Le Floréal musical d’Épinal accueille le tubiste Thomas Leleu

” À l’époque, mon père ne voulait pas que je joue du tuba, j’ai du insister plusieurs années “, sourit Thomas Leleu.
Heureusement, le jeune virtuose n’a pas suivi ces conseils, puisqu’à 29 ans seulement, il a déjà remporté une Victoire de la musique en 2012, tourne dans le monde entier, a créé son propre spectacle de jazz
À découvrir dans le cadre du Floréal musical d’Épinal, le vendredi 29 avril à 20 h 30, à l’auditorium de la Louvière.
Comment êtes-vous devenu musicien ?
J’ai commencé le tuba lorsque j’avais 15 ans et j’ai intégré le conservatoire de Paris dans la foulée. J’étais attiré par les sons graves de l’instrument. Pour moi, c’est une façon comme une autre de faire de la musique. J’adorais les basses dans les petits orchestres de funk ou les groupes de samba. Le tuba, c’est un moyen de jouer cela. Quand j’étais adolescent, le plus important c’était d’être sur scène.
C’est toujours aussi important, aujourd’hui, de monter sur scène ?
Ça l’est de plus en plus. La raison pour laquelle j’élargis mon répertoire est justement d’avoir plus de chances d’être sur scène. Jouer de la musique c’est bien, mais devant un public, c’est encore mieux. Quand je monte sur scène, j’oublie tout, c’est un moment d’échange.
Pourquoi avez-vous choisi de jouer entouré d’instruments à cordes ?
Lorsque j’ai créé la formation, je souhaitais rendre possible un travail de retranscription, de création. Ouvrir à d’autres programmations. C’était la formule la plus facile de jouer avec un petit orchestre. Aucune formation tubiste soliste et cordes n’existait avant. Il y a un travail très important d’arrangement parce que je ne veux pas me limiter à jouer simplement la mélodie.
Pour le Floréal, vous jouerez des musiques du 19e siècle et des musiques de films. Pourquoi ce choix ?
Il y a quelques airs d’opéra, des extraits de Carmen, de Samson et Dalila, mon opéra préféré, car j’y suis très attaché. C’est presque un fantasme de jouer ce genre de pièces qui ne sont, à l’origine, pas écrites pour un tuba. Il faut essayer d’imiter au maximum la voix ou le violon. Il y a des contraintes techniques de phrasé, de respiration, de résistance physique. Et puis, j’adore le répertoire romantique, comme les musiques de films ou celles d’Amérique du sud. C’est un pays qui compte beaucoup pour moi.
Venir écouter un tuba c’est assez inédit. Comment réagit le public ?
La plupart des gens viennent écouter un tubiste par curiosité. À la base, c’est un instrument de fanfare avec une image très populaire. J’essaie de garder cette vision mais de sortir de la caricature, de prouver que le tuba a sa place dans les grands festivals. Ce qui m’importe c’est de plaire au grand public. La musique classique ne doit pas se limiter au chant, au piano et au violon. Il y a plein d’autres instruments merveilleux. Je suis contre tous ces rituels élitistes. Il faut évoluer. Les gens ont envie de nouveauté. Le mélange des genres, des cultures, c’est la recette pour que la musique continue d’exister.
Un festival varié
Pour ce 33e Floréal, ” Secession Orchestra ” offre un voyage d’ouverture tandis que ” Schubert klezmer ” mêle musiques yiddish et romantisme autrichien.
Le thermomètre monte avec ” Son del Salón ” et leur rythmes cubains quand les déjantés ” Amuse-gueule ” promettent un show plein d’humour.
Il faudra ” un détour par l’Argentine ” avec Tomás Gubitsch avant la méditation et la fantaisie de Kirill Troussov, violoniste et d’Alexandra Troussova. La grande messe espagnole clôturera le festival.
INFOS PRATIQUES
Floréal musical
Du 22 avril au 20 mai
Épinal, Thaon-les-Vosges et Le Val-d’Ajol
Tarifs de 5 à 34 euros
Tél : 03 29 82 53 32
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