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État de l’Économie et de l’Emploi dans le Grand Est : les chiffres de l’INSEE au 4e trimestre 2023

Le 18 juillet 2024 par Agathe PERRIN
© Pexels Goumbik

L’INSEE Grand Est a communiqué sa note de conjoncture régionale sur l’économie et l’emploi du Grand Est, l’économie des Vosges révèle des dynamiques contrastées, influencées par des secteurs clés tels que l’industrie, le tourisme et l’emploi intérimaire. Quels sont les secteurs les plus touchés et qu’est ce que cela représente pour les Vosgiens ?

Rebond de l’emploi et stabilité du chômage

Au 4e trimestre 2023, le Grand Est gagne 3 200 emplois salariés (+0,2 %), essentiellement dans le secteur public. L’évolution de l’emploi salarié total par département reste stable dans les Vosges par rapport au 3e trimestre de 2023

L’intérim poursuit son repli, mais plus faiblement qu’au cours des trimestres précédents. Le chômage est stable à 7,4 %, inférieur de 0,1 point au taux national.

Avec 4 000 entreprises en redressement ou en liquidation judiciaire, les défaillances continuent de croître, mais moins rapidement qu’en France. La fréquentation touristique baisse dans la région, mais nettement moins qu’en France métropolitaine (-0,9 % contre -3,4 % sur un an). Les nuitées de la clientèle venant de l’étranger augmentent, sans pour autant compenser le repli des touristes résidents.

Dans le Grand Est, l’emploi salarié augmente de 0,2 % au 4e trimestre 2023, soit un gain de 3 200 emplois. Cette hausse s’explique principalement par la reprise de l’emploi public qui progresse de 0,6 % (+3 000 emplois) tandis que l’emploi privé hors intérim stagne. En France, l’emploi salarié est stable.

L’emploi soutenu par le tertiaire non marchand

Dans le Grand Est, l’emploi progresse de 0,5 % dans le tertiaire non marchand, soit +3 600 emplois. Cette augmentation est proche de celle du niveau national (+0,4 %).

L’emploi salarié reste quasi stable dans l’industrie. La situation est similaire dans le tertiaire marchand, avec des évolutions différentes selon les secteurs. Dans l’information-communication, l’emploi croît de 0,4 %, ce qui équivaut à près de 120 emplois supplémentaires. La hausse est encore plus forte dans les activités financières et d’assurance (+0,6 %). Dans l’hébergement et la restauration, l’emploi stagne après un 3e trimestre particulièrement dynamique.

Enfin, les activités immobilières et le commerce sont des secteurs où l’emploi salarié recule (respectivement -0,6 % et -0,3 %). Dans la construction, l’emploi poursuit sa baisse (-0,4%).

Au niveau départemental, l’emploi augmente fortement en Moselle (+0,5 %) et dans une moindre mesure, dans la Meuse, la Marne et les Ardennes (+0,3 %). L’Aube est le seul département du Grand Est, où l’emploi salarié diminue (-0,4 %). Dans les autres départements, l’emploi stagne.

L’emploi intérimaire continue de baisser

Au 4e trimestre 2023, le nombre d’intérimaires diminue de 0,6 % (soit une perte de 400 emplois). Cette baisse est beaucoup moins importante que celle du trimestre précédent (-2,4 %).

L’emploi intérimaire augmente de 2,8 % dans le secteur de la construction, ce qui correspond à 260 emplois supplémentaires. Le dynamisme dans la construction est néanmoins contrebalancé par la baisse du nombre d’intérimaires dans le tertiaire marchand et dans l’industrie (respectivement -2,2 % et -0,6 %).

Le recul de l’emploi intérimaire est particulièrement fort dans les départements de l’Aube et de la Haute-Marne (-7,4 % et -6,8 %). À l’inverse, le nombre d’intérimaires augmente dans les Ardennes et en Meurthe-et-Moselle (+2,8 % et +2,3 %).

Le chômage est stable

Dans le Grand Est, après deux trimestres de hausse, le taux de chômage est stable au 4e trimestre 2023. En effet, il s’établit à 7,4 % de la population active, soit 0,1 point de moins qu’au niveau national.

Il diminue de 0,2 point en Haute-Marne et il est quasi stable dans les autres départements de la région. Néanmoins, il reste particulièrement élevé dans les Ardennes et dans l’Aube (respectivement 9,9 % et 9,8 %).

Dans les zones d’emploi de la région, le taux de chômage est également quasi stable, excepté dans celles de Remiremont et de Chaumont, où il baisse de 0,2 point. Moins de 5 % de la population active est au chômage dans les zones d’emploi d’Épernay et de Haguenau (4,8 % et 4,9 %). À l’opposé, le taux est supérieur à 10 % dans les zones d’emploi de Forbach, de Charleville-Mézières et de Saint-Dié-des-Vosges.

Augmentation des créations et des défaillances d’entreprises

Au 4e trimestre 2023, plus de 16 000 entreprises sont créées dans le Grand Est, soit une hausse de 2,0 % par rapport au trimestre précédent. Les créations d’entreprises classiques et de micro-entreprises augmentent respectivement de 2,2 % et 1,9 %.

En France, les immatriculations d’entreprises reculent de 1 % ce trimestre. Elles progressent cependant significativement pour les entreprises classiques (+2,7 %), tandis que les créations sous le statut de micro-entrepreneur baissent de 3,0 %.
Le nombre de nouvelles entreprises s’accroît dans tous les secteurs (de 6,3 % dans l’industrie à 0,4 % dans les services).

Le cumul des créations brutes sur l’année 2023 diminue dans la Haute-Marne, le Haut-Rhin et le Bas-Rhin par rapport au cumul annuel mesuré le trimestre précédent (octobre 2022 à septembre 2023) de respectivement 1,2 %, 1,1 % et 0,8 %. Il augmente dans les autres départements de la région, de 0,4 % dans les Ardennes à 5,2 % dans la Marne.

Augmentation des créations et des défaillances d’entreprises

Au 4e trimestre 2023, plus de 16 000 entreprises sont créées dans le Grand Est, soit une hausse de 2,0 % par rapport au trimestre précédent. Les créations d’entreprises classiques et de micro-entreprises augmentent respectivement de 2,2 % et 1,9 %.

En France, les immatriculations d’entreprises reculent de 1 % ce trimestre. Elles progressent cependant significativement pour les entreprises classiques (+2,7 %), tandis que les créations sous le statut de micro-entrepreneur baissent de 3,0 %.

Le nombre de nouvelles entreprises s’accroît dans tous les secteurs (de 6,3 % dans l’industrie à 0,4 % dans les services).
Le cumul des créations brutes sur l’année 2023 diminue dans la Haute-Marne, le Haut-Rhin et le Bas-Rhin par rapport au cumul annuel mesuré le trimestre précédent (octobre 2022 à septembre 2023) de respectivement 1,2 %, 1,1 % et 0,8 %. Il augmente dans les autres départements de la région, de 0,4 % dans les Ardennes à 5,2 % dans la Marne.

Légère baisse de la fréquentation touristique sur un an

Au 4e trimestre 2023, dans le Grand Est, les hébergements collectifs touristiques hors campings enregistrent 4,7 millions de nuitées, soit un niveau légèrement inférieur à celui du 4e trimestre 2022 (-0,9 %). La hausse de fréquentation de la clientèle venant de l’étranger ne compense pas la baisse de fréquentation des touristes résidents (respectivement +6,8 % et -4,2 %).

En revanche, les touristes en provenance de l’étranger sont venus plus nombreux ce trimestre (+3,3 % par rapport au 4e trimestre 2022). La fréquentation des touristes allemands, qui représente plus d’une nuitée non résidente sur cinq, progresse légèrement. Celle des touristes italiens, britanniques et espagnols augmente fortement (de +14 % à +20 %).

La fréquentation de la clientèle asiatique est en nette hausse également, mais reste encore au-dessous de son niveau d’avant la crise sanitaire ; celle des touristes en provenance des États-Unis s’accroît de 3 %. Les nuitées des Belges sont stables, tandis que celles des Suisses diminuent. La fréquentation des Néerlandais recule beaucoup plus (-29 %), mais elle était exceptionnelle en 2022.

Dans tous les départements, la fréquentation hôtelière baisse sur un an, hormis dans la Marne. Les hôtels alsaciens concentrent près de six nuitées sur dix ; au mois de décembre, les touristes non résidents sont de retour (+13 % dans le Bas-Rhin, +9 % dans le Haut-Rhin), mais la fréquentation des résidents recule de 9 % dans chacun des deux départements.

Dans les autres hébergements collectifs touristiques (AHCT) de la région, les nuitées augmentent de 3,0 % par rapport au 4e trimestre 2022. Cette hausse est portée par la clientèle non résidente (+22 %). Les touristes résidents, qui réalisent sept nuitées sur dix, sont venus moins nombreux (-3,4 %). À l’échelle nationale, la fréquentation des AHCT diminue de 3,8 % en un an.

Encadré 1 – Contexte international – La zone euro à la traîne de l’économie mondiale

En 2023, les économies mondiales ont évolué en ordre dispersé. La croissance américaine a ainsi atteint +2,5 % contre +0,5 % dans la zone
euro, où l’activité est globalement étale depuis la fin 2022.

L’Europe est restée exposée à des prix énergétiques élevés, bien qu’en repli, et pâtit des effets du resserrement monétaire. L’économie américaine y a été moins sensible, bénéficiant de puissants soutiens publics.

En Chine, passé le rebond consécutif à la réouverture de l’économie, la croissance s’est stabilisée à un rythme sensiblement inférieur à celui de la décennie 2010, pénalisée notamment par la contraction du secteur immobilier. Ces divergences conjoncturelles se prolongeraient début 2024.

Encadré 2 – Contexte national – La reprise se fait attendre

Au quatrième trimestre 2023, le PIB français est resté quasi stable (+0,1 %). La consommation des ménages s’est stabilisée tandis que
l’investissement, des ménages comme des entreprises, a reculé. Le commerce extérieur a soutenu l’activité mais ce soutien provient, pour une large part, d’un phénomène de déstockage.

L’épisode inflationniste s’estompe : l’inflation est tombée à +3,0 % sur un an en février 2024.
L’emploi salarié a nettement ralenti en 2023, augmentant de 0,6 % sur l’année. Début 2024, le climat des affaires se situe un peu en deçà de sa moyenne de longue période.

Les premières données disponibles pour janvier 2024 (notamment production industrielle et consommation des ménages) sont mal orientées et la croissance serait nulle au premier trimestre. L’amélioration de la consommation ne se traduirait dans la croissance qu’au printemps (+0,3 % prévu au deuxième trimestre 2024).

Retrouvez tous les résultats de l’étude dans Insee Conjoncture Grand Est n° 41 – mars 2024 : Rebond de l’emploi et stabilité du chômage
Les publications de l’Insee du Grand Est sont sur insee.fr

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