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Protection de l’enfance : le CEDRE comme repère

Le 03 juin 2013 par Bruno Veillon

En matière de protection de l’enfance, l’Association Vosgienne pour la Sauvegarde de l’Enfance, de l’Adolescence et des Adultes (AVSEA) joue la carte de l’alternative au placement. C’est sous la marque “Cèdre” qu’elle développe ses action innovantes.

Le cèdre : ” Ses racines et sa longévité, son côté imputrescible, et son ouverture aux vents, ce désordre apparent dans un certain ordre, ce lien aussi avec l’Afrique du Nord, ce Maroc où les jeunes vivent des séjours de rupture. ” 

En déclinant les caractéristiques de l’arbre symbole, Alain Vinciarelli, directeur du secteur enfance du Pôle social de l’AVSEA, situe les raisons du choix de la nouvelle appellation du dispositif MECS (Maison de l’Enfance à Caractère Social) en mouvement, en dépit de son inscription de longue date dans le paysage social vosgien. 

La décision est loin d’être neutre. Elle entend en fait ” casser les clichés, l’image de foyer, de DDASS, disparue depuis longtemps, mais toujours dans les esprits “, autant de stéréotypes éculés, au regard des évolutions conduites ces dernières années dans la place.

A Razimont, ce sont 180 jeunes de 6 à 21 ans qui bon an mal an partagent désormais ” ce virage complet du secteur “. Comme ceux du centre Educatif des Trois Scieries à Saint-Dié ou du Centre Educatif Renforcé Nomade.

” On ne peut plus concevoir l’action éducative comme on le faisait avant. Le modèle éducatif a changé “, souligne Alain Vinciarelli. Exit donc l’autorité verticale (du père). 

Et ce qui vaut pour la famille, vaut pour les institutions où ” les relations doivent êtres transversales, apaisées “. Place donc au ” travail avec le jeune, la famille pour voir ce qui fait que cela pose problème “. 

Dans cette mission de protection de l’enfance et de prévention de la délinquance, il est donc question avec le Conseil général des Vosges, ” chef de file “, la Protection Judiciaire de la Jeunesse, bref les donneurs d’ordre et partenaires, de ” grandir ensemble, pour que cela profite mieux aux enfants et à la famille “. 

Cette ” modernisation ” passe par des ” modalités de financement qui permettent la fluidité du parcours du jeune “, évitant en fait ” le placement des enfants “.

“Casser les clichés, l’image de foyer, de DDASS, toujours dans les esprits”

En matière d’alternatives au placement, les initiatives prises ces dernières années y contribuent. Témoin, le Service d’activités de jour s’adressant aux jeunes Vosgiens de 13 à 21 ans faisant l’objet d’une mesure administrative ou de suivi judiciaire. La mutualisation de moyens, un financement globalisé permettent de ” travailler plus efficacement à l’accueil de davantage d’enfants dans une vraie flexibilité “. 

La coéducation, misant sur les compétences parentales, participe également de ce projet. On a vu ainsi fleurir depuis novembre 2012 des Cafés des Familles, des lieux ” laissés à l’expression des familles “, avec des éducateurs formés notamment à la médiation familiale. Y sont facilités la parole, les échanges sur tout sujet concernant les enfants, tels que les risques pesant sur eux, la drogue… ” Rien n’y est imposé “.

Pour faciliter les relations parents-enfants et favoriser la co-éducation, ” une autre expérience riche “, celle d’un camp de vacances en Ardèche co-construit par les six familles participantes, s’est révélée positive. Comme le sont les séjours de rupture au Maroc ou le partenariat avec Scènes Vosges qui favorise l’extraction de l’établissement de jeunes s’ouvrant ainsi à la culture et à… la vie de la cité. Le but premier, on l’a compris.

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