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Élections régionales : aux urnes, citoyens !

Le 20 novembre 2015 par Bruno Veillon

Les 6 et 13 décembre prochain, retour aux urnes, avec cette fois l’élection des futurs conseillers de la grande Région, regroupant l’Alsace, la Lorraine et la Champagne-Ardenne.

La réforme territoriale des grandes régions a mal démarré : une Alsace récalcitrante, sûre d’elle et frondeuse, peu encline à travailler aux côtés des Lorrains et des Champardennais d’abord, puis un amendement inique faisant de Strasbourg la seule capitale, qui plus est excentrée, inscrite dans la loi, le choix relevant pour les autres d’un décret, donc du gouvernement.

La perspective voulant que la future grande région prenne le nom de Grand-Est n’est pas davantage excitante. Outre le fait que le vocable suggère les notions de froid, d’éloignement, de manque d’homogénéité, comme en témoigne la diagonale du vide à très faible densité de population traversant ce territoire, nous deviendrions, j’imagine, les Grand-Estiens, et côté féminin, les Grand-Estiennes. À la tienne, Etienne donc. 

Et comme dans la chanson, soyons tous des frères ! À quelques petits détails près, dont la perte de dizaines d’emplois pour Épinal avec le déménagement programmé de la Chambre régionale des Comptes à Metz… Et une autre aberration : la coupure effective d’un massif, celui des Vosges, entre deux grandes régions – Grand Est et Bourgogne-Franche-Comté – lui qui est, depuis des décennies, le terrain d’expérience d’une réelle politique interrégionale.

Comprenne qui pourra ! Mais bon. Il faut faire avec. Et donc faire acte citoyen les 6 et 13 décembre prochains, en élisant les futurs représentants d’un territoire de 57 400 km2, soit près de deux fois la Belgique, et de 5,5 millions d’habitants. Ils seront 169 élus à siéger dans la future assemblée régionale dont 14… Vosgiennes et Vosgiens. Là encore, l’affaire n’est pas simple (lire encadré), mais les candidats sont désormais en ordre de bataille.

À droite, l’Alsacien Philippe Richert, président sortant LR de la région Alsace, mène une liste d’union avec le centre (Les Républicains, Modem, UDI), avec dans les Vosges le député LR Gérard Cherpion pour n°1. Côté PS, la tête de liste revient à Jean-Pierre Masseret, président sortant de la région Lorraine (Jean-Marie Lalandre, 88). 

Conduite par le député européen, n°2 du Front National, Florian Philippot, la liste FN (Jordan Grosse Cruciani, 88) devra compter avec une liste dissidente ALCA fait front.

Outre ces trois listes susceptibles d’aller au second tour (Jean-Pierre Masseret rejetant l’idée d’un front républicain), sont en lice : le Front de Gauche derrière Patrick Péron, maire communiste d’Algrange en Moselle (Dominique Cholez, 88), Europe Ecologie-Les Verts derrière l’ex-députée européenne Sandrine Bélier (Christine Lheureux, 88 ), Debout la France derrière le Vosgien Laurent Jacobelli, ainsi que les listes suivantes : le Front démocratique, écologique et social, Lutte Ouvrière, le Parti libéral-démocrate, le Parti lorrain, et l’Union Populaire Républicaine.

Les enjeux du scrutin ne sont pas minces, au regard des compétences de cette nouvelle entité territoriale voulues par la loi NOTre, avec un renforcement de la compétence économique, mais aussi la suppression de la clause de compétence générale, c’est-à-dire de la capacité régionale à intervenir financièrement hors des compétences obligatoires que sont le développement économique, les lycées, la formation professionnelle et le transport.

De quoi engendrer des négociations avec les départements et mobiliser les acteurs de la vie culturelle, sportive et associative ! Élection en décembre, et vigilance renforcée ensuite !

Les nouveautés du scrutin

Les conseillers régionaux sont élus sur des listes de candidats comportant des sections départementales et construites selon un principe de parité stricte. Ils sont élus pour six ans.

Au premier tour, la liste qui recueille la majorité absolue des suffrages exprimés reçoit un quart des sièges à pourvoir, les autres sièges étant répartis entre les listes ayant obtenu au moins 5 %. Si aucune liste n’obtient la majorité absolue, il est procédé à un second tour. Seules sont autorisées à se présenter les listes ayant obtenu au moins 10 % au premier tour.

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