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Un thé, sinon rien !

Le 03 octobre 2015 par Bruno Veillon

Boire du thé, vert surtout, est tendance. En fait, la boisson millénaire venue de Chine, ouvre grand les horizons de découvertes raffinées.

” Du café ? Jamais bu “. La confidence suscite toujours l’incrédulité. Quand vous poursuivez ” en dépit d’un long séjour au Brésil “, elle résonne comme une ” coquetterie “. 

Pour ne pas perdre définitivement pied et retrouver grâce aux yeux de vos interlocuteurs, il faut alors sans attendre révéler un autre indice majeur de votre mode de vie : vous buvez du thé. La curiosité est à nouveau aiguisée. Car le thé a l’art de séduire. Tendance, dira-t-on? Peut-être. Non sans ignorer l’universalité de cette boisson qui trouve ses origines dans un lointain passé.

L’antiquité chinoise l’a vu naître, c’est dire. Le cha, prononcé de la sorte en mandarin, a conquis le monde, au point d’être ainsi nommé en turc, arabe, russe, japonais, portugais, persan… Les commerçants néerlandais qui l’introduisent en Europe au début du XVIIe siècle lui préfèrent la version thee, de te, le mot désignant cette boisson dans une langue du sud de la Chine, le minnan. 

Le thé français, le tea british en découleront. Cette dualité sémantique annonce déjà la capacité de séduction de la boisson, certes chérie des Britanniques, mais capable de miser sur la diversité de ses parfums, de ses vertus, de ses crus, pour séduire tous les palais.

Il suffit de se plonger dans les catalogues des collections Dammann Frères, importateur et créateur de thés et leader français en la matière, pour mesurer l’ampleur de l’éventail de choix, d’arômes, d’intensité, de qualité de feuilles. Ici ” le goût très aromatique de l’infusion d’un thé noir d’Assam est dû à sa récolte fin juin, période donnant des thés plus corsés “. 

“Le Champagne des thés”

Là, une petite plantation népalaise produit un thé ” à la liqueur ronde, fleurie “. Plus loin l’Hang Shan Mao Feng, récolté dans la province d’Anrui en Chine est un thé vert classé au patrimoine mondial de l’UNESCO… Un vrai bonheur d’évasion !

Le thé a ses grands crus, récoltés souvent en petite quantité : le Bao Zhong aux ” notes florales, beurrées et végétales “, l’Ichibancha, thé vert primeur du Japon, ou encore le Guokuro, voire le Jukro, un thé hors du commun de Corée où sa présence remonte à plus de 2000 ans. 

” On dit du Lapsang Souchon que c’est le Champagne des thés. Fumé à l’épicéa frais, il peut se boire avec des plats salés “, confie Louis Daval propriétaire d’un salon de thé à Épinal et qui, avec son fils, Nam Shik propose à sa clientèle une quinzaine de thés dûment sélectionnés, ” en fonction des goûts des clients “, avec l’offre de ” nouveautés ” aussi : le Jade Olong venu de Taïwan, ” l’un des meilleurs au monde avec un goût de fleur de pêcher ” ; le thé Jasmin pearl, de Chine, roulé à la main feuille par feuille ; Le jardin de Boloven (Laos), le Soleil vert/Sencha (Chine) et son goût de pêche sanguine… 

” Le Grand Szechwan (Chine) ne se boit pas, il se déguste “, assure Louis Daval. Tout un programme de plaisir en bouche. ” Le plus couramment choisi, prisé de beaucoup, est un thé de Ceylan, la mode étant aujourd’hui au thé vert, cueilli et séché, sans fermentation “, poursuit-il, évoquant aussi l’influence de l’actualité. 

” Lors de la catastrophe nucléaire de Fukushima, les clients ont délaissé le thé japonais. Il y a deux ans, ils préféraient au thé le Rooibos, les feuilles infusées d’un arbuste d’Afrique du Sud de la famille des genêts “. Une parenthèse vite fermée, avec un retour aux valeurs nobles du thé. Et à ses vertus.

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