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A la Haute Moselotte, une formation très affûtée

Le 04 novembre 2013 par Bruno Veillon

C’est une formation unique en France qui débute en janvier 2014 à Saulxures-sur-Moselotte. Elle permet de former des affûteurs régleurs, une profession en perte de vitesse. De quoi combler un besoin de main-d’oeuvre, exprimé par les entrepreneurs.

En janvier prochain, ils seront huit stagiaires au lycée professionnel régional de la Haute Moselotte, à découvrir ou perfectionner leur savoir-faire en matière d’affûtage de lames rubans, fraises, couteaux… Une formation unique en France pour un métier indispensable à une industrie du bois en quête de précision technique : ” C’est un métier d’optimisation des outils coupants en première et seconde transformation du bois, de la scierie à la menuiserie, mais aussi pour la découpe du métal. Un outil mal réglé génère des défauts géométriques et de qualité sur le produit fini, des usures prématurées des machines “, assure Patrice Richard, chef des travaux au lycée professionnel de Saulxures-sur-Moselotte. 

Dans un secteur où l’on travaille au millimètre près pour fabriquer des cylindres de charpente ou du bois d’oeuvre pour la menuiserie, c’est impossible. Au final, c’est une perte de productivité, donc financière, pour l’entreprise. Problème, il est devenu difficile pour les entrepreneurs de trouver des salariés qualifiés dans le domaine. Les exigences demandées pour le diplôme d’affûteur n’ont pas été revues depuis 1970 ! Elles ne sont plus en phase avec les outils technologiques du XXIe siècle. Entrepreneurs et lycée ont alors travaillé main dans la main pour coordonner une nouvelle formation, avec l’institut technologique FCBA et le Gretta, destinée à tous publics (demandeurs d’emploi, salariés en congés de formation, professionnels en fonction).

Les huit nouveaux stagiaires arriveront en janvier de toute la France, de la Normandie au Sud-Est de l’hexagone. Ils auront cinq mois pour affiner leur talent au lycée tout en ayant un pied dans leur entreprise ” qui leur garantit un emploi à la sortie “, ajoute Patrice Richard, pour des salaires nets très largement supérieur au SMIC jusqu’à plus de 2 000 euros. Tout en bénéficiant d’un métier loin d’être ennuyant : ” Un affûteur est en veille technologique permanente. En hiver, il développe des profils de dents pour scier le bois gelé, il adapte continuellement l’outil au bois dur ou tendre… L’affûteur est un peu le sorcier, le Géo Trouvetout, qui fait que la production de l’entreprise progresse sans cesse. “

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