans et tous les trois ans pour les petites, mais notre politique consiste à les vérifier systématiquement chaque année, sans exception. Par expérience, et de par ma formation en mécanique et en électromécanique, je sais que l’on a toujours tendance à s’en tenir à la check-list du constructeur, alors que l’organisme de contrôle aura le retour d’expérience des autres parcs et ira plus loin. Cette année nous avons également revu toute la sécurité opérationnelle. Une nouvelle signalétique a été mise en place à l’entrée de chaque attraction pour informer le visiteur, de manière très compréhensible, des règles et des consignes de sécurité.

Drainsines, Fraispertuis.

En 2022, vous avez remplacé les Bumpers par les Draisines. Cette année les Sombreros tirent leur chapeau. Pourquoi ?

Il y a deux raisons. En 2020 nous avions prévu d’investir dans trois nouveautés pour les petits sur trois ans. En 2021 nous avions prévu de refaire un parcours de la mine d’or et, en 2022, d’installer un nouveau grand huit. Or la situation ne s’est pas déroulée comme prévu. En 2020, l’actualité était davantage sur les masques, le gel hydro alcoolique que sur les nouveautés des parcs d’attractions. Si bien, qu’en 2021, avec le pass sanitaire, nous n’avons pas concrétisé ces projets et avons préféré « relancer la machine » en 2022 avec les Draisines. D’autre part, outre le fait que nous souhaitions supprimer l’impact environnemental lié aux moteurs thermiques des Bumpers, Fraispertuis étant un parc dont la fréquentation est très conditionnée par la météo, il fallait faire en sorte, les jours de très beau temps, de pouvoir gérer de très forts pics d’affluence. En remplaçant les Bumpers par la Draisine, nous avons pu passer d’une fréquentation de 150 personnes par heure à 600. Le temps compte pour les visiteurs et, lorsque l’on a une journée à 5 000 personnes, ces nouvelles attractions permettent aux 80 % d’entre eux qui souhaitent s’y rendre de faire plusieurs tours plutôt que de passer une heure dans la file d’attente. C’est pour cette même raison que nous allons démonter les Sombreros, après 19 ans de service, pour proposer, en juillet, une nouveauté qui nous permet de redynamiser le quartier mexicain. Une attraction qui consolera très vite les plus nostalgiques. Mais gardons le suspense intact…

En attendant de la découvrir, pouvez-vous nous raconter l’histoire des Draisines ?

Une nouveauté, c’est toujours un peu un pari. Dans le cas des Draisines, j’étais allé voir un modèle plus petit installé au Jardin d’acclimatation à Paris pour avoir le ressenti des visiteurs. Les Draisines étaient une commande spécifique. C’était la première fois que le constructeur italien Technical Park sortait un aussi gros modèle. Comme nous sommes un parc à thème nous avons voulu personnaliser le manège. Peu de gens savent que la draisine était un véhicule, manuel au début, qui allait sur les voies ferrées pour en faire la maintenance. Nous sommes partis de la photo d’une draisine à vapeur que nous avons envoyée au constructeur pour qu’il s’en inspire. Cette idée nous a valu, en 2022, le prix de la meilleure thématisation et le prix de la meilleure attraction en Europe lors des Park World Excellence Awards et le prix de la meilleure nouvelle attraction de France, lors de la première édition des Parcs Fans Awards.

Le nouveau manège de Fraispertuis, El Molcajete, sera en action à partir de juillet 2023.

C’est ce haut niveau de personnalisation qu’apprécient les visiteurs à Fraispertuis City ?

C’est exact. Et nous avons été l’un des premiers petits parcs à pousser la thématisation jusqu’aux files d’attente. Par exemple, dans le Pirate Attack les gens ont vue sur les bateaux et peuvent même s’amuser à tirer sur eux en attendant leur tour, alors que dans les grands parcs, ils font des allers-retours dans des labyrinthes de cubes pour passer d’une attraction à une autre.

Comment concevez-vous ces décors ?

Pour les Draisines, j’ai fait des dessins et des plans. Pour les choses plus complexes, comme le rocher de la mine d’or qui est une véritable sculpture en béton armé, nous nous adressons à des ateliers artistiques spécialisés dans le béton, et qui travaillent pour Europa Parc, Disney Land ou le parc Astérix. Ma sœur chine également des objets, comme le faisait ma mère, pour trouver des roues de charrue, des tonneaux, des bols… qui donnent un cachet supplémentaire. D’ailleurs des visiteurs, qui sont des habitués, aiment apporter leur contribution et nous confient des choses qui avaient appartenu à leur grand-mère.

Golden Driller Fraispertuis.

La tendance est aujourd’hui aux sensations fortes…

En 2008, quand nous avons installé le Cactus, qui culminait déjà à 29 m de haut, cela a attiré du monde mais pas dans une si grande proportion qu’aujourd’hui. En fait, c’est quand, dix ans plus tard, nous avons ouvert Golden Driller et sa tour de chute libre de 66 mètres, que nous avons vu arriver de plus en plus d’adolescents amateurs de sensations fortes. Depuis, je suis obligé, en pleine saison, de mettre deux opérateurs sur le Cactus pour suivre l’affluence. Les ados sont devenus fans du parc. Moins sensibles à la météo que les petits, ils attendent presque que la météo soit moins clémente parce qu’ils savent qu’ils vont pourvoir faire un maximum d’attractions !

Qu’est-ce qui fait le succès de Fraipertuis ?

Je pense que nous le devons autant à la propreté du site qu’à notre personnel saisonnier. Leur accueil, leur conscience professionnelle et leur bonne humeur sont des facteurs importants pour qui passe une journée dans un parc d’attraction. Le contact humain et leurs attentions envers les visiteurs sont très appréciés sur les attractions et c’est pour cette raison que nous devons rester à taille humaine. Fraipertuis est un parc qui a été créé et géré par une famille pour les familles. C’est d’ailleurs le parc familial le plus ancien en France. Et aujourd’hui nos saisonniers sont souvent des enfants de la deuxième ou de la troisième génération. Gamin, je travaillais déjà l’été avec leur papa. Et cette continuité est très importante pour nous.

Timber Drop Fraispertuis.

C’est un succès familial, mais aussi une entreprise qui compte pour l’attractivité du territoire…

En effet, Fraispertuis City ce sont des emplois directs et indirects. 90 % des saisonniers font deux à trois saisons, et c’est souvent leur premier job et leur première fiche de paie. Ici ils ne sont pas considérés comme des stagiaires ; ils sont formés, ont des responsabilités et sont correctement rémunérés car nous appliquons la grille conventionnelle des parcs d’attractions. C’est une source de revenus importante pour les jeunes qui en ont besoin pour financer leurs études. Nous faisons également travailler des entreprises et des artisans locaux plusieurs mois de l’année pendant la période hivernale. Le parc a un fort pouvoir d’attraction. Lorsque nous analysons notre zone de chalandise, on constate qu’un tiers de nos visiteurs habitent à 30 minutes du parc. Un autre entre 1 heure / 1 heure 30 du parc et un dernier à plus d’ 1 heure 30 (Grand Est et Haute-Saône). Et nous avons la chance d’avoir un département bien équipé en hébergements touristiques de qualité qui nous permettent d’accueillir beaucoup de familles hollandaises et belges en début de saison.

Quel développement envisagez-vous pour les années à venir ?

Nous avons la chance d’être dans un site naturellement beau, dans une vallée en plein cœur de la forêt. En revanche, nous y sommes un peu à l’étroit lorsque le parc grandit et qu’il faut répondre à une fréquentation plus élevée qui nécessite de stationner visiteurs, salariés et prestataires, mais aussi toute la partie logistique et stockage : les costumes, les approvisionnements pour la restauration, les produits dérivés… Mais l’idée a toujours été de conserver cette dimension familiale. Nous avons le projet d’installer un nouveau grand-huit pour répondre à la demande des visiteurs, sans pour autant être tentés par le gigantisme, et de construire un bâtiment pour la logistique du parc et le personnel. Nous prévoyons également de créer une salle de séminaires car, sur ce point là également, nous avons des demandes.

Logo Billy Fraispertuis.

Les chiffres clés

  • 22 permanents
  • 450 saisonniers
  • 35 attractions (dont 25 accessibles aux plus petits)
  • 120 jours d’ouverture en saison
  • 280 000 visiteurs en 2022 : le 1er site vosgien payant le plus visité
  • 3e place au classement des parcs français des Travelers Awards et la 13e au niveau européen en 2022
  • Plus d’un million d’euros investis dans la nouveauté 2023 : El Molcajete
  • 485 arbres plantés en 2022 (tous les 500 passages sur Timber Drop, 1 arbre est planté (soit 415 arbres l’an dernier + 40 arbres pour sa participation à l’opération Petit Prince)

Fraispertuis City
Réouverture le samedi 8 avril, 10 h
50 Rue de la Colline des Eaux, Jeanménil
Tarifs entrées et Fraisp’pass sur www.fraispertuis-city.fr

Affiche Fraispertuis 2023
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