Les Vosges, un département solidaire. Entretien avec Carole Thiébaut, Vice-Présidente en charge de l’insertion et de l’action sociale

Le champ social et la solidarité font partie des compétences majeures attribuées au Conseil départemental. Exclusion, précarité, aide aux personnes âgées et en situation de handicap, aide sociale à l’enfance en font partie, et chaque jour, des professionnels interviennent au plus près des Vosgiens. Dans l’entretien à suivre, Carole Thiébaut, Vice-Présidente en charge de l’insertion et de l’action sociale, évoquera ces enjeux et ces réussites dans le département des Vosges. Puis, à l’occasion des journées portes ouvertes de la Maison Départementale de l‘Autonomie, qui se tiendront du 16 au 20 juin sur tout le territoire, nous nous arrêterons sur les dispositifs qu’il est important de connaître.
Madame Thiébaut, pouvez-vous me parler de l’action sociale et de votre délégation ?
Tout d’abord, la loi du 13 août 2004 affirme le rôle de chef de file du Département en tant que responsable de l’action sociale et médico-sociale. Un rôle confirmé par la loi NOTRe en 2015. L’action sociale couvre l’ensemble des directions relatives à l’autonomie, à l’enfance et à la famille et également tout ce qui est en lien avec les missions de la solidarité et de la vie sociale, l’insertion et le logement. Un champ d’action assez large dans lequel intervient aussi Ghislaine Jeandel-Jeanpierre, le tout sous la responsabilité du Président François Vannson.
En termes d’action sociale, quels sont les défis majeurs auxquels le Département des Vosges doit faire face ?
Un des plus gros défis à l’heure actuelle, c’est celui lié à la protection de l’enfance. Depuis 2015, nous sommes passés de 900 à 1 400 enfants placés, ce qui ne nous permet plus, malheureusement, de répondre de façon qualitative à cette problématique en lien avec les risques de maltraitance et de difficultés des parents dans l’éducation des enfants. Aujourd’hui, nous sommes en train de créer deux villages SOS pour améliorer notre réponse et assurer le mieux possible la protection des enfants. Le deuxième enjeu, c’est l’insertion ! Insertion par le travail, mais aussi par l’engagement citoyen. Nous avons des associations qui ont des difficultés à recruter des bénévoles. Je pense que l’engagement au sein d’une association peut faciliter le retour à une activité professionnelle.
Est-ce que le Département évalue l’impact de ses politiques sociales ?
Bien sûr. Nous travaillons dans le cadre de schémas, il y a donc inexorablement des objectifs et des indicateurs à atteindre. Cependant, j’aimerais que nous allions plus loin dans cette évaluation. J’ai la ferme volonté de compléter les bilans que nous réalisons actuellement par des évaluations qui permettent de mesurer l’impact social. C’est un travail de longue haleine. Je voudrais que nous puissions nous projeter sur du long terme et ne pas nous contenter d’un indicateur à l’instant T, ce qui ne nous permet pas de développer davantage nos politiques publiques.
Pouvez-vous nous donner des exemples de collaborations réussies entre le Département et d’autres organismes ou associations ?
Oui, la dernière en date, c’est celle qui a été réalisée avec France Travail au titre de l’expérimentation menée à partir de décembre 2022 sur la MSVS (Maison de la Solidarité et de la Vie Sociale) d’Épinal en direction des bénéficiaires du RSA. Nous avons pu démontrer qu’un accompagnement rénové a porté ses fruits, puisque l’on a diminué de 6,5 points le nombre des bénéficiaires et que nous avons appris à travailler ensemble.

Tel est le slogan choisi par la MDA pour ses premières journées portes ouvertes, soutenues par le Département et les représentants des usagers du CDCA*. En effet, bien que l’on puisse tous être confrontés à la perte d’autonomie, les dispositifs en faveur du maintien à domicile méritent d’être plus connus. Recueil des besoins des usagers, ateliers thématiques, démonstrations d’aides techniques, information sur la prévention à la perte d’autonomie, mini-conférences, témoignages, ces rendez-vous seront également l’occasion d’un temps fort autour des 20 ans de la loi Handicap.
16 juin : Neufchâteau*/ Vittel **
17 juin : Bruyères*/ Golbey**
18 juin : Journée complète à la MDA d’Épinal
19 juin : Saint-Dié*
20 juin : Gérardmer*/ Remiremont**
* Matin ** Après-midi
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