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Mathieu Dubois, l’apprenti devenu ingénieur

Le 05 août 2014 par Bruno Veillon

Le parcours de Mathieu Dubois est exemplaire. Du BTS au CFA papetier de Gérardmer au diplôme d’ingénieur, ce jeune Vosgien s’est forgé une expérience à la papeterie Munksjö Arches dont il est désormais un des acteurs, y compris au bout du monde.

Quand il sort du Lycée Pierre Mendès France d’Épinal avec un bac STI Génie Mécanique en poche, Mathieu Dubois, originaire de Girmont-Thaon, hésitait. Le sport-études tentait le membre de l’équipe de France de tir à la carabine qu’il était. Il n’en cherchait pas moins une autre voie conforme, cette fois, à son cursus lycéen. Une rencontre sera décisive, celle d’Olivier Gérard, le directeur et excellent ambassadeur du CFA papetier de Gérardmer. ” Le fait que cela soit en apprentissage m’intéressait, davantage que des études en faculté. Mixer l’école et l’entreprise me semblait une bonne idée, pour ne pas faire que du 100 % théorique “. Sans négliger ” l’aspect rémunérateur de ce type de formation “. La cause est donc entendue. 

Il prépare au CFA gérômois un BTS industries papetières, option production, qu’il obtient en 2008. Ce que Mathieu Dubois ne sait pas encore, c’est qu’il vient d’entrer sur une voie royale qui le conduira au diplôme d’ingénieur. Qui dit apprentissage, dit entreprise. Très réactive, dès son dépôt de candidature, la papeterie d’Arches – alors Arjowiggins – lui propose un contrat, dans le secteur des papiers beaux-arts. ” Une chance “, confie aujourd’hui Mathieu Dubois, car ” l’apprentissage y est vraiment suivi, avec des objectifs, des rapports de stage à la clé “.

Un an avant d’intégrer l’école grenobloise

L’engouement est tel que le jeune diplômé s’engage cette fois pour un an supplémentaire, toujours en apprentissage, et toujours dans l’usine d’Arches, avec pour visée une licence pro Gestion de production industrielle. Côté établissement de formation, outre le CFA papetier, l’université Henri-Poincaré de Nancy1 entre en scène. Le succès est là encore au rendez-vous. L’expérience en entreprise de Mathieu s’est enrichie, à tel point que le DRH lui propose d’aller plus loin encore, en intégrant une école d’ingénieurs, la PAGORA à Grenoble, l’école internationale du papier, de la communication imprimée et des biomatériaux. Candidat en admission libre, le jeune Vosgien doit attendre un an avant d’intégrer l’école grenobloise. Qu’à cela ne tienne, la papeterie qui visiblement tient beaucoup à lui, signe un CDD d’un an, avant que ne s’ouvre une nouvelle étape de trois ans d’un apprentissage décidément abouti.

” Je passais un mois à l’école, un mois à l’usine, y ayant intégré le secteur “processus et projet” c’était une évolution intéressante, car transversale dans l’usine. ” Fraîchement diplômé, Mathieu Dubois, 26 ans aujourd’hui, se voit alors proposer un poste dans l’usine même où il a débuté son cursus. À Munksjo Arches, il est désormais CTS, Customer Technical Service. Sa mission ? ” Être un lien entre la production, en l’occurrence le secteur abrasif, et le client on est en quelque sorte la voix du client dans l’usine et vice-versa, avec évidemment des implications en R&D (Recherche et Développement) ” : ” Je me déplace en Indonésie, de la Thaïlande, d’une partie de la Chine et de la Malaisie… ” Sans oublier, plus proches, l’Arabie Saoudite, la Turquie, l’Italie… Ce qu’il retient de ce long et très formateur temps de l’apprentissage, c’est déjà ” la responsabilité “. ” Dès la 2ème année, j’étais d’astreinte de production, c’est très rare pour un apprenti “. 

Et de poursuivre : ” Le CFA Papetier de Gérardmer fournit un socle technique et scientifique très solide par rapport à l’industrie papetière. À mon arrivée à l’école d’ingénieurs, j’avais certes quelques lacunes en maths et physique, mais l’industrie et son environnement m’étaient connus, du fait d’un enseignement en petite équipe réalisé par des professionnels. ” L’école d’ingénieurs lui a ouvert un champ de connaissances idéal pour appréhender une industrie complexe, alliant la mécanique des matériaux, la chimie, l’environnement, l’énergie… ” Ce sont deux expériences différentes et complémentaires “, résume Mathieu Dubois qui conclut : ” L’apprentissage, c’est le top. Bien sûr c’est du travail. Il faut se donner “. Message transmis.

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