Loup dans les Vosges : il y a urgence !

Avec le retour du printemps, les loups refont parler d’eux.
Un collectif vosgien fait des propositions au préfet, tandis qu’un nouveau plan loup voit le jour au niveau national.
[size=2]Le printemps est là, sur le calendrier en tout cas. Les beaux jours reviennent, et avec eux le retour aux pâtures des troupeaux ovins. De quoi aiguiser quelque appétit chez les loups, comme l’illustrent les deux attaques constatées en mars dernier dans la Plaine. De quoi aussi réveiller la polémique, voire l’inquiétude, autour du retour de cette espèce sauvage.
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Le nouveau plan loup 2013/2017 qui sera soumis le 8 avril prochain à la commission faune du Comité national de protection de la nature (lire encadré) sera-t-il susceptible d’apaiser les passions ? [size=2]” A part quelques gadgets, il n’y a pas pour l’heure de mesures significatives. C’est une tempête dans un verre d’eau. Alors que le retour du loup date de deux ans, il est temps de prendre des vraies mesures.
“Faire le tour de la problématique”
Il y a urgence “, commente pour sa part Dominique Humbert, porte-parole du collectif Biodiversit’Haies 88 et du groupe de travail mis en place dans les Vosges fin 2012 et rassemblant notamment ” des éleveurs ovins du massif et de la plaine des Vosges et des représentants d’associations environnementales et de protection de la faune sauvage “.
Preuve que le dialogue est possible, la première séance de travail volontairement organisée début mars à La Bresse, où les tensions sur le sujet furent vives, a permis de ” faire le tour de la problématique de la protection des troupeaux, d’affirmer un certain nombre d’exigences concrètes et de tracer des pistes pour une meilleure prise en compte du pastoralisme “.
A quelques préalables près : ” Il faut d’abord accepter l’idée que, dans un pays démocratique qui a signé des conventions, l’Etat respecte son engagement et tire les conséquences de ces actes “.
” Il n’est pas pensable, alors que les éleveurs et les associations de protection de la nature s’accordent pour travailler de concert à l’émergence de solutions durables, que les représentants de l’Etat et les élus n’adoptent pas la même attitude “, précise Dominique Humbert.
Bref ” il est temps d’arrêter de crier au loup “, poursuit-il, invitant à ” prendre des mesures de protection des troupeaux, à mener des études de vulnérabilité par élevage, tout en valorisant à terme cette activité, et en réfléchissant à des groupements pastoraux “. Le collectif veut également en finir avec ” la politique du secret, car le partage de l’information permet d’anticiper, de mettre en place des mesures provisoires (comme la veille de nuit) “.
[size=2]Le plan loup 2013/2017
Elaboré à l’initiative des Ministères de l’écologie et de l’agriculture dans le cadre d’une concertation, le plan loup 2013/2017 repose sur deux grands principes : ” Une gestion différenciée ” selon les territoires, eu égard au pastoralisme pratiqué selon les massifs, et une ” graduation de la réponse “. Histoire de tenir compte de ” la pression de la prédation “.
Quatre priorités sont dégagées :
– un suivi biologique du loup plus réactif,
– le caractère primordial de la protection des troupeaux contre la prédation,
– l’affinement du dispositif d’indemnisa[size=2]tion des dommages,
– la mise en place d’un nouveau protocole
d’intervention basé notamment sur le taux [size=2]de croissance de la population des loups.
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Voilà pour l’essentiel. Dans le même temps des acteurs vosgiens n’ont pas manqué de réfléchir à la gestion de ce retour effectif du loup, une espèce, rappelons-le, ” strictement protégée ” par la Convention de Berne.