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Séparoù Konva : l’association vosgienne bienfaitrice et combative, à l’assaut du Trek’in des Gazelles

Le 11 octobre 2022 par Francoise Fontanelle
Séparoù Konva : l'association vosgienne bienfaitrice et combative, à l'assaut du Trek'in des Gazelles
De gauche à droite : Sameiro, Chantal et Nouria, lors de leur préparation à la course d’orientation.
© Séparoù Konva

Le Trek’in des Gazelles est le seul trek au monde 100 % féminin, 100% écoresponsable qui allie compétition, soutien au Secours Populaire Français et cleanwalking(1) dans le désert. Cette année, trois amoureuses de la nature vosgienne, participeront à la session du 17 au 22 novembre. Séparoù konva est le nom qu’elles ont choisi, et le CIDFF des Vosges, l’association locale qu’elles soutiennent. Rencontre avec Chantal, Sameiro et Noura.

Qu’est-ce qui vous a réunies autour de ce projet ?
Chantal – Nous sommes trois femmes qui aiment s’engager et vivre de nouvelles choses. Alors une aventure dans le désert, ça nous a forcément fait rêver…
Sameiro – Nous n’avons jamais participé à ce type d’évènement, mais nous nous sommes toutes déjà donné des objectifs sportifs. L’année dernière, par exemple, j’ai fait le tour du Mont Blanc. On a besoin d’adrénaline, de se lancer des défis, à notre portée bien sûr. À peine rentrée du trek du Mont Blanc, Noura m’a demandé si j’étais partante pour faire le Treck’in des Gazelles. J’ai réfléchi pendant quelques jours, puis j’ai accepté. Nous nous connaissons bien et y il a beaucoup de confiance entre nous.

Pourquoi ce trek plus qu’un autre ?
Noura – Une de mes voisines l’a fait l’an dernier. Une de ses co-équipières avait été obligée d’abandonner un mois avant le départ, elle m’avait alors proposé de la remplacer mais une autre personne s’était engagée juste avant que je donne ma réponse. J’ai eu une grosse frustration, car je m’étais déjà projetée dans l’aventure… C’est pour cela que j’ai eu envie d’y participer cette année et de faire équipe avec mes amies.

Où va-t-il se dérouler ?
Chantal – C’est un trek organisé en étoile, à partir du bivouac. Nous arriverons à Herfoud, avant d’être conduites quelque part dans le désert, au sud-est du Maroc, vers la frontière algérienne. Nous partirons pour 4 épreuves de 20 km en moyenne, parmi dunes et montagnes, en s’efforçant de trouver des balises par le chemin le plus court, juste avec une carte et une boussole.

Pourquoi « Séparoù konva » ?
Sameiro – Parce que l’on s’est dit que c’est une question que nous allions souvent nous poser… (Rires)

Comment vous préparez-vous ?
Sameiro – Nous avons fait un stage d’orientation à Avignon. Nous nous entraînons chacune de notre côté et nous nous retrouvons pour travailler l’orientation. Mais nous manquons encore un peu de pratique car, en plus de notre travail, nous sommes toujours focus sur la levée de fonds, la création des animations et la recherche de sponsors ; non seulement pour financer notre participation et l’achat du matériel mais aussi pour faire un don à l’association que nous soutenons.

Ce trek n’est pas qu’une aventure sportive…
Sameiro – Oui, il y a l’aspect caritatif. Pendant les courses, nous devons trouver des balises qui, chacune, rapporteront 5 € au Secours Populaire. Nous marchons aussi pour un désert plus propre. Nous disposons d’un sac, dans lequel nous récoltons les déchets que nous trouvons dans le désert pendant les parcours. Maïenga, qui organise le trek, sensibilise également les populations locales pour supprimer le plastique en utilisant des sacs en tissu. Des sacs fabriqués dans des ateliers de réinsertion que Maïenga propose aux femmes pour leur donner accès à la vie active. Ainsi, entre les actions de Maïenga et la nôtre, la boucle est bouclée.

Courir pour une association locale fait partie du règlement ?
Sameiro – Non, mais beaucoup d’équipes le font. C’est vrai que l’on va se faire plaisir en participant au trek, or on a aussi envie que cela serve à quelque chose.
Nouria – Défendre le droit des femmes est une chose qui nous tient à cœur à toutes les trois. Pendant la pandémie, beaucoup sont restées enfermées avec leur bourreau… Même si les choses changent, on a eu envie de soutenir une association locale, car le moment est opportun. Chantal nous a parlé du CIDFF, que nous avons contacté. Ce sont des gens formidables, dont nous apprécions l’approche.
Sameiro – À travers cette démarche, je me dis que ce que nous faisons devrait être accessible à toutes. Participer au Trek’in des Gazelles, c’est aussi l’idée de leur dire : «  c’est possible ».
Chantal – Oui. De dire que la liberté de penser, de s’exprimer et d’agir ne doit pas être un privilège. Mais aussi de rappeler que personne n’est à l’abri de ces situations.
Nouria – 10 % des femmes sont concernées, et souvent elles font partie de notre entourage mais on ne le sait pas. C’est pour cela que nous souhaitions mettre en lumière le CDIFF.

Que retirez-vous, au jour d’aujourd’hui, de ce challenge ?
Sameiro – Pour l’instant c’est surtout une aventure humaine. D’abord au niveau de l’équipe : apprendre à nous connaître, à se compléter selon nos expériences. Aujourd’hui, nous avons réalisé beaucoup de choses que nous n’aurions même pas imaginé il y a encore huit mois !
Nouria – Personnellement, cela m’a sortie de ma zone de confort. Aller démarcher, ce n’est pas dans ma nature. Je travaille sur une ligne de production chez Trane et je n’ai jamais été confrontée à la partie commerciale ou à la communication événementielle. En revanche, je suis plus douée pour placer des points GPS sur une carte…
Chantal – Je suis infirmière et, de mon côté, il m’a fallu me mettre à internet, aux réseaux sociaux… Il m’est assez facile de motiver les gens à nous suivre, à venir aux soirées sans être trop insistante. En fait, nous nous complétons en fonction de nos métiers et de nos aptitudes.

Les sponsors ont-ils bien répondu ?
Sameiro – Oui, d’ailleurs chacune, dans sa zone d’influence, a ramené des sponsors. Par exemple, nous avons mis en place un partenariat avec une entreprise spinalienne, Cévofil, qui fait de l’impression et de la broderie sur différents supports. Elle nous a fabriqué des T-shirts « Séparoù konva » où figure le logo du CiDFF. Nous en avons déjà vendu plus de 180 à notre « fan club ». Nous avons aussi eu des dons de la part du CD 88, pour organiser une tombola. Nous sommes également soutenues par le CD 88 qui nous a offert des lots pour notre tombola et nous fournira des textiles J3V avant le départ.
Chantal – Les sponsors peuvent encore nous rejoindre pendant et après le trek. À notre retour, nous organiserons un événement pour remercier les entreprises et les personnes qui nous ont aidées et faire un don au CIDFF.

(1) Marche organisée pour sensibiliser les citoyens et collecter les déchets sauvages
(2) Centre d’Information sur le Droit des Femmes et des Familles

Un trek pas comme les autres

Un trek pour les plus démunis :
Chaque équipe de trois femmes devra, chaque jour au cœur du désert Marocain, « poser » des coordonnées géographiques sur une carte topographique, puis à l’aide d’une boussole, partir à la recherche de plusieurs balises en parcourant la plus courte distance possible. Pour chaque balise trouvée, l’organisation Maïenga reversera 5 € au Secours Populaire et doublera le don à la remise des prix. En 2021, 30 000  euros ont été reversés par l’organisateur de l’événement.

Le seul trek au monde certifié Norme ISO 14001:2015 :
« CleanWalkeuses » du désert, pendant leur épreuve, les co-équipières s’engagent à ramasser le plastique abandonné dans le désert et à le ramener au bivouac afin que l’organisation l’incinère. 7 m3 de déchets ont été récoltés en 2021.

Trois Trekkeuses

Chantal (infirmière), Noura (responsable de production) et Sameiro (acheteuse).

  • Leur engagement : la cause des femmes – Avec Séparoù konva, elles souhaitent apporter de la visibilité et un soutien financier au CIDFF des Vosges qui, depuis 1982, lutte contre les violences sexistes, œuvre pour l’accès aux droits des femmes et les accompagne dans leur autonomie (formation, insertion, aide à la création d’entreprise). vosges.cidff.info
  • Leurs passions communes : Le sport et la combativité dans l’effort, la nature, les grands espaces.
  • Leurs valeurs : La bienveillance, le respect, la dignité et la sérénité.
  • Leurs sponsors : CSE, Crédit Agricole Alsace Vosges, ETAP, GMC, Le Cap Conseil, Miss Tiffy Création, SARL SPM Saint Jean Industrie, Tavernier Optique, ABC D’Hair, FleuriFlore.
  • Leur dossard : 288 – Un numéro qu’elle sont choisi, pour le 88 !

Soutenir Séparoù konva

Cagnotte en ligne sur Helloasso : www.helloasso.com/associations/separou-konva
Le 15 octobre, en assistant à la représentation de Hoy, la dernière création de la Cie Si j’étais vous, au Centre Léo Lagrange. La totalité de la recette sera reversée à Séparoù konva au profit du CIDFF.

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