Agro-alimentaire : les Vosges, ça marque !

Les marques vosgiennes font sa renommée dans toute la France et à l’étranger. Business incontournable, les entreprises vosgiennes capitalisent sur leur petit nom. Des success-story que l’on les retrouve dans un nouvel ouvrage de Pascal Baudoin.
Les glaces de Thiriet, l’eau de Vittel, les casseroles en cuivre De Buyer Des noms qui résonnent dans toutes les têtes et qui évoquent un savoir-faire, une qualité et un produit originaire des Vosges.
Compilées dans La (petite) histoire gourmande des (grandes) marques lorraines qui vient de paraître chez Food Éditions, une quinzaine de marques vosgiennes ont été sélectionnées pour montrer leur impact sur l’économie locale. Mais pas seulement.
” Aujourd’hui, les consommateurs s’inquiètent de savoir d’où vient ce qu’ils mangent, l’origine des produits, défend Pascal Baudoin, co-rédacteur de l’ouvrage. C’est ce qui fait que même pour une toute petite marque, quand c’est réalisé localement, les gens ont tendance à la suivre. ”
Pour son livre, une quinzaine de marques vosgiennes ont été choisies par le spécialiste tout particulièrement dans le secteur de la gastronomie. L’occasion d’une plongée dans l’histoire de certaines marques dont la renommée s’étend bien au-delà du massif vosgien.
C’est le cas du Crillon des Vosges, un ” vin ” de rhubarbe, même si on ne peut l’appeler ainsi puisqu’il n’est pas constitué de raisins. Élaboré par Michel Moine à Rasey, il trompe même les sommeliers non-avertis, par son moelleux et sa délicatesse.
” On dirait presque un sauternes “, sourit Pascal Baudoin à propos du breuvage qui a été servi en première classe du Concorde et au Lido à Paris. Derrière l’étiquette, une histoire singulière.
Dans les années 80, la ferme familiale des Moine subit la crise du porc et du veau aux hormones. Pour se relancer, l’agriculteur pense à l’endive mais revient de Belgique où il voulait s’en procurer avec des pieds de rhubarbe. Il faudra encore quelques années pour élaborer le précieux vin de fruits qui fera le tour de la planète.
” Ce que j’ai trouvé intéressant en Lorraine, c’est que les entreprises et les marques ont su se réinventer et rebondir face aux facéties de l’histoire, poursuit Pascal Baudoin. C’est l’exemple de Wismer à Épinal, qui passe d’une activité de réparation de machine à coudre, aux trancheuses de charcuterie. De la haute couture à la haute coupure ! “
D’autres sociétés vosgiennes connaîtront aussi des destins exceptionnels : c’est le cas de la saga Bragard, débutée en 1933 à Saulxures-sur-Moselotte et qui est une référence internationale dans les vêtements professionnels pour la restauration. De Buyer, qui a remis au goût du jour les casseroles cuivrées et les accessoires culinaires, Thiriet qui était au début un tout petit boulanger et est aujourd’hui l’un des leaders de la vente de produits surgelés en France.
” Si on cumule les itinéraires de livraison chaque année, on fait 710 fois le tour du monde “, calcule le rédacteur. ” Dans les années 60, Thiriet a investi la moitié de ses bénéfices dans le marketing. À l’époque personne n’aurait osé cela. ”
Il y a aussi la CDHV (Confiserie Des Hautes Vosges) qui accueille 200 000 visiteurs chaque année, soit l’une des dix entreprises les plus visitées de France. Ou encore, Vittel, une simple source achetée en 1854 par Louis Bouloumié qui est devenue l’une des eaux minérales les plus connues.
D’autres noms parcourent aussi la planète : la crème d’Albert, une crème de munster dont la recette secrète est protégée par brevet, la Vosgka, une vodka à la brimbelle, la Miranille, une liqueur qui mélange mirabelle et vanille, La Madelon, bière brassée localement qui rend hommage à la femme à barbe vosgienne originaire de Thaon-les-Vosges, la charcuterie Pierrat dont le chiffre d’affaires s’approche des huit millions d’euros par an pour une production de 1 600 tonnes de charcuterie par an. Sans oublier du pop corn, des pâtes, du safran, du vin bleu
Assurément, les Vosges ont déjà bien marqué de leur empreinte la filière agro-alimentaire.
La (petite) histoire gourmande des (grandes) marques lorraines
Pascal Baudoin, Stéphane Maillard, Michel Vagner
Food Éditions, 20 euros