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Vente en vrac : ce qu’il faut savoir !

Le 15 mai 2025 par Francoise Fontanelle
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Apparu dans les années 1980 pour limiter la production d’emballages et favoriser le réemploi, le vrac se développe. Dans cinq ans, les magasins de plus de 400 m2 devront consacrer plus de 20 % de leur espace à la vente de produits de grande consommation en vrac : produits d’alimentation, ménagers, etc. Une idée louable, mais qu’en est-il pour le consommateur ?

Des réticences

Si près de 6 Français sur 10 ont déjà acheté en vrac, ce mode de consommation reste modeste, c’est ce que montre une enquête récente(1) : seulement 11 % de la population achèterait en vrac plusieurs fois par semaine. Le profil des consommateurs ? Les jeunes de 25-34 ans, vivant dans les métropoles (là où l’offre est la plus développée). Des personnes qui souhaitent d’abord acheter la juste quantité pour éviter le gaspillage, réduire l’usage d’emballages et sont en quête de prix attractifs. Ce sondage montre également trois grands freins : les prix (tiens, tiens) qui rebutent 21 % des consommateurs interrogés, mais aussi les doutes sur l’hygiène et la propreté (20 %) et la nécessité de s’organiser pour se munir des contenants relatifs aux achats prévus (18 %). Une étude instructive certes, mais qui oublie certains aspects plutôt… fondamentaux.

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Vendre en vrac, pas si simple !

En effet, vendre en vrac, impose de nouvelles responsabilités aux personnels des magasins distributeurs qui doivent, en l’absence d’emballage spécifiquement conçu par l’industriel, gérer différemment le transport, le stockage et la mise en rayon du produit tout en minimisant les pertes possibles.

Pour proposer du vrac, il faut :

  • réorganiser les rayonnages, s’équiper de distributeurs ad hoc et assurer le réassort,
  • garantir la propreté des appareils de libre-service et faire respecter le « interdit de toucher » aux clients,
  • assurer l’accès aux informations et mentions obligatoires indiquées sur les emballages.

Acheter en vrac, pas sans risque…

Si les industriels doivent respecter un cahier des charges drastiques pour créer les emballages, on en exige beaucoup moins du consommateur. Dans le cadre de la vente en vrac, ce dernier doit être en mesure de choisir un contenant approprié (apte au contact alimentaire, à certaines substances chimiques, voire sécurisé pour les enfants) et, qui plus est, respecter des normes d’hygiène et de propreté strictes.

Plus troublant, dès que le client met son achat dans son caddie, la composition, la présence allergènes, la date de consommation et/ou les valeurs nutritionnelles du produit lui échappent, sans parler des consignes de conservation et de préparation qui peuvent, elles aussi, contribuer à lutter contre gaspillage…

Plus problématique : sans emballage, impossible de connaître le numéro de lot pour identifier un produit en cas de rappel.

Or, permettre au consommateur de disposer de ces informations, n’est-ce pas une question fondamentale quand on parle du vrac ? Proposer des étiquettes pour chaque produit ? Pas très écolo… Scanner un QR code ou noter la DLC sur son contenant ? On a vu plus pratique… Ce que l’on sait, c’est que sans date de consommation à laquelle se référer, le risque de jeter un produit est plus important !

Bon, acheter des produits en vrac n’est pas chose évidente. Heureusement, l’Anses(2) veille au grain. En 2021, à la suite de la loi « AGEC », l’agence éditait une liste de produits de la vie courante incompatibles avec la vente en vrac. Sur son site, elle dit explicitement « La vente en vrac renforce la nécessité que le consommateur prenne une part accrue en tant qu’acteur de la sécurité sanitaire. Pour être pratiqué en toute sécurité, ce mode de consommation nécessite une phase d’acculturation. » Reste à nous expliquer comment…

(1) Observatoire du consommateur contemporain – Étude réalisée par Iligo du 14 au 28 février 2025 sur la base d’interviews (Computer-Assisted Web Interviewing)

1 030 répondants de 18 à 69 ans représentatifs de la population française en termes de sexe, d’âge, de CSP et d’UDA5.

(2) Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail.

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