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Psycho – L’empathie : freins et mécanisme

Le 04 novembre 2022 par Francoise Fontanelle
Psycho - L'empathie : freins et mécanisme
L'empathie, à quoi ça sert ?

L’empathie joue un rôle important dans notre construction et nos relations sociales car elle implique de s’ouvrir à l’autre, de lui donner accès à soi, pour le percevoir et le considérer. Elle est ce qui permet au genre humain de faire groupe et société. Quels en sont les mécanismes et mais aussi les freins ?

Les ressorts de l’empathie

S’identifier à l’autre, l’écouter et comprendre ses problèmes permet d’établir de bonnes relations interpersonnelles en évitant ou en résolvant des situations de conflit ou de blocage dans tous les secteurs de la vie (familiale, sociale et professionnelle). Notre capacité à faire preuve d’altruisme est le résultat de la construction de notre identité et de notre rapport aux autres.

L’empathie émotionnelle (ou affective) nous permet d’identifier les émotions d’autrui : tristesse, joie, colère, affection. Ce processus mimétique se met en place dès les premiers mois de la vie. L’activation des neurones miroirs facilite l’interdépendance du petit enfant avec ses proches (c’est ce processus qui semblerait faire défaut dans certaines formes d’autisme).

L’empathie cognitive apparaît vers 4 ans et demi. À partir des différents types d’émotions qu’il perçoit, l’enfant apprend à en discerner les raisons, à identifier ce que les autres pensent et à déduire leurs intentions. Ce processus amène l’enfant à créer des représentations mentales, à se mettre à la place de l’autre et à adopter plusieurs points de vue possibles.

Le phénomène de réciprocité est essentiel pour que l’empathie se développe pleinement chez un individu. Il se manifeste vers 9 ans. Cette empathie dite « mature » implique que l’enfant parvienne à se mettre à la place de l’autre, mais aussi qu’il accepte que l’autre se mette à sa place. Pour cela, il doit apprendre à accepter le regard des autres et à établir une relation de confiance avec lui. Faisant l’expérience de cette réciprocité, il va pouvoir comprendre et relativiser ses propres émotions et comportements (ce que l’on fait en thérapie avec son psy).

Le stress empathique

Il arrive que certaines personnes s’identifient trop à la souffrance des autres. C’est le cas de professionnels très engagés sur le plan émotionnel ou exposés à trop de souffrance, qui parfois développent un syndrome de fatigue compassionnelle.

L’inverse peut également se produire. Pour ne pas être submergé par les émotions (dans son entourage, sa profession, mais aussi via les médias et les réseaux sociaux) un mécanisme de défense conduit à se placer dans un état de retrait émotionnel, inhibant l’expression de l’empathie.

L’empathie négative

La capacité à entrer en relation et à saisir les mécanismes psychiques d’autrui peut être dirigée à des fins négatives : opérer une manipulation ou exercer une emprise. (Un cas de figure à ne pas confondre avec la psychopathie qui relève d’une altération cérébrale).

Blessures, failles narcissiques, mauvais traitements, pressions psychologiques et carences affectives subis pendant l’enfance peuvent perturber la compréhension des intentions d’autrui. Envie, colère, jalousie, frustration, angoisse d’être manipulé bloquent alors l’empathie émotionnelle et conduisent à considérer l’autre, plus ou moins consciemment, comme un rival.

Pour aller plus loin :
Empathie et manipulation, Serge Tisseron
Albin Michel
Sept. 2020 – 7,90 €

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