Santé : Les délais pour un rendez-vous médical s’allongent encore

Le système de soins français s’est dégradé à l’hôpital et dans les cabinets médicaux et, en premier lieu, pour les délais d’attente d’un rendez-vous, estime une majorité de personnes interrogées dans le cadre d’une étude Ifop.
Obtenir un rendez-vous chez le médecin, une histoire à dormir debout ? 62 % des personnes interrogées jugent que la situation s’est détériorée à l’hôpital et 52 % sont du même avis pour la médecine de ville, notamment parce qu’il faut attendre trop longtemps pour obtenir un rendez-vous (pour 40 % des personnes interrogées), d’après une étude réalisée par l’Ifop, publiée cette semaine. Dans les cliniques privées, la dégradation est due avant tout aux sommes restant à la charge du patient qui se sont alourdies, selon 42 % des réponses.
Certains préfèrent renoncer
à des soins plutôt qu’attendre
Les délais d’attente, plus que le coût de la consultation, expliquent pourquoi certains patients baissent les bras. Devant la difficulté d’obtenir un rendez-vous dans des délais suffisamment rapides, plus de la moitié des personnes interrogées disent en effet avoir déjà renoncé à des soins (55 % pour un généraliste, 64 % pour un spécialiste), des proportions en constante augmentation par rapport aux années précédentes.
Ils ne sont qu’environ un tiers à invoquer le prix de la consultation chez le généraliste comme cause de renonciation (46 % chez un spécialiste), et un sur cinq cite l’éloignement du domicile pour un généraliste (un tiers pour un spécialiste).
50 jours de délai pour le dermatologue,
111 jours chez l’ophtalmologue
Pour décrocher un rendez-vous chez un ophtalmologue, il faut attendre en moyenne près de 4 mois (111 jours), 57 jours pour un gynécologue, 50 pour un dermatologue ou 42 pour un cardiologue. Psychiatre, rhumatologue ou ORL sont accessibles au bout d’un mois environ d’attente.
Du côté de l’hôpital, ce n’est guère mieux : 81 jours pour un ophtalmologue, 56 pour un dermatologue ou un rhumatologue, environ un mois et demi pour un cardiologue ou un gynécologue.
Parmi ceux qui renoncent à consulter dans des cabinets faute de délais raisonnables ou de prix trop élevés, un tiers environ s’est rabattu vers les urgences d’un hôpital, soit un coût conséquent pour la Sécurité sociale.
Source : AFP / étude réalisée du 28 octobre au 3 novembre, auprès d’un échantillon de 1 021 personnes représentatif de la population française.