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En finir avec deux idées reçues liées au froid et à l’hiver

Le 25 décembre 2023 par Francoise Fontanelle
© AdobeStock

«  Le froid tue les microbes !  » ou «  Mets un pull, tu vas attraper froid  !  » Qui n’a jamais entendu sa mère ou sa grand-mère, sinon nous-même, répéter ça, l’hiver venu. Faut-il leur tordre le cou ?

Les microbes et les virus craignent-ils le froid ?

Autrement dit, les températures basses en hiver nous protègent-elles des maladies hivernales ? Définitivement non. Le froid, même largement en dessous de zéro (comme dans le congélateur) plonge certains virus dans un état d’hibernation qui les empêche de proliférer, c’est le cas des rhinovirus qui détestent le froid sec. Mais ce principe n’est pas applicable à tous. Par exemple, le virus de la grippe saisonnière. Peu de soleil, une bonne fraîcheur et son espérance de vie augmente ! L’épidémie de Covid-19, nous a rappelé qu’un virus peut également circuler en été comme en hiver.

La vraie raison est peut-être dans le fait que lorsqu’il fait nuit à 16 h 15, moins de 5 degrés et qu’il tombe une pluie à la limite de la neige (c’est plutôt fréquent en hiver), nous préférons rester bien au chaud dans nos maisons, remettant aux beaux jours les sorties et les dîners en ville…

Alors comment éviter d’attraper la grippe ou la gastro cet hiver ? En se lavant régulièrement les mains avec de l’eau et du savon ou du gel hydroalcoolique.

Peut-on « attraper » froid ?

L’expression est assez curieuse… Comme si le froid était une maladie comme la grippe, l’angine ou le rhume.

En hiver, la plupart du temps des virus respiratoires bénins ont la particularité de beaucoup circuler. Et, comme nous venons de le voir, les virus responsables des infections respiratoires sont plutôt résistants au froid. À l’inverse, le froid aurait tendance à neutraliser nos défenses immunitaires sans que l’on sache en expliquer le mécanisme. Enfin, jusqu’à ce qu’une étude de la Harvard Medical School, publiée le 5 novembre 2022 dans The Journal of Allergy and Clinical Immunology, apporte un nouvel éclairage.

Lors d’essais en laboratoire, les scientifiques américains ont constaté que nos muqueuses nasales, qui constituent les premières lignes de défense de notre appareil respiratoire, libèrent des vésicules extracellulaires (VE). Ils ont également expliqué que ce nuage de minuscules particules a pour fonction de détourner les virus de leur cible, les récepteurs de cellules, afin de les empêcher de pénétrer et de proliférer dans nos voies respiratoires.

Les chercheurs ont ensuite montré qu’une chute des températures extérieures sous 5° C affecte la réponse antivirale de la sphère ORL. Ils ont observé que la production d’EV était moins abondante et moins efficace contre des virus courants en hiver (deux rhinovirus et un coronavirus (non-Covid).

C’est la première fois qu’un lien biologique entre froid et maladie ou – plus précisément  – entre variation saisonnière et prévalence des infections des voies respiratoires supérieures est établi.  Aujourd’hui, ces travaux constituent une véritable piste pour comprendre les mécanismes des infections respiratoires et développer de nouveaux traitements contre les virus hivernaux.

Alors, pour éviter de tomber malade cet hiver, gardez votre nez au chaud lorsque vous sortez, notamment lorsque vous pratiquez une activité physique en extérieur. Car il pourrait attraper froid… C’est désormais prouvé : les grands-mères avaient raison lorsqu’elles répétaient de bien mettre son « cache-nez » !

Un article réalisé en partenariat avec le Magazine Tandem, à consulter ICI

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