Accueil > Actu > “Sacrés Enfants” : Et la parentalité dans tout ça ?

“Sacrés Enfants” : Et la parentalité dans tout ça ?

Le 27 février 2024 par Francoise Fontanelle
© Suzy Hazelwood

Retraçons le parcours de la parentalité au fil du temps, depuis le XVIᵉ siècle.

Érasme, la grande figure de l’humanisme du XVIe siècle, est l’un des premiers à écrire sur l’éducation et le rôle des parents dans De pueris. Il dit, par exemple, « On fait de l’enfant un animal, mais en prenant grand soin de son éducation, on fait de l’enfant une créature proche du divin. »

Les esprits des Lumières vont lui emboîter le pas. En 1693 déjà, le philosophe John Locke (célibataire et sans enfant) publie Pensées sur l’éducation, un best-seller à l’époque, où il explique qu’il faut élever les enfants dans la raison dès le plus jeune âge; encourageant les parents à se montrer tendre, à éviter le châtiment et à utiliser les jeux et les fables.

En 1762, Jean-Jacques Rousseau, dans Émile ou De l’éducation, prend le contre-pied du philosophe britannique, en affirmant que le fonctionnement mental de l’enfant est différent de celui de l’adulte. Convaincu qu’il faut plutôt faire confiance à la nature qu’à l’homme, il avance l’idée que l’enfant est naturellement bon et enclin à apprendre sans l’intermédiaire d’une éducation précoce et rationnelle et repousse l’éducation à la vie adulte à partir de l’adolescence. Soulignons que ces idées concernent uniquement les garçons, les filles étant vouées à se marier ou, faute de mari ou de dote, à entrer au couvent.

De son côté, Étienne Bonnot de Condillac (abbé, philosophe, académicien et économiste) définit l’enfant comme étant une somme d’apprentissages et de connaissances acquises depuis la naissance ; certains ayant la capacité d’accéder à la raison, d’autres non.

Malgré la vision romantique que le siècle des Lumières propage dans les milieux aristocratiques et savants, dans les faits et pour la très grande partie de la population, la manière d’élever les enfants ne change pas.

Au XIXe siècle, même si l’enfant prend sa place dans la famille bourgeoise, le paternalisme règne toujours en maître absolu. L’industrialisation et la migration des familles vers les villes donne lieu à une période sombre pour les enfants, garçons et filles : l’exploitation enfantine dans les usines et les manufactures.

L’adoption du Code civil napoléonien dans plusieurs pays d’Europe à partir de 1804 rétablit la toute-puissance du pater familias. Il faut attendre les années 1950, pour que la remise en question de l’autorité paternelle et les idées d’une paternité « douce » apparaissent.

En France, l’autorité paternelle est remplacée par l’autorité parentale en 1970, (dès 1949, en Tchécoslovaquie).

Parentalité et éco-anxiété : quelques chiffres

Selon une parue en juin 2023, 81% des Français qui ont déjà des enfants ne souhaitent plus en avoir à court ou moyen terme. 71% de ceux qui ont déjà des enfants ne souhaitent plus en avoir à court ou moyen terme. 71% de ceux qui ne sont pas encore parents pensent qu’ils n’en feront pas. L’éco-anxiété est même la cinquième raison évoquée pour ne plus avoir d’enfants.

Même si 52 % des personnes interrogées dans cette étude estiment qu’il est encore temps d’inverser le cour du dérèglement climatique, ce sont ceux qui seront très bientôt en âge d’avoir des enfants que le pessimisme est le plus important : 63 % des 18-24 ans ayant déclaré qu’il était déjà trop tard.

La question environnementale est à ce point au cœur des préoccupations, que 47 % des parents lient leur prise de conscience écologique à leur parentalité, cela va même jusqu’à 72 % chez les moins de 35 ans.

Parents et enseignants confondus sont 53 % à penser qu’elle influe aujourd’hui sur la façon d’élever les enfants.

D’ailleurs, 69 % des parents déclarent aborder ce sujet avec leurs enfants ; les deux tiers disent même avoir mis en place des actions quotidiennes avec eux pour préserver la planète.

* Étude CSA pour la MAIF via un questionnaire auto- administré en ligne du 17 au 23 mai 2023 ; via le panel CSA, sur un échantillon grand public de 1005 Français âgés de 18 ans et plus

Menu
logo facebook logo instagram logo twitter logo linkedin