Désenclavement, emploi jeunes, attractivité, dynamisation économique : en 2013, en dépit de difficultés économiques et sociales, les Vosges n’ont pas manqué d’ouvrir des pistes pour demain. Morceaux choisis.

Fer, terre et air

Le département des Vosges connaît depuis des décennies des mutations industrielles. Il en a encore souffert cette année, avec l’engagement de plusieurs plans sociaux, sans renoncer pour autant – bien au contraire – à inscrire son économie dans l’avenir. 

L’année 2013 n’a pas échappé à la règle de cette constante dynamique vosgienne. Les débats, les initiatives, les réalisations n’ont pas manqué. La sacro-sainte question du désenclavement y a eu sa part. 

Des incertitudes demeurent, quant à la modernisation et à l’électrification de la ligne Epinal/Belfort, qui ouvrirait davantage le sud de la Lorraine et les Vosges vers le sillon rhodanien, la Suisse et l’Italie. L’énergie des élus et des acteurs économiques reste en tout cas intacte, en dépit des menaces pesant sur les nouveaux projets de Lignes à Grande Vitesse. 

D’autres chantiers ont en revanche été menés à bien. On circule désormais beaucoup mieux les jours de grande affluence sur la ZAC des Terres Saint-Jean à Epinal, grâce à des aménagements routiers qui confortent et renforcent ainsi l’attractivité commerciale de la Cité des Images. 

La sécurisation de la RD 166, 2×2 voies entre Epinal et Dompaire, confirme l’intérêt porté aux flux routiers, même s’il reste désormais à les améliorer entre Epinal et l’Est vosgien via Rambervillers et… Saint-Dié-des-Vosges.

La relance de l’aéroport d’Epinal/Mirecourt est également en cours. Propriété du département, cet équipement exploité par Vosges Aéroport devrait bénéficier de l’engagement des investisseurs indiens de Super Airport, la CCI des Vosges, associée de la société d’exploitation ayant notamment dynamisé l’offre de destinations soleil, et ouvert une liaison régulière avec Nice. Bon signe pour l’avenir. 

A terme, le projet est de faire d’Epinal/Mirecourt un Hub susceptible d’accueillir des vols internationaux entre l’Inde et les Etats-Unis, ainsi que certaines métropoles européennes.

On retiendra aussi tout le travail accompli sur la zone d’activités Cap Vosges de Damblain, une ancienne base de l’OTAN située dans l’Ouest vosgien, au coeur du noeud de fret européen et raccordée au réseau ferré. Elle est désormais opérationnelle et en capacité d’accueillir des activités capables de redynamiser le territoire.

Attractivité : ça bouge !

L’attractivité d’un territoire est aujourd’hui reconnue pour générer de l’activité, donc de l’économie. Le sociologue Jean Viard l’a rappelé lors de la 5ème biennale européenne de la montagne, organisée à La Bresse en octobre par la CCI des Vosges. 

Dans ” une société qui s’organise désormais dans le hors travail, l’art de vivre prend le pas sur l’art de produire “, dit-il. De quoi ouvrir des horizons de développement local à des territoires de tourisme, de culture, de qualité de vie. Les Vosges en sont, ajoutant à la théorie voulant que ” la beauté attire l’économie “, une pratique forte et porteuse pour l’avenir. 

Travaillant depuis plusieurs années pour conquérir le label de ” Pays d’art et d’histoire “, le Pays d’Epinal, coeur des Vosges a vu son énergie récompensée, avec l’obtention en novembre de ce label – du ministère de la culture et de la communication – reconnaissant l’engagement des collectivités et des populations dans ” une démarche active de connaissance, de conservation, de médiation et de soutien et à la qualité architecturale et du cadre de vie “. Avec à terme, des plus pour l’économie locale.

D’autres réalisations ont participé à améliorer cette attractivité, à travers une offre nouvelle de services. Citons la réalisation du centre aqualudique AquaNova América à Saint-Dié-des-Vosges, ou encore les rénovations des établissements thermaux vosgiens, à Contrexéville et Vittel notamment.

Filière bois : une dynamique relancée

La filière bois constitue plus que jamais dans les Vosges un atout de poids pour demain. Sur le terrain, son développement s’est notamment manifesté dans l’agglomération d’Epinal, avec l’ouverture à Golbey du site vosgien du groupe suisse Pavatex, spécialiste des panneaux isolants en fibres de bois. 

Fournissant à terme l’ensemble de l’Europe, l’usine de Golbey – 60 millions d’euros y ont été investis – emploie pour l’heure une cinquantaine de salariés et renforce la Green Valley et le secteur de l’éco-construction dans les Vosges, un des axes de développement d’une filière qui mise sur l’innovation. 

En témoigne l’arrivée sur le marché des produits Made in France de jeunes diplômés de l’ENSTIB d’Epinal, produisant aux Voivres sous la marque Cambium Makers, des lunettes et surfs en bois, entre autres vélos en bambou, dans le cadre d’un incubateur d’entreprises porté par le Pays d’Epinal, coeur des Vosges. Les activités plus traditionnelles de la filière mobilisent également. 

Témoin, la rencontre en février entre Christian Franqueville, le député de la 4ème circonscription, Jean-Pierre Masseret, président du Conseil régional de Lorraine, Christian Poncelet, président du Conseil général des Vosges et Arnaud Montebourg, le ministre du Redressement Productif pour qui une réflexion de fond autour de la filière forêt, bois et ameublement doit être menée, avec à la clé ” la mise en place d’un plan de filière en partenariat avec la Région et les Départements et les ministères concernés “. Histoire de conforter des activités également en péril, on l’a vu, au cours de cette année. 

Cette filière qui mobilise le préfet des Vosges et doit encore se renforcer, en favorisant son industrialisation, comme y contribue l’entreprise Poirot Construction à La Bresse, est en tout cas reconnue comme ” une filière d’excellence et d’avenir ” dans le Pacte Lorraine signée entre le premier ministre et le président du Conseil régional de Lorraine. 

Par une dynamique favorisant la disponibilité de la ressource, elle contribuera en effet à construire la Vallée européenne des matériaux et de l’énergie voulue par ce Pacte, à travers ” la mise à disposition de ressources scientifiques, techniques et d’ingénierie de projet dans les domaines de la construction bois et de l’énergie ” notamment. 

Mais la forêt, c’est aussi un environnement porteur au plan touristique. L’initiative du Pays de Déodatie d’aménager, dans le cadre d’une coopération transnationale européenne, un sentier du bien-être à Frémifontaine, en est un bel exemple.

     

Emploi jeunes : la mobilisation

Qui dit mutation industrielle et crise, dit perte d’emplois. Les Vosges ont donné en 2013, notamment les jeunes Vosgiens. Là encore pas question de baisser les bras. La mobilisation est entière, à travers la mise en place début septembre d’un plan d’accès à l’emploi des jeunes dans les Vosges. 

Aux côtés de Michel Sapin, le ministre du travail, la Région et le Département ont signé une convention dans ce sens pour la période 2013/2015. Elle s’adresse prioritairement aux jeunes de 17 à 25 ans en situation de précarité et également aux bénéficiaires du RSA.

Le dispositif ” Garantie Jeunes “, concernant les 18-25 ans sans emploi et sans formation, est également expérimenté dans les Vosges, depuis l’automne 2013. Il propose un accompagnement renforcé vers l’emploi, avec une allocation d’un montant équivalent au revenu de solidarité active (RSA) pendant les périodes sans emploi ni formation.