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Santé / Recherche : Les Télomères porteurs d’espoir

Le 19 septembre 2023 par Francoise Fontanelle
Santé / Recherche : Les Télomères porteurs d'espoir
Les télomères influeraient sur le vieillissement et le métabolisme.

Au cœur de la recherche scientifique depuis une vingtaine d’années, ces petits « capuchons » protecteurs des chromosomes intriguent en ce que leur longueur influerait sur le vieillissement, les maladies cardiovasculaires et les maladies métaboliques. Voici les résultats de trois études récentes qui, au-delà de l’importance de leurs résultats, nous éclairent sur la manière dont la recherche progresse.

Télomères et Covid-19

À la fin du premier semestre 2020, une étude, effectuées par le laboratoire des Télomères au sein de l’Unité Inserm DCAC à Nancy, qui a eu lieu sur 38 personnes, âgées de 65 à 104 ans, hospitalisées au service de gériatrie de Nancy, 10 pour la Covid-19 et 20 autres personnes pour diverses raisons.

Leurs échantillons de sang ont permis de mesurer la longueur et la distribution de leurs télomères, de corréler ces informations avec le nombre de lymphocytes des patients, puis de comparer ces données entre le groupe de patients Covid-19 et les patients non Covid-19. Les résultats ont démontré que « les personnes infectées par le SARSCoV-2 et ayant des télomères courts accusent un retard dans leur réponse immunitaire, ce qui entraîne un déficit de leur pool sanguin de lymphocytes T ».

Une étude menée sur des enfants atteints de Covid-19 confirmé cette corrélation, concluant que « la longueur moyenne des télomères chez les enfants étant plus importante que chez les adultes, leur capacité réplicative pour accélérer rapidement la production de lymphocytes T compense même une perte drastique de ces cellules T due à une infection par le SRAS-CoV-2 ».

Une piste pertinente pour continuer à examiner le lien entre longueur des télomères et lymphopénie (la baisse du taux de lymphocytes en deçà du seuil minimal) dans le cas de la Covid-19.

Télomères, obésité et troubles métaboliques chez les jeunes enfants

73 enfants, âgés de 2 à dix ans, souffrant de surpoids et d’obésité ont été suivis depuis 2014 et 2015 jusqu’en 2019 à la Faculté de médecine d’Athènes. Dans un premier temps, l’analyse de la longueur de leurs télomères, menée par Miguel Godinho Ferreira de l’Ircan (Institut de recherche sur le cancer et le vieillissement de Nice) en collaboration avec l’Université nationale et capodistrienne d’Athènes et l’Hôpital pour enfants « Aghia Sophia » d’Athènes, a montré l’absence « de raccourcissement accéléré de la longueur des télomères » chez ces jeunes patients pendant la période de suivi.

Puis, l’étude a permis de constater que « des télomères courts à l’origine étaient associés à des troubles métaboliques plus marqués ». Reste à confirmer, par des études sur un plus grand nombre de patients, si la longueur des télomères peut être considérée comme un facteur de risque d’obésité précoce et ainsi permettre de proposer des prises en charge personnalisées à des enfants à risque.

Les télomères du poisson zèbre

Le poisson zèbre partage 70 % de ses gènes avec l’Homme. 84 % des gènes liés à des maladies humaines ont un équivalent chez le poisson zèbre. Son vieillissement est similaire à celui des humains et lié à des maladies associées à l’âge, telles que l’arthrose, la cachexie, les maladies neurodégénératives et le cancer.

Cette troisième étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue Nature Aging le 4 mai dernier, a montré qu’il est possible de rallonger l’espérance de vie de ces petits cyprinidés. Pour cela, les scientifiques ont inséré dans des poissons zèbres un fragment d’ADN permettant aux cellules intestinales de produire l’enzyme responsable de l’allongement des télomères, la télomérase. Ils ont alors observé le ralentissement du déclin de cet organe et du vieillissement de tout l’organisme de ces poissons.

Cette étude ouvre de belles perspectives puisque « ce phénomène régénère la fertilité et la santé générale des individus au fil du processus normal du vieillissement et augmente la durée de vie sans risque associé de développer un cancer ». En parallèle les chercheurs souhaitent étudier les pathologies associées au raccourcissement des télomères comme le cancer, les maladies neurodégénératives, immunitaires et gastro-intestinales.

Un article réalisé en partenariat avec le Magazine Tandem, à consulter : ici

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