Nutrition : Le Nutri-Score se met à table !
Il est apparu sur les emballages de certains produits d’alimentation courants pour la première fois en France en 2017. Pourtant, mis à part qu’il parvient à susciter effroi ou culpabilité lorsque l’on met la main sur un paquet de biscuits au chocolat, on ne sait pas forcément l’utiliser, ni quoi en penser…
Qui a inventé le Nutri-score ?
Le Nutri-score est un concentré d’expertises françaises (Agence nationale de sécurité sanitaire, Haut conseil de la santé publique et travaux de l’équipe du Pr. Serge Hercberg, épidémiologiste et nutritionniste français, spécialiste de la nutrition en santé publique). Créé par Santé publique France, à la demande du ministère des Solidarités et de la Santé, les 5 niveaux (de A à E) du Nutri-score indiquent si les produits transformés et les boissons (hors boissons alcoolisées) sont plus ou moins favorables sur le plan nutritionnel.
Comment les marques l’obtiennent-elles ?
Sur la base du volontariat, le Nutri-score est défini suite à l’analyse de 100 gr (ou 100 ml) de produit. Une note lui est attribuée en fonction de la part de composantes négatives (sucres, sel, acides gras saturés…) et positives (vitamines, fibres, protéines,…) dans sa composition.
À quoi sert-il ?
Le Nutri-score permet de comparer les valeurs nutritionnelles de produits d’une même gamme. Il est donc bien pratique dans le rayon des produits industriels transformés (comme les biscottes, les pâtes à tartiner ou les céréales du petit-déjeuner) pour identifier, sans loupe ni formation scientifique, celui dont la composition présente le meilleur équilibre nutritionnel.
Est-il obligatoire ?
Pas à ce jour, même si plus de 950 marques ont déjà fait la démarche et que la Belgique, la Suisse, l’Allemagne, l’Espagne, les Pays-Bas et le Luxembourg l’ont adopté. Plus de 300 scientifiques et professionnels de santé demandent à la Commission européenne de le rendre obligatoire, comme elle s’était engagée à le faire en 2021 pour une entrée en vigueur début 2023. Pourquoi ? Serge Hercberg expliquait sur Franceinfo le 11 mai dernier que « ceux qui ont intérêt à ce qu’il n’y ait pas de Nutri-score, sont ceux qui n’ont pas trop envie qu’il y ait une vraie transparence sur la composition nutritionnelle des aliments qu’ils produisent. Donc, les fabricants (…) de produits très gras, très sucrés et salés ».
Irréprochable, le Nutri-score ?
Les travaux scientifiques ont montré que les personnes qui consomment des aliments avec un meilleur Nutri-score développent moins de maladies chroniques (cancers, maladies cardiovasculaires, etc.). Encore faut-il être un consommateur responsable et averti pour pas se laisser impressionner par un score D ou E, car, comme l’a précisé Serge Hercberg, toujours sur Franceinfo, « (cela) ne veut pas dire qu’il ne faut pas en consommer, ça alerte simplement le consommateur qu’il doit le prendre plutôt en quantité limitée, pas trop fréquemment ». Le Nutri-score a même un effet vertueux, les marques en ayant fait un argument pour, en améliorant la composition et la recette de leurs produits, séduire plus de consommateurs.
Pour autant, le Nutri-score ne prenant pas en compte la présence d’additifs, de pesticides et le degré de transformation, on peut lui reprocher de biaiser l’approche du consommateur lorsqu’il compare un produit bio et artisanal et son équivalent industriel.
Conclusion : satisfaisant, mais peut encore progresser.
Infos
« A » désigne les aliments les plus favorables sur le plan nutritionnel, que l’on doit favoriser dans notre alimentation : fibres, protéines, fruits, légumes, légumineuses, fruits à coques, huile de colza, de noix et d’olive.
« E » permet d’identifier ceux qui ont une moins bonne qualité nutritionnelle, car ils contiennent des nutriments à limiter dans notre alimentation quotidienne : acides gras saturés, sucres, sel.