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Allergies : Attention, chenilles processionnaires en vue dans les Vosges !

Le 31 mai 2023 par Francoise Fontanelle
Allergies : Attention, chenilles processionnaires en vue dans les Vosges !
Chenilles processionnaires sur une branche de chêne.

Depuis les années 1990, les chenilles processionnaires du pin et du chêne sont devenues un calvaire. En cause, les poils urticants et allergisants dont elles sont recouvertes et qu’elles libèrent dans l’atmosphère lors de leur déplacement, et qui deviennent chaque année un problème sanitaire. Pourquoi nous envahissent-elles ? Que faire en cas de contact ? Comment signaler leur présence pour limiter leur progression ? Voici des éléments de réponse.

De quoi parle-t-on ?

Les chenilles processionnaires sont des larves de papillons de nuit et font partie de l’ordre des Lépidoptères, les papillons de nuit. Même si elles ne sont pas les seules, on distingue en France deux grandes espèces invasives : la Processionnaire du pin, qui a envahi la quasi totalité du territoire, seuls quelques départements dans le nord et dans l’est sont épargnés (mais pour combien de temps encore ?) et celle du chêne, présente dans toutes les régions à l’exception de quelques département du sud de la France. Les chenilles marchent en procession et construisent des nids de soies dans les pins, les cèdres ou les chênes, selon l’espèce, pour se nourrir des aiguilles ou des feuilles.

Chenilles processionnaires.

La chenille processionnaire du pin (Thaumetopoea pityocampa D.&S.)

Cette chenille, qui mesure quelques millimètres à 40 mm de long suivant son stade d’évolution, est d’un coloris brun noirâtre et présente des taches rougeâtres sur le dos et les flancs. Sa face ventrale est jaune. Le corps est fortement velu et couvert de soies urticantes et allergisantes.

C’est entre janvier et mai, durant la procession de nymphose, du 3e au 5e stade larvaire, que les chenilles sont particulièrement dangereuses pour l’Homme et les animaux. On observe un pic en février-mars en zone méditerranéenne et en mars-avril dans le nord de la France, même si cela peut varier en fonction des aléas climatiques. Seuls les poils urticants que l’on retrouve dans les cocons, les nids et dans les sites d’enfouissement sont dangereux pour l’Homme et les animaux domestiques.

La chenille du chêne (Thaumetopoea processionea Carl von Linné)

La taille de la chenille processionnaire du chêne varie de quelques millimètres (au premier stade de la larve) à 50 mm de long (stades
4 ou 5). Elle est de couleur jaunâtre et présente une ligne foncée sur le dos. Son corps est fortement velu et couvert de soies urticantes et allergisantes qui lui donnent un aspect gris argenté. Elles sont potentiellement nocives d’avril à juillet lorsque les larves atteignent le 3e stade larvaire, rendant les cocons et les nids dangereux pour l’Homme et les animaux domestiques. Pour autant, les poils visibles ne sont pas urticants, mais les poils microscopiques contenus dans des ballonnets sur le dos de la chenille. La nymphose a généralement lieu dans le nid vers juin-juillet. Les nids abandonnés, contenant des débris d’exuvies larvaires et de nymphose ainsi qu’un nombre important de soies, peuvent encore garder leur potentiel urticant pendant plusieurs années.

Le Grand Est est la région la plus impactée de France par les chenilles processionnaires du chêne, même si celle du pin est également présente dans la partie sud ouest de notre région.

ARS Grand-Est

Quels sont les symptômes ?

Peut-être faites-vous partie des personnes qui ne sont pas sensibles aux poils des chenilles processionnaires et n’avez encore jamais souffert de réactions irritatives ou Inflammatoires au niveau de la peau et des muqueuses, accompagnées (ou non) de réactions allergiques… Peut-être, vous demandez-vous pourquoi, depuis quelques années, au printemps, vous souffrez de ces troubles sans savoir à quoi ils sont dus ? En effet, ces poils (ou soies) souvent invisibles à l’œil nu, de par leur structure, s’accrochent à l’épiderme par la sueur et aux muqueuses des voies respiratoires, des yeux et de la bouche.

  • Contact avec la peau : une éruption douloureuse, qui se présente sous forme de plaques rouges et gonflées, accompagnée de démangeaisons sévères apparaissent dans les huit heures.
  • Contact avec les yeux : 1 à 4 heures après le contact, une conjonctivite apparaît : les yeux deviennent rouges, larmoyants et douloureux.
  • Contact par inhalation : les minuscules poils urticants pénètrent dans les voies respiratoires provoquant des éternuements, des maux de gorge, des difficultés à déglutir voire des difficultés respiratoires.
  • Ingestion : une inflammation peut se développer sur les muqueuses de la bouche, s’étendre aux intestins et s’accompagner de différents symptômes : hypersalivation, vomissements, douleurs abdominales.

Traiter les symptômes

Même si les premiers symptômes peuvent sembler anodins, il faut rester attentif, notamment en ce qui concerne les jeunes enfants, car les contacts répétés avec les poils de chenilles urticantes provoquent des réactions qui peuvent s’aggraver à chaque nouveau contact.

  • En cas de symptômes légers, de type démangeaisons, consultez votre médecin traitant ou rendez vous en pharmacie. Un traitement local, ou un antihistaminique, vous sera indiqué pour apaiser les démangeaisons.
  • En cas d’apparition de signes graves : vomissements, malaise, vertiges, difficultés à déglutir ou à respirer ou en cas d’atteinte sévère des yeux, il faut absolument contacter un service d’urgence ou appeler le 15.

Les bons réflexes

  • En cas de contact avec la peau – Éviter de se gratter. Enlever ses vêtements, les manipuler avec des gants, les laver à la température la plus haute possible et les sécher dans un sèche-linge. Laver la peau abondamment à l’eau fraîche et au savon sans frotter. Rincer abondamment ses cheveux.
  • En cas de contact avec les yeux – Éviter de se frotter les yeux. Consulter un médecin ou un ophtalmologue, il effectuera un rinçage des yeux avec une solution adaptée et vérifiera qu’aucun poil de chenille ne persiste dans votre globe oculaire. 
  • En cas de contact avec les voies respiratoires – Faire évaluer les symptômes par un médecin, afin qu’il vous délivre un traitement adapté. En cas d’ingestion – Boire de l’eau et consulter un médecin.

Éviter les contacts

C’est jusqu’à présent la meilleure manière de se protéger ou de limiter la dispersion des poils urticants.

  • Évitez de vous rendre en forêt ou de rester à proximité des arbres porteurs de nids. Porter des vêtements couvrants, un chapeau ou une casquette et des lunettes.
  • Ne pas toucher, écraser ou balayer les chenilles.
  • Ne pas faire sécher le linge en extérieur.
  • Laver soigneusement les fruits et les légumes.
  • Éviter de tondre la pelouse.
  • Éviter de faire sortir les animaux domestiques. Si votre chat ou votre chien a été exposé, se protéger avant de le manipuler et le laver à grande eau. Consulter un vétérinaire en cas de symptômes respiratoires ou oculaires, ou en cas d’ingestion.

Sources : chenille-risque.info / www.grand-est.ars.sante.fr / fredon.fr/grand-est

Nid de chenilles processionnaires du chêne.
Nid de chenilles processionnaires du chêne.

Signalez leur présence !

La femelle Processionnaire du pin pond entre 70 et 300 œufs, celle du chêne entre 100 et 200 œufs. En localisant précisément les nids de chenilles processionnaires (adresse ou données GPS) on rend possible une intervention rapide et efficace pour détruire les nids et limiter leur progression.

https://chenille-risque.info (formulaire en bas de la page d’accueil)

Ne tentez dans aucun cas de détruire vous-même les nids. Faites appel à un professionnel ou consultez les services de votre mairie. Mais ne vous attendez pas à en être définitivement débarrassé. Les traitements doivent être faits chaque année car les arbres peuvent être infestés l’année suivante par des papillons pouvant venir de plusieurs kilomètres et les chenilles rester enfouies dans le sol jusqu’à 5 années.

Pour favoriser leur déclin :

  • Installez des nichoirs pour encourager mésanges et chauves-souris à s’installer. Une mésange consomme de 300 à 500 chenilles par jour ; l’équivalent de  1 à 2 nids de chenilles processionnaires ! Une chauve-souris peut manger à elle seule environ 600 insectes par heure en l’espace d’une seule nuit.
  • Les collectivités locales peuvent également installer des pièges à phéromones pour empêcher la reproduction des papillons et ainsi limiter la population l’année suivante.

Un article réalisé en partenariat avec le Magazine Tandem, à consulter : ici

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