L’apprentissage dans ses bagages

Au départ, Pauline hésitait entre le droit et la communication. Finalement, elle a trouvé sa voie dans le tourisme, après un BTS en alternance.
Si aujourd’hui Pauline Choserot multiplie les fonctions et s’épanouit dans son métier de chargée de mission culturelle dans les Vosges, il n’en a pas toujours été ainsi. La jeune femme est passée par une période où elle s’est franchement interrogée à propos de son avenir professionnel.
Après le bac, elle tente une fac de droit, qu’elle juge vite ” trop carrée et rébarbative… ça ne me plaisait pas du tout ” Pauline se tourne une première fois vers l’apprentissage des métiers touristiques en alternance, mais impossible alors de trouver un entrepreneur qui accepte de l’embaucher. Malgré des dizaines de demandes, elle se retrouve face à un mur : ” Certains employeurs ont des préjugés sur les apprentis, sur les coûts qu’ils engendrent.
J’ai envoyé des demandes jusqu’en Alsace mais je n’ai essuyé que des refus. ” Retour à la case fac, où la jeune étudiante se lance dans une filière DUT communication en attendant de trouver chaussure à son pied. Un an plus tard, elle rencontre enfin celle qui va lui donner une chance dans la profession : Edith Collin lui ouvre les portes de sa société Cars Ferry à Corcieux.
” Elle a été sensible à ma démarche, elle avait envie de donner son temps tout en me considérant comme n’importe quel autre employé. J’y passais tout mon temps, l’été et les vacances, en alternance avec le CFA de Sainte-Marguerite. J’étais même en entreprise entre les journées d’examen “, se souvient Pauline.
Au coeur de l’entreprise, elle apprend vite les bases de la relation clients : ” Prendre sur soi, sourire malgré tout, notamment vers ceux qui ne sont pas très aimables ! ” Ces deux années vont devenir un précieux sésame pour sa toute jeune carrière. BTS et carte professionnelle de guide-conférencière en poche, elle n’aura besoin que de deux courriers pour décrocher la timbale.
En juillet 2013, elle est nommée chargée de mission culturelle à la communauté de communes Fave, Meurthe et Galilée, un mois tout juste après ses résultats de BTS. ” L’expérience acquise lors de l’apprentissage est un vrai plus en entretien d’embauche. J’étais à l’aise à l’oral grâce à cela et je possédais des relations avec des partenaires touristiques, ce qui a séduit mes recruteurs. ”
Un véritable challenge démarre alors pour cette pro des relations car le poste qui lui est confié n’existait pas avant son arrivée. Elle est tout d’abord chargée de redynamiser la ferme-musée de la Soyotte après 40 ans d’existence : ” C’est une ferme qui présente la vie quotidienne des paysans ente 1850 et 1950 : cuisine, salle à manger, grange, chambres, 80 anciens métiers “
La jeune femme fourmille de projets pour remettre d’équerre le musée aux côtés de l’association qui gérait le musée avant son rachat par la communauté de communes : ” On a amélioré la communication, parcouru les salons et les marchés pour parler de nous, et créé une page Facebook. ”
Une renaissance pour le musée, dont l’espace intérieur a été optimisé et de nouvelles animations lancées : cuisson du pain dans un vieux four à bois, lessive à l’ancienne dans le vieux lavoir, port du costume traditionnel vosgien par les guides pendant les visites, potager à l’ancienne ” Je suis rassurée par les chiffres des visites en augmentation, ce qui montre que mon travail est bénéfique. ”
Pauline s’est vue aussi confiér le renouvellement de l’offre touristique sur le secteur géographique, ce qui lui a demandé d’effectuer l’inventaire du potentiel de chacune des 23 communes des environs. ” C’est un travail énorme et pour l’instant, je suis toute seule pour le réaliser. J’aimerais bien accueillir une apprentie pour m’épauler ! “, souligne-t-elle, malicieusement.