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Maison de l’Habitat et du Territoire à Épinal : un bâtiment exemplaire pour un territoire ambitieux !

Le 30 août 2022 par Francoise Fontanelle
Maison de l'Habitat et du Territoire à Épinal : un bâtiment exemplaire pour un territoire ambitieux !
Michel Heinrich, président de l'Agglomération d'Épinal, nous invite à visiter l'espace pédagogique situé au rez-de-chaussée de la Maison de l'Habitat et du Territoire d'Épinal.

Ouvert au public depuis le 1er juin 2022, ce bâtiment qui regroupe le siège de la Communauté d’Agglomération d’Épinal, le syndicat mixte du SCoT des Vosges centrales et le PETR du Pays d’Épinal Cœur des Vosges, centralise également les services indispensables dans le domaine de la rénovation des logements. Michel Heinrich, président de l’agglomération d’Épinal et du SCoT, nous présente les caractéristiques de ce nouveau lieu.

Quelle est la genèse de ce nouveau bâtiment ?

Michel Heinrich – Le fil rouge du schéma de cohérence territoriale du SCoT des Vosges Centrales c’est l’autonomie énergétique en 2050, avec un objectif de 46 % d’énergies renouvelables en 2030. Pour parvenir à cette autonomie énergétique, en 2050, il y a deux leviers à déployer. Le premier, c’est la rénovation énergétique, c’est-à-dire la diminution des consommations d’énergie qui porte sur l’habitat et sur les mobilités. Le second, c’est la production d’énergie via les énergies renouvelables ; des énergies non carbonées équivalentes aux besoins énergétiques du territoire du SCoT des Vosges Centrales, c’est-à-dire la communauté de communes Mirecourt-Dompaire et la Communauté d’agglomération d’Épinal. Aujourd’hui, nous sommes plutôt en avance sur notre feuille de route, puisqu’en 2015 nous avons atteint, en matière d’énergies renouvelables, les objectifs qui étaient fixés pour 2020. Et j’espère qu’en 2030, nous atteindront les 46 % sur le territoire. Or pour que tout cela se réalise, il faut mettre des moyens très conséquents pour accompagner le porteur de projet de rénovation. C’est pourquoi, nous avons imaginé cette Maison de l’Habitat, qui est une maison de services destinée à tous les publics : les particuliers qui sont aussi des habitants, mais également les promoteurs, les artisans et toutes les entreprises qui travaillent dans la rénovation énergétique. Son but premier, c’est de former un guichet unique en matière d’informations dans la rénovation du bâti. Une information neutre, gratuite et indépendante car en aucun cas nous nous substituons au maître d’œuvre qui relève du choix du particulier.

C’est donc, la volonté de centraliser une offre de conseils ?

M. H. – Oui, c’est d’abord de bien guider les personnes. Car c’est un vrai « maquis ». Ce sujet est très complexe et les possibilités très nombreuses. Le conseil passe déjà par une étude du bâtiment, puis la préconisation d’améliorations à apporter – sur la toiture, les murs ou les fenêtres par exemple – ainsi que les types de produits à utiliser, notamment les produits biosourcés et/ou issus des circuits courts. L’agglomération met des moyens très conséquents pour la rénovation énergétique. À elle seule cela représente près de 900 000 euros par an et si l’on fait le cumul avec les aides de l’État, ce sont 3 millions par an qui sont mis sur la table. Car la précarité énergétique touche beaucoup de personnes et va en toucher de plus en plus. C’est très important, sachant que notre ambition est très élevée et vise à rénover chaque année 2,9 % du parc privé (les particuliers) et les bâtiments des collectivités, les bailleurs sociaux ayant leur propres savoir-faire et moyens.

Y a-t-il des conditions pour en bénéficier ?

M. H. – Souvent les aides mises en places sont conditionnées aux revenus. Or les aides spécifiques qui nous sont propres ne tiennent pas compte des ressources. Notamment pour la reconquête des logements vacants. Le territoire de l’agglomération en compte 6 600, dont 3 400 depuis plus de deux ans. Cela représente un véritable enjeu. Il n’est pas toujours facile pour les maires d’avoir les outils pour trouver des solutions car les propriétaires ne vendent pas ces maisons vacantes qui sont souvent des passoires énergétiques. Nous leur proposons tout un accompagnement, y compris dans des pistes de financement : aides et recherches de crédits,… Il y a tout un panel, dans lequel on peut se perdre. Alors l’idée est de proposer un conseil adapté pour gagner cette bataille et faire baisser la consommation énergétique dans le bâtiment.

Qui sont les conseillers ?

M. H. – Nous avons des équipes formées de salariés de l’Agglomération spécialisés, dont les personnels de l’Alec, qui ont été intégrés  à cette occasion. Nous avons nos propres thermiciens et proposons également, dans des bureaux dédiés, des permanences lors desquelles d’autres acteurs peuvent intervenir sur des sujets et des thématiques précises, et sont accessibles sur rendez-vous. Les problématiques rencontrées ne sont pas « standard » et, pour y répondre, le principe est d’élargir le champ des possibles et d’y faire converger tous les acteurs de l’habitat. C’est cela la motivation première de la Maison de l’Habitat et du Territoire.

Nous avons parlé des particuliers. Que proposez-vous pour les professionnels de l’immobilier et les artisans ?

M. H. – C’est très difficile, en ce moment, pour les artisans qui sont déjà surbookés. Il sort sans arrêt de nouvelles normes et de nouveaux matériaux, des sujets pour lesquels nous travaillons en étroite relation avec les syndicats professionnels. Par exemple, au rez-de-chaussée de la Maison de l’Habitat, nous avons réalisé un espace pédagogique où une maquette réalisée par la CAPEB 88 montre tous les types de matériaux qui peuvent être mis en œuvre. Cet espace permet également à tout un chacun de découvrir les gestes nécessaires à accomplir pour avoir une démarche exemplaire en la matière.

Le bâtiment reflète ces nouvelles techniques…

M. H. – Oui. Au-delà de cette démarche, ce bâtiment s’est voulu exemplaire en lui-même. Il présente une amélioration des performances qui est supérieure de 40 % aux critères de la Réglementation Thermique 2012. Nous avons un bâtiment réalisé en structure bois, parfaitement bien isolé thermiquement, même au niveau phonique. L’acoustique y est vraiment très agréable, c’est important pour le confort des salariés et des usagers. Pour le traitement de l’air, que ce soit le chauffage ou le rafraîchissement, nous avons fait appel à la géothermie et au photovoltaïque. Il n’y a pas de radiateur ou de chauffage au sol, pour tempérer les locaux nous prélevons de l’eau à 14° C à 35 m de profondeur. Nous avons également installé dans les plafonds des poutres climatiques qui garantissent une température et un air toujours agréables avec une hygrométrie constante, contrairement à la climatisation qui créé un air sec.

Toutes les entreprises qui ont participé aux travaux sont des entreprises vosgiennes. Cela fait la démonstration qu’en matière de très haute performance énergétique, nous avons tous les savoir-faire sur le territoire !

Michel Heinrich

La construction a fait l’objet d’un « marché global de performance ». De quoi s’agit-il ?

M. H. – C’est une démarche nouvelle et encore peu pratiquée : une entreprise, qui est mandataire général, vient avec son architecte et son bureau d’études (acousticiens, thermiciens, etc.) et vous propose un projet. D’habitude, lorsque l’on consulte des architectes, on fait un concours puis on consulte les entreprises. Pour ce projet, trois entreprises ont postulé. C’est Charpente Houot qui a remporté le marché. Une entreprise vosgienne basée à Gérardmer et à Saint-Dié. Toutes les entreprises qui ont participé aux travaux sont des entreprises vosgiennes. Cela fait la démonstration qu’en matière de très haute performance énergétique, nous avons tous les savoir-faire sur le territoire !

Quel est le coût d’une construction performante comme celle-ci ?

M. H. – Ce bâtiment de 2 800 m2  a un prix très compétitif. Hors parking extérieur, son coût est de 2 300 € du m2 – 2 460 € si l’on inclus le parking supplémentaire de 50 places, sachant qu’il y en a déjà 35 en sous-sol. Au total, cela fait 85 places de stationnement, plus deux parkings à vélos – un en sous-sol et un autre en extérieur pour les visiteurs. Au total, le budget est de 6,9 millions d’euros, financé à hauteur de 3 442 00 € par le Département, la Région (au titre des friches et de Climat air énergie), Climaxion (pour les énergies renouvelables), le PETR du Pays d’Épinal Cœur des Vosges et l’État via le TEPCV.

Le bâtiment a aussi permis de réhabiliter une friche ferroviaire…

M. H. – Sa proximité avec la gare est un atout. Ce n’était pas le cas auparavant et cela répond au fait que de plus en plus de personnes privilégient le train. Les anciens s’en souviennent, c’était les locaux de la SERNAM  (une société de transport de bagages et colis de la SNCF, Ndlr). Cela a créé l’opportunité de réunir dans un même lieu tous les services de l’agglomération qui étaient jusqu’alors dispersés, sauf bien-sûr les services d’assainissement qui, naturellement, restent positionnés aux Forges et à Hadol et La Fabrique à Entreprendre qui a sa raison d’être au cœur du quartier du Plateau de la Justice à Épinal. Une partie a été achetée par le PETR Épinal Cœur des Vosges. Le SCoT des Vosges, qui a directement participé au financement TEPCV , y a également installé ses services. Ainsi, les principaux services des collectivités qui ont une destinée intercommunale  sont maintenant regroupés en un même lieu : le SCoT, le PETR, le Pays d’Épinal et la Communauté d’Agglomération d’Épinal. Et ce regroupement favorise les échanges et le dialogue entre ces différents acteurs.

Ce qu’il faut retenir

La maison de l’Habitat et du Territoire, c’est :

  • Un lieu dédié aux particuliers, artisans et professionnels de l’immobilier sur les questions liées à l’habitat, à la transition écologique, aux mobilités durables, à l’urbanisme : conseils neutre, gratuits et indépendants, accompagnement personnalisé, informations sur les aides financières et les professionnels du secteur, conseils techniques et réglementaires.
  • Un bâtiment remarquable d’un point de vu environnemental avec : la réhabilitation d’une ancienne friche ferroviaire, l’utilisation du bois et de matériaux bio-sourcés favorisant la filière locale et les circuits courts, le recours aux énergies renouvelables : panneaux photovoltaïques et système de chauffage réversible par géothermie, une consommation énergétique inférieure de 40 % à celle imposée par la réglementation thermique de 2012.

Maison de l’Habitat et du Territoire 
1, avenue Dutac – 88000 Épinal
Tél. 03 29 81 13 40
Permanence téléphonique du lundi au vendredi de 9 h à 12 h 30.
Accueil uniquement sur rendez-vous du lundi au vendredi de 14 h à 17 h 30.
habitat@agglo-epinal.fr
Rencontrez les conseillers de la Maison de l’Habitat et du Territoire au  Salon Habitat et bois. Stand N°120

Vue 3D de la Maison de l’Habitat et du Territoire

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