Col du Bonhomme : le projet d’éoliennes stoppé

Marche arrière pour la préfecture du Haut-Rhin, qui retire son autorisation de défrichement préalable à l’installation de cinq éoliennes sur le col du Bonhomme dans le massif vosgien. Un sérieux coup de canif dans le projet.
C’est ce qui s’apparente à une première victoire pour les opposants au projet d’implantation de cinq éoliennes sur le col de Bonhomme dans le massif vosgien. Le préfet du Haut-Rhin, Vincent Bouvier, vient en effet de retirer son autorisation de défrichement de terrain boisé qui devait porter sur une surface de 2,7781 hectares sur la commune de Le Bonhomme (Haut-Rhin), préalable nécessaire à l’implantation de cinq éoliennes souhaitée par une dizaine d’élus locaux.
Une décision qui fait suite à un recours en juillet auprès du ministre de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt Stéphane Le Foll par l’association Sauvegarde Faune Sauvage 68, qui cloue au sol toute construction d’éoliennes.
La décision du préfet s’appuie notamment sur la proximité des Zones de Protection Spéciales “Massif Vosgien” et “Hautes Vosges Haut-Rhin” qui vise à préserver le grand tétras : la création d’un parc éolien au Col du Bonhomme aurait un “impact (…) sur la préservation du grand tétras, espèce protégée dont le noyau de la population présent dans le massif vosgien est actuellement un des plus menacés de France”, peut-on lire dans l’arrêté (=http://www.alsace.territorial.gouv.fr/actes3/files/fichieracte8301.pdf]à consulter ici). Signé le 19 août 2013, l’arrêté n’a été rendu publique que le 26 août ; la décision pourra néanmoins faire l’objet d’une contestation dans les deux mois.
“Nous avons réussi à mobiliser très fort”
Un sentiment de satisfaction prudente pour les plus de 20 associations et fédérations nationales de défense de l’environnement engagés dans un bras de fer avec les prometteurs du projet. Leur porte-parole Dominique Humbert affichait hier son contentement : “Je pense que le projet est enterré, même si je ne jure jamais de rien, mais nous avons réussi à mobiliser très fort”.
Une centaine d’opposants alsaciens et lorrains s’était réunie le 29 juin dernier au col du Bonhomme, voyant dans le projet d’implantations de cinq éoliennes une “menace directe pour la survie de plusieurs espèces protégées, comme le grand tétras mais aussi des rapaces dont le faucon pèlerin, ainsi que d’importantes populations de chauves-souris, nidifiant à proximité, à la tête des Faux”, détaillait le collectif dans un communiqué, rappelant les tensions auxquelles il devait faire face de la part d’élus locaux en faveur du projet “les traitant de ” connards ” et menaçant d’aller ” eux mêmes défricher à la tronçonneuse” ces forêts”.
Le Collectif contre le Projet Eolien du Bonhomme entend faire de cette décision “le premier pas vers la remise en cause d’une politique globale d’aménagement des espaces naturels dont l’avenir ne peut se décider sans la participation des populations et des associations.”
Dans les cartons du collectif, une campagne visant à faire ralentir la vitesse de circulation sur la route des crêtes et la volonté de “faire classer le massif, ce qui aura pour effet de soumettre tout aménagement à une décision ministérielle et supprimera le clientélisme de certains élus locaux”, assure Dominique Humbert. Le début d’un nouveau combat.