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L’incubateur Quai Alpha lance son 10e appel à projets

Le 08 juillet 2025 par Francoise Fontanelle
Julia Mariton, la directrice du Quai Alpha
© Quest for Change

Membre du réseau Quest for Change, l’incubateur de startups spinalien, invite les porteurs de projets innovants à déposer leurs candidatures avant le 10 septembre prochain. Julia Mariton, directrice, revient sur la vocation de cette structure qui attire nombre d’entreprises innovantes sur le territoire et précise les profils des candidatures attendues.

Julia, vous lancez le recrutement de votre dixième promotion. Mais avant d’aborder ce sujet, pouvez-vous rappeler à nos lecteurs ce qui fait la spécificité de l’incubateur que vous pilotez ?

L’incubateur Quai Alpha est effectivement différent. C’est un des rares incubateurs à être situé en milieu rural. Les incubateurs sont habituellement situés dans des grandes villes et, très spécialisés, ils répondent aux spécificités géographiques de l’économie française. Le fait d’être généraliste et situé en milieu ru-ral, nous permet de répondre à une plus grande diversité de projets. C’est une chance pour les Vosges. Car ce que l’on invente à Épinal est différent de ce que l’on peut inventer dans une grande ville. D’ailleurs, sa présence témoigne de la volonté de l’agglomération d’Épinal de sou-tenir l’entrepreneuriat en permettant, aux porteurs d’innovations, via l’incubateur, et à ceux qui sont accompagnés par la Fabrique à Entreprendre, de s’installer et de se développer sur son territoire.

Vous ciblez les projets innovants. Mais privilégiez-vous certains domaines ?

Nous sommes un incubateur public généraliste. Toutefois, les Vosges ayant par essence un fort potentiel industriel, plus de la moitié des startups que nous incubons sont en lien avec ce secteur très large et très varié. C’est aussi dû au fait que nous avons la chance d’avoir du foncier disponible pour accueillir des outils de production, ce qui attire les porteurs de projet. D’autres part, le Quai Alpha – réputé pour ses activités historiques dans le digital – attire les porteurs de projets dans ce domaine d’autres régions et, bien sûr, des Vosges, comme On se Capte ou Pass Intérim.

Justement, pouvez-vous nous présenter votre équipe ?

L’incubateur est géré par Quest for Change, le réseau d’incubateur du Grand Est. Il regroupe cinq salariés, dont trois chargés d’affaires (tous d’anciens chefs d’entreprise). En tant que responsable de l’incubateur, il me tenait à cœur de réunir des profils différents mais très complémentaires. Ainsi, Rachid-Antoine est chargé de challenger les projets et de constituer le programme de la StarterClass. C’est également lui qui est en charge des projets liés à la santé. Julie, ingénieure, est notre référente pour les startups en lien avec l’industrie et la bioéconomie. Et, pour ma part, j’accompagne les startups qui évoluent dans le domaine du digital. Nous avons également, au sein de l’équipe, un responsable communication et marketing qui aide les startups sur des aspects très pointus mais incontournables aujourd’hui, comme l’acquisition de clients en ligne et le personal branding. Parallèlement, nos partenariats avec différents experts (avocats, comptables, etc.) permettent aux chefs d’entreprises de bien structurer leur projet.

Que recherchent ces porteurs de projets lorsqu’ils s’adressent à vous ?

Lorsque l’on monte une startup, on a besoin de s’entourer des compétences que nous venons d’évoquer. L’objectif consiste à proposer un accompagnement qui permette aux candidats retenus de monter en compétences : commerce, marketing et finance. Ceci pour être suffisamment à l’aise sur ces sujets afin d’éviter des situations à risque et, un jour, les déléguer à un salarié ou à un prestataire.

Ceci est propre à l’innovation ?

Oui. Car l’innovation implique des techniques de vente et d’accès au marché totalement différentes. Prenons un exemple pour bien comprendre ce qu’implique le développement d’une innovation. Un chef d’entreprise qui vend des voitures connaît le produit, sa technique de commercialisation et son prix de vente. De son côté, le client sait ce qu’est une voiture, l’usage qu’il veut en faire, combien elle coûte et où l’acheter. Lorsque vous inventez quelque chose, par définition cette chose n’existe pas ! Les gens ne la recherchent pas et savent encore moins qu’ils pourraient l’utiliser et pourquoi. De fait, dans l’innovation, tout est plus exigeant. Il faut maîtriser son produit, savoir comment et où on peut le fabriquer, le vendre et à qui, en plus de savoir gérer les finances de l’entreprise et de maîtriser la communication et le marketing outre la pratique du réseautage et du relationnel.

C’est la vocation de la StarterClass…

Oui. Cet accompagnement consiste à poser les choses pour les aider à voir si cette « bonne idée » est réalisable. Si elle correspond à un besoin et si elle mérite d’être commercialisée. Si ce travail n’est pas fait, l’inventeur peut prendre un risque énorme en investissant beaucoup d’argent dans un produit ou un service qui peut ne pas marcher.Autre avantage de la StarterClass, c’est son organisation sous forme de promo. Cet aspect collectif permet aux dirigeants de sortir de la solitude entrepreneuriale, de confronter leurs idées et de se challenger les uns les autres. Nous ne sommes pas formateurs. Ce que nous proposons est différent d’un cours avec un prof. En revanche, nous sommes des entrepreneurs qui allons transmettre à cette promo, l’expérience des 60 startups qui sont passées par l’incubateur. Et c’est précieux.

Qui peut candidater ?

Les appels à projets que nous formulons deux fois par an concernent exclusivement des porteurs de projets innovants. Ils s’adressent à des personnes ou des associés qui ont de bonnes compétences dans leur métier et pensent qu’ils ont « la bonne idée ».

Quels sont vos critères de sélection ?

Pour chaque session, nous recevons en général une cinquantaine de candidatures et ouvrons jusqu’à une dizaine de places en fonction du nombre de projets que nous retenons. Le jury est composé de chefs d’entreprise expérimentés – à la tête d’une entreprise depuis une dizaine d’années dans des activités très différentes – et de nos financeurs. À savoir, la Communauté d’Agglomération d’Épinal, la région Grand Est et la CCI des Vosges. Notre premier critère est le degré d’innovation du projet. La motivation et l’engagement du candidat et des personnes qui composent son équipe et le fait de pouvoir être à temps plein sur le projet également, car ce sont des facteurs de réussite. Enfin, lorsque nous avons beaucoup de candidatures, nous faisons un choix parmi les plus avancées. Par exemple, si le chef d’entreprise a déjà un prototype, il sera plus fa-cile de le tester auprès des utilisateurs et d’avoir rapidement des retours fiables de la part de ces derniers.

Pouvez-vous nous donner des exemples de projets qui vous ont marquée ou qui peuvent être inspirants pour celles et ceux qui souhaitent postuler ?

Parmi les startups que nous avons incubées, je peux citer, dans l’industrie, MGIB qui a développé un logiciel d’optimisation des espaces industriels. Dans l’énergie, je pense à Inyus, dont le logiciel permet de piloter le chauffage d’un site en fonction de l’occupation des bâtiments. Et dans le domaine de la santé, Koolookoo et son objet connecté sans écran à destination des enfants atteints de troubles dys. Tous ces projets sont révélateurs de notre mission.

Incubateur Quai Alpha
1 place Général de Gaulle – Épinal
06 37 34 25 19
Envie de candidater ? C’est par ici : https://www.quai-alpha.com/startup/

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