Le Vosgien Nathan Di Franco prêt à briller aux Invictus Games 2025 au Canada

Des Jeux hors du commun

Créés en 2014 par le Prince Harry, les Invictus Games rassemblent des militaires blessés ou en situation de handicap dans une confrontation sportive internationale. Avec 532 participants issus de 23 nations, l’édition 2025 s’annonce historique, combinant pour la première fois des disciplines d’été et d’hiver. Pour Nathan Di Franco, ces Jeux vont bien au-delà d’une simple compétition sportive. Ils véhiculent une véritable mission : « Ça a été créé par le Prince Harry il y a une dizaine d’années, après son retour d’Afghanistan. En voyant les blessés de guerre, il a voulu lancer une compétition internationale réservée aux militaires blessés. Outre les compétences sportives, on doit d’abord avoir été blessé, au combat ou en service, pour pouvoir postuler. » Cette exigence confère à cette compétition une intensité humaine particulière, qui rappelle les Jeux Olympiques par leur organisation et leur dimension mondiale.
« Comme aux JO, il y a une cérémonie d’ouverture, des phases de poule, des éliminations directes et des médailles. C’est le même esprit, mais avec des athlètes qui ont dû se battre deux fois : une fois sur le terrain militaire et une autre pour retrouver goût à la vie après leur blessure. »

Un parcours de reconstruction

Pour le Fremis, participer aux Invictus Games représente aussi un symbole de sa reconstruction après des épreuves marquantes. « J’ai été blessé psychiquement en 2020 au Mali et reconnu blessé de guerre après ça. Suite à mon accident, j’ai passé deux ans dans un hôpital militaire, dans un service psy. J’ai repris le sport il y a un an et demi. Entre-temps, j’ai fait des choses pour me reconstruire, comme gravir le Kilimandjaro. Ces Invictus Games, c’est un tremplin pour reprendre ma vie normalement. » À travers ses mots, on ressent la résilience et la détermination qui animent ce Vosgien. Pour lui, le sport n’est pas qu’un moyen de se dépasser, mais un outil essentiel pour retrouver équilibre et sérénité. Cette force intérieure est nourrie par l’esprit collectif de l’équipe de France : « En mission, on représente déjà la France. Là, c’est différent : c’est un combat sain, un combat sportif. C’est une fierté immense pour nous tous les sélectionnés. »

Une sélection exigeante

Pour avoir la chance de porter les couleurs tricolores, l’intéressé a dû franchir plusieurs étapes de sélection particulièrement rigoureuses : « Cela a commencé en octobre 2024, au Centre national des sports de la défense à Fontainebleau. Nous étions entre 100 et 130 candidats. Ensuite, en décembre, nous avons eu une semaine de tests sportifs, de prises de performance et d’entretiens avec les coachs. À la fin de la semaine, le chef de délégation a annoncé les retenus. Je suis très fier ! En plus, je suis le seul Vosgien. » Au-delà de l’évaluation sportive, cette sélection s’inscrit dans une démarche de reconstruction personnelle par le sport. Une aventure humaine se dessine dès les premières étapes du processus.

Une préparation rigoureuse

Le jeune homme disputera plusieurs disciplines : le biathlon, le skeleton et le rameur en individuel, ainsi que le basket fauteuil et le volley assis en collectif. Un programme varié, exigeant une préparation minutieuse : « On s’entraîne ensemble au centre à Fontainebleau pour les sports d’été. Pour les disciplines d’hiver, comme le biathlon, par exemple, on part dans les Alpes pour un dernier rassemblement. Chez moi, je m’entraîne aussi beaucoup : je fais au moins trois heures de sport par jour, dont deux heures de vélo quand il fait beau. C’est intense, mais nécessaire pour être prêt. » Ces entraînements, alternant efforts individuels et sessions collectives, rappellent les préparations des athlètes olympiques. Mais pour Nathan et ses coéquipiers, l’enjeu dépasse les performances sportives : « Ces entraînements, c’est pour performer, mais aussi pour continuer à avancer. C’est ça, la reconstruction par le sport. »

Un objectif clair : décrocher une médaille

Le militaire ne cache pas ses ambitions pour cette édition 2025 : « Mon objectif, c’est de décrocher une médaille, au moins une d’argent, pour placer la France le plus haut possible au classement. Ce serait énorme, mais je sais que la concurrence est rude. Les États-Unis, par exemple, comme leur pays est plus grand, ont beaucoup plus d’athlètes et donc plus de chances de podium. Mais j’espère vraiment ramener une médaille, sinon je serais un peu dégoûté (rires). » Ce mélange de détermination et d’humilité reflète bien son état d’esprit : donner le meilleur de lui-même tout en respectant le niveau de ses adversaires.

Un moment de communion internationale

Le sportif se réjouit déjà des moments de partage avec les autres participants : « C’est incroyable de se retrouver avec des athlètes de 23 pays différents, tous avec des histoires et des parcours uniques. La cérémonie d’ouverture, avec des grands noms comme Katy Perry cette année, est un moment très fort. Ça donne une vraie dimension mondiale à ce qu’on fait. » Cette communion entre athlètes du monde entier, portée par des valeurs de résilience et de dépassement, est au cœur de l’esprit des Invictus Games.

Rendez-vous à partir du 8 février

On l’aura compris, Nathan Di Franco colle parfaitement avec l’esprit des Invictus Games : courage, dépassement de soi et reconstruction. Pour lui et les 19 tricolores sélectionnés, cette aventure sera l’occasion de porter haut les couleurs de la France et de montrer qu’au-delà des blessures, l’espoir et la résilience triomphent toujours. Et, qui sait, peut-être ramènera-t-il cette médaille tant espérée à la maison !

Article rédigé par :

Adel Saoud

Rédacteur Sport, Culture, Actu