Accueil > Actu > Économie / entreprise > Un label textile inspiré par les Vosges

Un label textile inspiré par les Vosges

Le 25 octobre 2016 par Bruno Veillon

Après s’être fédérées autour du label France Terre Textile, les entreprises vosgiennes du textile opèrent des portes ouvertes. Une volonté de mieux faire connaître une filière importante du département, mais qui souffre encore d’une image négative.

Si les Vosges comptaient plus de 200 entreprises textiles au début du 20e siècle, elles ne sont plus qu’une quarantaine en 2015. Crise industrielle, crise de l’emploi… L’image de la filière s’est rapidement ternie. 

C’est un tout autre message qu’entend faire passer la profession. Déjà par la création mi-octobre d’un label France Terre Textile qui regroupe quatre labels régionaux à l’initiative des Vosges. 

Une tentative pour redorer le blason des savoir-faire locaux : ” Le Made in France ne nous convient pas. Pour le caricaturer, vous mettez deux boutons et un ruban sur un chemisier il devient Made in France même si le tissu a été fabriqué dans un autre pays. Tandis qu’un produit tissé en France ne peut pas être valoris酠“, regrette Paul de Montclos, président de l’entreprise Garnier-Thiébaut à Gérardmer.

Le label France Terre Textile devrait pallier cet écueil en imposant que 75 % des opérations de réalisation d’un article textile soient réalisées en France au sein d’entreprises agréées et auditées. Un label qui sera aussi utilisé à l’exportation pour faire connaître les produits à l’étranger.

Une aubaine pour le textile vosgien, en quête d’une nouvelle respiration. ” Ce n’est pas très facile d’être implanté dans nos vallées, sans bateau, sans train, sans autoroute “, continue Paul de Montclos. 

” On entend trop souvent dire que la filière textile a souffert et est morte. Or, nous sommes une filière qui recrute ! Les entreprises ont toutes des projets, des savoir-faire et investissent dans la technologie. ” Les idées ne manquent pas comme chez Tricotage des Vosges qui développe des chaussettes intégrant une puce électronique.

Le secteur cherche désormais de nouveaux profils professionnels à côté de métiers plus traditionnels de la couture et de la découpe : infographiste, ingénieur, technicien… ” Il y a aussi toute une génération de salariés qui part à la retraite à remplacer. 

Chez Garnier-Thiébaut, nous avons embauché plus de 22 jeunes de moins de 26 ans sur les 18 derniers mois “, assure le chef d’entreprise. Reste que les entrepreneurs ont du mal à recruter les bons profils, ” à faire venir des jeunes cadres, des jeunes ingénieurs… Ce qui bloque c’est l’attractivité de la région, la difficulté de l’emploi pour le conjoint, l’inquiétude de s’éloigner de ses bases, un manque de mobilit酠” 

Et l’image d’une filière qui ne demande qu’à évoluer. Même si le patron de 55 ans reconnaît de nombreux efforts pour changer les choses ces dernières années.

à l’instar de cette opération de visites des usines textiles vosgiennes du 24 au 28 octobre. Huit entreprises ouvrent leurs portes au grand public pour la deuxième fois (liste complète à retrouver sur www.vosgesterretextile.fr). 

” Nous mettons l’accent sur notre force : l’authenticité. C’est-à-dire que nos entreprises proposent des produits authentiquement faits dans les Vosges, souligne le Président du Syndicat Textile des Vosges. Le consommateur a la certitude que l’argent dépensé reste sur le territoire. “

Le textile dans les Vosges c’est :

– 2 500 emplois
– Une quarantaine d’entreprises
– 9 millions d’euros d’investissements
– 60 % de la production française de coton
– 10 millions d’articles finis par an

Menu
logo facebook logo instagram logo twitter logo linkedin