Forêt vosgienne : 40 000 hectares menacés

Pour préserver la ressource future et durable qu’est la forêt, encore faut-il replanter.
Un appel au mécénat est lancé en France à travers le fonds ” Plantons pour l’avenir “. Les Vosges sont concernées, avec près de 40 000 hectares menacés.
” La forêt française est en danger. ” L’Union de la Coopération Forestière Française alerte dans un récent plaidoyer. En 20 ans, le volume de plantations annuelles a chuté de 50 %. ” Aujourd’hui, il atteint seulement 70 millions d’arbres, contre 130 millions en 1990, 300 millions en Allemagne, 1 milliard en Pologne. La forêt française ne sera bientôt plus en capacité de répondre à la demande en bois qui ne cesse de s’accroître, ni de jouer pleinement son rôle d’acteur clé du développement durable des territoires : lutte contre le changement climatique, maintien de la biodiversité, protection de l’eau et des sols Notre forêt ne s’étend plus, mais stagne et la seule régénération naturelle ne suffit pas. Il est donc urgent de replanter des arbres en France, maintenant. ”
Le message est on ne peut plus clair, avec une offre à la clé : le mécénat, dans le cadre du Fonds de dotation ” Plantons pour l’avenir “, auquel vient d’adhérer, entre autres, organismes et entreprises de la filière bois française, Forêts & Bois de l’Est, la plus importante coopérative forestière du Grand Est, basée à Épinal et regroupant environ 6 000 propriétaires forestiers.
” Les propriétaires ne replantent pas “
” Nous avons immédiatement décidé de rejoindre ce fonds, complémentaire des autres initiatives déjà prises “, commente Alain Jacquet, le directeur de Forêts & Bois de l’Est qui, dès 2011, avait contribué à la création d’un fonds régional similaire, le Fonds d’Aide à la Reconstitution des reboisements résineux, ciblé avant tout sur de petites parcelles et concernant à ce jour 200 hectares. L’affaire est loin d’être neutre. Et la préoccupation sérieuse ” depuis déjà plusieurs années “, est celle du ” renouvellement des peuplements de futaies résineuses plantées après la dernière guerre “.
Dans le département des Vosges, pas moins de 40 000 hectares (sur 282 000, soit environ 14 %) sont concernés, localisés essentiellement dans la montagne et dans la Vôge. ” Ces peuplements arrivent à maturité et sont donc exploités. Mais les propriétaires ne replantent pas, pour des raisons financières ces investissements étant lourds et à très long terme voire d’éloignement “, note Alain Jacquet. ” Contrairement à leurs parents qui habitaient souvent à proximité des peuplements et s’en occupaient, ils en sont éloignés, et doivent recourir à des prestataires. D’où le coût ! “
Les recettes futures de la forêt
Autant dire que l’initiative de ce Fonds national ” intéresse plus que tout ” la coopérative forestière. ” Il s’agit d’une possibilité de financement sans intérêt et remboursable sur les recettes futures de la forêt. ” Un prêt à taux zéro en somme qui s’avère ” un deuxième levier intéressant pour booster la replantation des zones délaissées “. Au-delà d’une contribution financière, Forêts & Bois de l’Est s’est aussi engagé à ” rechercher des donateurs ” régionaux. L’appel est lancé. En sachant que l’enjeu est important quand on sait que la Lorraine est, après l’Aquitaine, la seconde région française en volume de bois exploité avec 11 % de la récolte française et que les Vosges sont le troisième département français pour la surface boisée et pour la production de bois exploité, produisant environ 1,4 million de m3 de bois, dont 400 000 en forêt privée. Une ressource à préserver.
Pour un reboisement durable
Créé par Alliance Forêts Bois, premier reboiseur de France, en collaboration avec d’autres coopératives forestières de l’Union de la Coopération Forestière Française (UCFF), afin de concourir au reboisement durable de la forêt privée française, le Fonds de dotation ” Plantons pour l’avenir ” développe trois ambitions majeures. La première ? ” Agir contre le changement climatique en repeuplant les poumons de nos régions. ” Economique, la deuxième entend ” garantir l’approvisionnement des industries de la filière forêt-bois nationale qui ont besoin de la matière première bois française issue de forêts gérées durablement “. Enfin il s’agit de ” développer l’économie française au sein des territoires ; donc d’y générer des emplois non délocalisables et produire “made in France” “.
www.plantonspourlavenir.fr