À 23 ans, le Vosgien Hugo Vaubourg relance la marque textile innovante Ceramiq

Originaire du Syndicat, près de Remiremont, Hugo Vaubourg incarne la nouvelle génération d’entrepreneurs vosgiens audacieux. À seulement 23 ans, il a racheté la marque Ceramiq®, connue pour sa technologie réfléchissant les ondes, prisée par l’élite du sport. Il rêve désormais d’en faire une référence du sport et du bien-être “made in Vosges”.
« J’ai un parcours un peu atypique », sourit Hugo Vaubourg dès les premières minutes de notre entretien. Une phrase qui en dit long sur le jeune entrepreneur vosgien. « Après le collège, j’ai enchaîné les formations en alternance : CAP, bac pro, BTS, bachelor, master… Au total, huit ans d’entreprise et d’école », poursuit-il. Une expérience qui lui a permis de se construire une solide culture du travail — et d’économiser pour un projet qu’il n’imaginait pas encore..
Passionné de sport et adepte de trail, le Vosgien découvre un jour les vêtements Ceramiq. Intrigué par leur technologie unique, il veut s’en procurer. Mais impossible d’en trouver. « Un ami me dit autour d’une raclette que le fondateur part à la retraite et que la marque est à vendre. Là, je me suis dit : c’est maintenant ou jamais ! J’avais pas d’enfants, pas de prêt… J’ai mis toutes mes économies dedans. »
Le 31 juillet dernier, il saute le pas et crée sa société afin de racheter officiellement Ceramiq®. Il met alors un terme à ses études et à son alternance, qu’il appréciait pourtant. Une décision audacieuse qu’il assume pleinement.
Fondée en 2013, Ceramiq a connu un parcours remarquable, étant présente aux Jeux olympiques de Rio 2016 à Paris 2024, portée sur le dos de nombreux athlètes. L’entreprise, spécialisée dans les vêtements techniques à base de bio-céramique, équipe notamment la Fédération française de canoë-kayak. Mais la crise du Covid a freiné sa dynamique. « Ces dernières années, Ceramiq s’est spécialisée dans les vêtements personnalisés pour les clubs et les fédérations nationales.. Je ne voulais pas que l’entreprise disparaisse. Il y avait un vrai savoir-faire, une belle histoire », confie le jeune dirigeant. Aujourd’hui, il remet la marque sur les rails : un site internet actualisé, une offre plus claire, des stocks disponibles et surtout une volonté de démocratiser une technologie jusque-là réservée à quelques initiés.
Cette innovation repose sur une matière imprimée sur le tissu, capables de refléter les infrarouges lointains émis par le corps. Résultat : « Le vêtement aide à maintenir la bonne température musculaire, peu importe qu’il fasse 10 ou 30 degrés. On améliore la récupération et même la stabilité posturale », détaille-t-il. Certaines études menées par des cabinets indépendants confirment ces effets, notamment sur la réduction des douleurs chroniques et la qualité du sommeil. D’où une nouvelle gamme que prépare le jeune entrepreneur : la literie Ceramiq. « Je trouve que le sommeil, c’est compliqué pour tout le monde. Si juste des draps peuvent aider à mieux dormir, c’est déjà énorme. Par exemple après les 100 km de l’infernal Trail, j’ai dormi comme un bébé grâce à mes draps Ceramiq ! »
Fier de ses racines, le patron veille à ce que la production reste majoritairement locale. « Le tissu est acheté au Thillot, la transformation se fait à Gérardmer. La confection est partagée : la literie est fabriquée localement, tandis que la partie technique est réalisée en Tunisie. J’essaie de faire le maximum dans les Vosges. »Il s’est d’ailleurs récemment rendu pour la première fois dans l’usine tunisienne afin de rencontrer les équipes et comprendre les contraintes de fabrication : « Voir comment ils travaillent m’aide à mieux comprendre l’ensemble du processus. » Ceramiq collabore aussi avec des sportifs du cru, comme Benjamin Polin ou Titouan Leduc, via un système de précommandes solidaires. « C’est gagnant-gagnant. Je leur reverse les bénéfices des ventes, et moi je gagne en visibilité. Ce sont des athlètes passionnés, ils en parlent mieux que personne. »
Seul pour l’instant à gérer la marque — création graphique, site web, logistique, réseaux sociaux, envois de colis —, le jeune dirigeant espère bientôt pouvoir recruter. En attendant, il avance avec enthousiasme et conviction : « Ce qui me ferait le plus plaisir, c’est que les gens achètent Ceramiq et soient fiers de porter cette marque. Que les Vosgiens soient fiers d’avoir ça chez eux. » Et au vu de son énergie et de sa détermination, c’est tout le mal qu’on lui souhaite !